Ce qu�est l�Opep C�est en septembre 1960 que l�Opep est cr��e par cinq membres fondateurs : l�Iran, le Venezuela, l�Irak, l�Arabie saoudite et le Kowe�t. Aujourd�hui, l�Opep compte douze membres : les cinq auxquels il faut ajouter l�Alg�rie, l�Angola, l�Equateur, la Libye, le Nigeria, le Qatar et les Emirats arabes unis. Il faut rappeler que le p�trole alimente aujourd�hui 36% de la consommation �nerg�tique mondiale et que l�Opep poss�de entre 70 et 78% (selon les sources) des r�serves mondiales de p�trole brut, entre 40 et 45% de la production et 54% des exportations mondiales. L�Arabie saoudite est le pays membre le plus influent de l�Organisation. Elle r�alise 28% de la production actuelle de l�Opep. Mais fait plus int�ressant � signaler : l�Arabie saoudite peut mettre des puits en batterie quand la flamb�e des prix menace de r�cession les pays clients au risque de nuire aux recettes des pays exportateurs (Elle l�a d�j� fait � plusieurs reprises). Elle peut, au contraire, r�duire l�offre quand les prix s�av�rent trop peu r�mun�rateurs. En ao�t 2010, la production des pays membres de l�Opep a �t� la suivante (en millions de barils par jour) : Arabie saoudite 8,3 Iran 3,7 Irak 2,3 Kowe�t 2,3 Venezuela 2,2 Alg�rie 1,2 Autres 6,8 Le r�le de l�Opep sur le march� En 2007-2008, la sp�culation financi�re sur le produit p�trole avait remis en cause le poids de l�Opep dans la r�gulation du march� p�trolier mondial. La crise �conomique semble lui avoir redonn� de la stature sur les march�s : la sp�culation financi�re a �t� secou�e et les politiques de relance dans les pays de l�OCDE ont r�aliment� la demande. Mais est-ce � dire que l�Opep a repris le contr�le du march� ? Difficile � affirmer car la reprise des cours du baril est plus due aux politiques anti-r�cessionnistes des pays du G20 et aux rebonds des Bourses. De m�me, la croissance de la demande dans les pays asiatiques a-t-elle eu son impact positif. Enfin, explique Guy Maisonnier, �conomiste � l�Institut fran�ais du p�trole : �Un baril � 40 dollars n��tait tout simplement pas tenable parce qu�il ne permettait pas aux compagnies p�troli�res de r�aliser leurs investissements d�exploration production.� Il faut cependant reconna�tre que lors de la crise de 2008, l�Opep a su r�agir rapidement � l�effondrement des cours du baril qui sont pass�s de 147 dollars en juillet � moins de 35 dollars en fin d�ann�e. Les pays de l�Opep ont abaiss� leurs quotas � plusieurs reprises et ont retir� du march� une quantit� th�orique de 4,2 millions de barils par jour. Aujourd�hui, les quotas de production annonc�s par l�Opep sont nettement moins suivis. On estime le respect de ces quotas par les pays membres de l�Opep � un taux de 53% : l�Iran n�a retir� du march� que 20% des volumes pr�vus, le Venezuela 38% et l� Alg�rie 55% (cf. Les �chos du 13.09.2010). On sait que les quotas de production de l�Opep sont respect�s de mani�re tr�s approximative par les pays membres. Au cours du mois d�ao�t, par exemple, la production des 11 Etats soumis au syst�me des quotas (l�Irak �tant exclu) a d�pass� de 1,99 million de barils par jour les volumes cibles qui �taient de 24,8 millions de barils par jour. De ce fait, parler de cartel pour l�Opep est un peu exag�r�. Les �nergies concurrentes Bien que le p�trole soit toujours la source d��nergie la plus utilis�e et la plus demand�e, l�Opep est de plus en plus confront�e � la mont�e en puissance d�autres sources d��nergie devenues comp�titives avec la hausse des cours. On peut citer les �normes gisements de p�trole non conventionnels d�couverts au Canada et des champs ultra-profonds au large du Br�sil. On peut citer aussi le gaz non conventionnel am�ricain qui ajouterait, semble-t-il, � lui seul plus de cent ans de r�serves. On peut enfin citer le nucl�aire et les �nergies vertes. Enfin, les voitures pourraient rouler � l��lectricit� � un horizon de moins en moins utopique. Toutes ces sources d��nergie concurrentes ont, bien �videmment, un impact sur le pouvoir de l�Opep sur les march�s de l��nergie. Comment fonctionnent aujourd�hui les march�s p�troliers ? La d�termination des prix du p�trole est un jeu complexe d�interd�pendances entre march�s physiques et march�s financiers et entre leurs fondamentaux respectifs. Il y a, de plus en plus, d�veloppement de strat�gies financi�res sur les march�s p�troliers, notamment sur les march�s financiers de plus en plus lib�ralis�s. Il y a financiarisation des march� s p�troliers : le p�trole est devenu un produit financier qui reste influenc� par les fondamentaux des march�s financiers : taux d�int�r�t, taux de ch�mage, niveau des liquidit�s internationales, diversification des acteurs, comportement de ces acteurs� et les fondamentaux financiers �voluent � une rapidit� extraordinaire. On peut donc affirmer que la volatilit� des prix p�troliers r�sulte aussi d�une transformation structurelle des march�s p�troliers qui accordent une place grandissante � la sph�re financi�re. On voit bien que l�Opep, qui certes agit sur au moins quelques fondamentaux des march�s physiques, est impuissante sur les march�s financiers des produits p�troliers. En tout cas, pour l�instant.