Pr Boualem Saïdani, DG des enseignements et de la formation supérieurs, a annoncé, hier mercredi, sur les ondes de la Radio nationale, la création de deux commissions de coordination hospitalo-universitaire locale et nationale, en coordination entre le ministère de l'Enseignement supérieur et celui de la Santé, pour la refonte globale de la formation médicale. Abdelhalim Benyelles - Alger (Le Soir) - « Nous avons tenu un certain nombre de réunions de coordination entre les deux », déclare-t-il. Et d'ajouter que ces deux commissions de coordination sont «extrêmement» importantes dans la mesure où elles ont des prérogatives pour la prise en charge d'un ensemble de difficultés rencontrées au niveau des CHU et des Facultés de médecine. « Elles assurent la veille au niveau sanitaire et universitaire », précise le directeur général des enseignements et de la formation supérieurs. Plus précisément, il dira que « ce sont des instances consultatives qui se présentent comme une force de proposition pour les deux ministres, afin qu'ils prennent les bonnes décisions ». La refonte est nécessaire dans le contexte actuel pour la formation en médecine. Pr Boualem Saïdani dira qu'elle est même « vitale » dans un contexte de transition épidémiologique, avant de faire savoir qu'« il y a de nouvelles pathologies et, en outre, nos programmes de médecine datent de plus de 30 ans ». Et, de ce fait, il dira qu'il est temps de revisiter ce programme de formation, afin de l'adapter aux besoins de la société mais aussi pour que ce nouveau système d'enseignement prenne en considération « toutes les évolutions technologiques et du savoir dans le domaine médical ». Et pour ce qui est du résultat ? Il dira qu'« on est arrivé à revoir de manière profonde le contenu pédagogique de la formation médicale des quatre premières années et que ce contenu sera mis à contribution à partir de l'année universitaire 2021-2022 ». Si la nomenclature médicale date de 30 ans, quels sont les aspects pris en compte pour s'aligner aux normes internationales ? « Il s'agit, avant tout, de prendre en compte la transition épidémiologique, qu'elle soit infectieuse ou non infectieuse », explique-t-il. Et pour plus de précisions, il dira que « la Covid-19 nous a renvoyé à revisiter nos programmes d'enseignement, avec les nouvelles pathologies telles que le cancer, le diabète, toutes les maladies cardio-vasculaires, mais aussi le domaine de la gériatrie », car pour cette dernière spécialité, la population en Algérie commence à vieillir, comparativement aux années 1970 et 1980, estime-t-il. De ce fait, la gériatrie doit prendre toute sa place dans le système d'enseignement et de la formation en médecine. Mais il ajoutera qu'il y a également l'aspect linguistique par l'ouverture sur plusieurs langues d'enseignement. Enfin, il fera savoir que la réorganisation de l'architecture des enseignements et de la formation en médecine doit passer de la notion du module à celle de l'unité, où l'on doit s'intéresser au traitement de la pathologie et de la prévention. C'est dans ce cadre qu'il signalera que le problème des notions de médecin généraliste et de médecin référent se pose en Algérie. Et c'est, justement, l'un des volets qui rentrent dans le domaine de la révision du système de la formation hospitalo- universitaire. « Le médecin référent à travers le monde, c'est celui qui assure à hauteur de 70% la couverture sanitaire et la prise en charge des patients », explique le Pr Saïdani. Et pour le cas de l'Algérie, la contribution du médecin généraliste devient obsolète sur le terrain, juge-t-il, préconisant au passage qu'« il est urgent de revoir cette question où nous avons impliqué dans la réflexion l'association des médecins généralistes pour la refonte de l'architecture en question, à savoir former des médecins généralistes spécialistes ». A. B.