Je pense à ce haut cadre promu ministre alors qu'il avait fait des conneries en tant que wali. C'est lorsqu'il a été limogé que l'on a semblé découvrir qu'auparavant, il avait cédé à la tentation. C'est, d'ailleurs, toujours, dans pareil cas, qu'émerge le dossier bien ficelé qui va justifier la décision. Pourquoi cela ne gêne-t-il pas de promettre quand on sait que ses engagements ne seront satisfaits qu'en partie, sinon pas du tout ? Certains impératifs imposent, lorsqu'ils s'enchaînent, que l'on en parle au détriment de ce que l'on aimerait commenter. Exemple, récurrent, des pénuries qui se disputent le premier rang ! Hier, c'était aux minoteries que l'on interdisait de céder la farine aux particuliers, aujourd'hui, c'est l'huile de table que l'on somme de ne plus vendre aux mineurs. Ceux qui encadrent astucieusement le manque, là où les choses et la vie s'écoulent, déjà, péniblement, auraient, ainsi, conçu un moyen génial, pour troubler la stabilité du pays. Celui de recruter des gamins pour vider les réserves des supermarchés et épiceries de quartier. Si les explications consenties sont différentes, c'est, peut-être, parce que certains responsables naviguent à vue et ne se concertent pas, avant d'épiloguer sur le complot et les raisons qui empêchent l'Algérie «nouvelle» de prendre son envol. Les uns parlent de malveillance et de pénuries provoquées volontairement, pour nuire à l'investissement des pouvoirs publics et déstabiliser le marché, quand d'autres mettent les problèmes de distribution sur le dos des bilans de fin d'année. L'Algérie serait, en somme, le seul et unique pays où la distribution ferait une pause quand vient le temps des bilans. Les histoires de matières premières, d'intrants indispensables à la transformation d'un produit, de distribution ou d'approvisionnement sont, certes, des éléments qui poussent artisans et opérateurs économiques à revoir à la hausse une marge bénéficiaire qui couvre à peine leurs dépenses. Ces derniers refusent d'assumer les effets d'une inflation qui pénalise le pouvoir d'achat citoyen. Ils sont étrangers aux promesses que d'aucuns cultivent à foison. M. B.