La célébration du Réveillon de cette année ne se présente guère sous de bons auspices, ni pour les établissements hôteliers ni pour les agences de voyages. Et pour cause, face aux craintes des contaminations au virus de la Covid-19 toujours présentes, vient s'ajouter la qualité du pouvoir d'achat du citoyen algérien sévèrement impacté, notamment durant l'année 2021. L'ambiance qui prévaut autour de cet événement universel est plutôt morose. Ce sont les professionnels du métier des voyages et de l'hôtellerie qui l'affirment. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - En effet, un tour aux hôtels de la capitale, habitués à accueillir l'événement de fin d'année, fait apparaître un net recul sur la demande. « Jusque-là, nous assistons à une réticence du citoyen », ce qui explique que les gens s'informent mais sans pour autant passer à la décision de réservation, avons-nous recueilli, hier, auprès d'un autre représentant d'un hôtel de luxe d'Alger-Centre. Et s'il en est ainsi pour les hôtels classés, il en est de même pour les établissements hôteliers de moindre envergure, ceux qui ont pour habitude d'organiser l'événement de la célébration du Réveillon. À l'issue du questionnaire que nous avons établi auprès des partenaires des séjours de voyage, à savoir les secteurs concernés par le tourisme et l'hébergement, agences de voyages, tour-opérateurs et hôtels qu'ils soient classés ou non, il ressort que les Algériens ont tendance à tourner le dos aux habitudes festives de fin d'année, particulièrement cette année. Si le secteur du tourisme a été frappé de plein fouet ces deux dernières années par la situation pandémique, et de ce fait la célébration du Réveillon a été forcément reportée, pour le cas de cette année, non seulement les appréhensions sont toujours présentes, mais il y a un autre facteur évoqué par les représentants de la restauration, de l'hébergement et des voyages. C'est que « la situation du pouvoir d'achat des Algériens y est pour beaucoup dans le recul du chiffre d'affaires », témoignent, dans leur majorité, les gestionnaires des établissements du secteur concerné, visités hier. Et si la conjoncture sanitaire était appelée à booster le tourisme local et à pousser les Algériens à visiter le sud du pays à l'occasion de la célébration du Nouvel An, les voyagistes se montrent, par contre, assez pessimistes car la demande se fait de plus en plus rare. Pour l'un des spécialistes des séjours-types de la découverte du Sahara, implanté à Alger-Centre, aucune demande n'a jusque-là été enregistrée. Ceux-ci, loin d'afficher un air de déception par rapport à la situation de leur chiffre d'affaires en pareille saison de l'année, admettent bien que les répercussions de la cherté de la vie et de la hausse brutale des prix enclenchée depuis les derniers mois de l'année 2021 ont impacté sévèrement le pouvoir d'achat du citoyen algérien. « Nous sommes en position d'attente », rétorquent, dans leur ensemble, les personnes questionnées. « Pour le moment, il n'y a rien », c'est une expression qui dénote que les choses ne se présentent plus comme par le passé ; autrement dit, les Algériens ont tendance à se démarquer de la célébration de l'événement universel dans les établissements spécialisés en raison des contraintes financières. Dans ce cas, le choix des ménages sera plutôt porté sur une soirée chez soi en famille, autour d'un repas garni pour la circonstance. Alors que pour d'autres, le Réveillon est désormais une soirée comme les autres, face à un marché où la viande et le poulet deviennent de plus en plus inaccessibles. A. B.