Entre 2011 et 2017, les moulins du groupe Amor Benamor à Corso (Boumerdès) ont bénéficié d'un quota de semoule et de farine subventionnés, alors que les unités de production étaient à l'arrêt. Une partie de ces produits a été revendue alors qu'une autre a été affectée à la fabrication de pâtes supérieures destinées à l'exportation. Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – Le Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi-M'hamed (Alger) a décidé, hier mercredi, de reporter au 26 janvier le procès des accusés dans l'affaire du groupe agroalimentaire Benamor, à cause de la grève des avocats qui paralyse les tribunaux depuis jeudi dernier. Il s'agit du deuxième report après le premier intervenu à la demande des avocats de la défense. En plus des propriétaires du groupe spécialisé dans l'industrie agroalimentaire, à leur tête Mohamed Laïd Benamor, en détention depuis plusieurs mois, et une vingtaine d'autres accusés, les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, sont également poursuivis dans cette affaire. Les accusés sont jugés pour dilapidation de deniers publics, blanchiment d'argent, obtention d'indus privilèges et exploitation illégale de terres agricoles. Selon des sources en lien avec le dossier, l'affaire concerne les moulins de Corso (Boumerdès) et les faits s'étalent entre 2011 et 2017. Ces moulins ont été cédés en partie au groupe Amor Benamor pour modernisation et réhabilitation du complexe. Le premier volet du dossier concerne les parts de semoules et de farines subventionnées octroyées au groupe qui étaient maintenues bien que les unités de production fussent fermées. Etant fermé, le complexe n'avait pas le droit de bénéficier de ces quotas quotidiens importés par l'Etat. Une partie de ces produits est revendue alors qu'une autre est affectée à la fabrication de pâtes supérieures destinées à l'exportation. Ce qui est considéré comme un passe-droit, étant donné que le complexe de Corso auquel ces quantités importantes de semoule et de farine sont destinées était fermé. Ainsi, du moment que les unités de production sont fermées, le groupe n'avait pas le droit de prendre ces quotas de semoule et de farine, détournés pour d'autres besoins. Le deuxième volet du dossier est lié à l'investissement au sein du complexe. Le groupe devait augmenter le capital du complexe, moderniser les moulins en achetant de nouveaux équipements et en rénovant ceux qui existaient et mener des travaux de réfection des bâtiments. Mais tout cela n'a pas été fait malgré les crédits bancaires dégagés à cet effet. Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal sont jugés pour avoir autorisé le groupe Benamor à prendre le quota en farine et semoule subventionnées tout en sachant que le complexe de Corso était à l'arrêt. Le procès doit donc avoir lieu le 26 janvier si les conditions de son déroulement sont réunies. Le Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi-M'hamed a également décidé de reporter au 26 janvier le procès de l'ancien wali de Médéa, Mustapha Layadi, poursuivi dans une autre affaire pour octroi de biens fonciers de manière illégale. Le procès de l'ancien ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelwahid Temmar, et du promoteur Abdelmalek Sahraoui, qui est programmé pour aujourd'hui au tribunal de Sidi-M'hamed, connaîtra certainement le même sort à cause toujours de la grève des avocats. Temmar est poursuivi notamment pour abus de fonction, dilapidation du foncier public, détournement de terres de leur vocation agricole et octroi d'indus avantages lorsqu'il était wali de Mostaganem. K. A.