Les contaminations au Covid ont poursuivi leur hausse ce mardi avec 810 cas en 24 heures. L'une des particularités de cette quatrième vague est le nombre important d'enfants contaminés par le Covid. Les associations des parents d'élèves élèvent la voix pour demander la fermeture des établissements scolaires pendant cette période de forte propagation. Pourtant, les professionnels de la santé, des syndicats et même le ministère de l'Education nationale jugent qu'il n'est pas nécéssaire de prendre des mesures de fermeture pour freiner la propagation du virus. Salima Akkouche – Alger (Le Soir) - L'Omicron ne va pas tarder à prendre le dessus sur le Delta, selon les spécialistes. D'ailleurs, actuellement, il représente près de 50% des variants en circulation alors que le 13 janvier dernier, l'Institut Pasteur d'Algérie avait annoncé que le variant Delta représente 67% des variants circulants, contre 80% au jeudi 30 décembre. Tandis que le variant Omicron était, ce 13 janvier, à 33% contre 10% au jeudi 30 décembre. Les contaminations progressent fortement, en particulier chez les enfants. Le virus circule aussi très vite en milieu scolaire. Certains établissements ont déjà procédé à la fermeture des établissements pour une période de dix jours. Les associations de parents d'élèves estiment que les enfants sont en danger et appellent à la fermeture des écoles pour 20 jours, le temps que cette période critique de forte propagation passe. Le ministre de l'Education nationale, qui écarte cette mesure, n'a pas donné un bilan officiel sur le nombre de contaminations en milieu scolaire ni sur le nombre des établissements fermés jusque-là. La tutelle donne aux chefs d'établissement les prérogatives de décision selon la situation de chacun. D'ailleurs, les professionnels de la santé et certains syndicats jugent inutile d'aller vers la fermeture des écoles. Le professeur Reda Djidjik, chef de service immunologie au CHU de Beni Messous, estime qu'aucun pays au monde n'a procédé à la fermeture des établissements scolaires. «Pourquoi devrions-nous faire l'exception ?», s'interroge le doyen de la Faculté de pharmacie d'Alger. Pour le variant Omicron, dit-il, personne n'a confiné. «Si nous avons des cas suspects, on diagnostique, on fait des tests pour toute la classe, on peut éventuellement fermer une classe ou deux, à la limite un établissement, mais prendre une décision de fermeture, c'est bloquer le pays inutilement», estime le professeur. Devrions-nous laisser les enfants se contaminer pour atteindre une immunité collective ? «Nous n'avons pas le choix, d'ailleurs Omicron le fait très bien et avance très rapidement», répond le professeur Djidjik. Selon lui, «le nombre d'enfants contaminés est très important. C'est pour cette raison qu'on remarque des formes de symptômes comme la fièvre ou des troubles intestinaux mais c'est normal». Le secrétaire général du Satef dit qu'«il n'y a pas lieu de s'affoler pour aller vers la fermeture des écoles». «Je ne suis pas spécialiste pour dire qu'il faut fermer ou pas les écoles, mais d'après ce que j'ai constaté, il n'y a pas lieu de s'affoler. C'est vrai qu'il y a des foyers dans certaines wilayas de l'intérieur mais comment décider de la fermeture de tous les établissements lorsque nous avons des statistiques qui montrent que nous n'avons pas un grand nombre d'élèves et d'enseignants contaminés», souligne Boualem Amoura. Selon lui, «tous les pays du monde procèdent au cas par cas et, actuellement, les directeurs d'établissement, lorsqu'ils recensent un grand nombre de contaminés, ils ferment l'établissement pour dix jours. C'est notamment le cas dans les wilayas de Tizi-Ouzou ou Alger. Mais on ne peut pas fermer toutes les écoles, d'autant que le protocole sanitaire exceptionnel fait que les élèves au primaire ont cours deux jours et demi par semaine, soit seulement dix heures par semaine». Boualem Amoura appelle plutôt le ministère de l'Education nationale à plus de rigueur pour faire appliquer le protocole sanitaire au sein des établissements. «Il y a un relâchement car l'Etat n'a pas mis les moyens pour faire appliquer les protocoles sanitaires. D'ailleurs, nous avons dépassé la limite autorisée de 22 élèves dans un groupe puisque nous sommes à 35, voire 40 élèves par groupe», regrette ce syndicaliste. S. A.