Les spécialistes l'avaient déjà prédit, l'Institut Pasteur le confirme : Omicron prend le dessus et représente désormais 57% des variants circulants, engendrant une grande contagiosité. Conséquence logique, les cas confirmés augmentent, dépassant désormais le cap des 1 500 cas par jour. La situation sanitaire n'est pas sans conséquence sur plusieurs secteurs : les écoles sont désormais fermées, les lieux de loisirs dans la wilaya d'Alger le sont également. Le Premier ministre vient de demander à l'exécutif de suspendre toute les visites d'inspection et les journées d'études qui étaient programmées. Nawal Imès- Alger (Le Soir)- Le cap des 1 500 contaminations quotidiennes confirmées au Covid-19 est franchi. Le scénario que beaucoup de pays ont déjà eu à vivre est en train de se produire en Algérie avec une cadence de contaminations de plus en plus rapide. L'Institut Pasteur l'explique par la nature même du variant en circulation. Ce jeudi, il faisait savoir que son laboratoire de référence avait enregistré 400 cas du variant Omicron en Algérie, ce qui représente au 20 janvier 2022, 57% des variants circulants. L'Institut Pasteur, commentant le rythme actuel des contaminations, affirme que «comme attendu, ceci est dû à la particularité de la souche de ce variant, qui a une capacité extrêmement importante et rapide de propagation, tout comme cela est observé à l'échelle mondiale». Le variant Omicron est donc «devenu prédominant» et «rythme la vague actuelle en Algérie pour la semaine en cours». L'Institut Pasteur dit s'attendre à ce qu'il représente plus de 90% dans les deux semaines à venir, mettant l'accent sur les «nombreuses infections par ce variant enregistrées parmi les enfants, qui sont plus vulnérables aux virus respiratoires, sachant de plus que le virus reste plus longtemps chez cette catégorie, ce qui augmente le risque de transmission et de manière plus rapide du virus au plus grand nombre de personnes vivant autour d'eux. Une situation qui a précipité la fermeture des écoles. Dans le même sillage, le ministère des Affaires religieuses a également décidé de suspendre les cours à travers toutes les structures d'enseignement coranique pour une durée de 10 jours. La décision concerne les écoles coraniques et les zaouïas. Pour éviter que la suspension des cours décidée en Conseil des ministres extraordinaire ne prenne des allures de vacances, la Wilaya d'Alger a décidé la fermeture pour dix jours de l'ensemble des lieux de loisirs et détente, évitant ainsi qu'ils soient le réceptacle de milliers d'enfants n'allant plus à l'école. La situation sanitaire impacte également l'activité gouvernementale puisque le Premier ministre a, dans une note adressée à l'ensemble des ministères, demandé le report de toutes les activités, affirmant que «compte tenu de la situation épidémiologique prévalant dans le pays marquée par une augmentation sensible des contaminations au Covid-19 avec l'apparition de nouveaux variants du virus», il est demandé de «reporter toutes les visites de travail et d'inspection que vous comptiez effectuer dans les wilayas du pays» et de «reporter la programmation de toutes les rencontres et des journées d'étude, tout en veillant à interdire l'organisation de tous types de rassemblement dans vos administrations, que ce soit au niveau central ou local, et ce, à titre de mesure préventive qu'il importe de respecter». C'est dans ce contexte que s'est réuni, jeudi, l'observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques en séance de travail ordinaire, consacrée à l'étude de la disponibilité des médicaments entrant dans le cadre du protocole thérapeutique Covid-19. Ses membres, qui ont passé en revue les mesures prises pour la disponibilité des médicaments, ont mis l'accent sur certaines pratiques qui engendrent des pénuries des produits, notamment «les pratiques illégales de rétention ou de ventes concomitantes sanctionnées par la législation et la réglementation en vigueur, le non-respect du protocole thérapeutique quant à la prescription et la dispensation des médicaments impliquant des phénomènes de rétention et du mésusage des traitements médicamenteux». Ils ont donné des instructions en faveur d'une plus grande coordination dans le cadre de la prévention des problématiques d'approvisionnement et de l'anticipation des ruptures en informant le ministère de l'Industrie pharmaceutique des produits sous tension ou en rupture en ville, et les produits hospitaliers avec un stock inférieur aux seuils de sécurité au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux mais également pour une plus grande sensibilisation des médecins et des pharmaciens sur «la nécessité de respecter le protocole thérapeutique et la dispensation sur prescription médicale» pour éviter le mauvais usage des médicaments, l'antibiorésistance mais également la rétention des médicaments au niveau des ménages, ce qui engendre des perturbations dans la disponibilité de ces produits pharmaceutiques. N. I.