La rapide progression des contaminations au Covid-19 n'est pas sans conséquence sur les demandes de tests de dépistage. Si la PCR est le seul test prise en compte dans les statistiques officielles, de nombreux Algériens lui préfèrent des tests beaucoup moins onéreux, notamment les auto-tests. S'ils sont doux pour le porte-monnaie, leur fiabilité est faible en raison de la difficulté du prélèvement et du timing choisi pour l'effectuer. Le Dr Mizi Ouallaoua, président du Syndicat national des laboratoires d'analyses, estime que les faux négatifs peuvent être nombreux. Nawal Imès- Alger (Le Soir)- Avec des contaminations au Covid-19 par milliers au quotidien, le recours aux tests de dépistage est de plus en plus fréquent. Entre un test PCR qui coûte environ 7 000 dinars, des tests antigéniques effectués en laboratoires qui reviennent à 2 500 dinars, beaucoup de personnes ont trouvé refuge dans les auto-tests. Ils sont vendus en pharmacies ou même sur les réseaux sociaux entre 600 et 800 dinars le test. Qu'est-ce qu'un auto-test ? Quelle valeur a-t-il ? Est-il fiable ? A toutes ces questions, le Dr Mizi Ouallaoua Yacine, président du Syndicat national des laboratoires médicaux, répond. Il explique que «les auto-tests, c'est comme les tests antigéniques que nous effectuons en laboratoire. Actuellement, il existe une multitude de marques sur le marché mais l'auto-test doit se présenter sous la forme d'un emballage unique. Actuellement, il y en a deux sur le marché avec ces caractéristiques, un de fabrication algérienne et l'autre française, mais il y a beaucoup d'officines qui achètent les tests destinés aux laboratoires et conditionnés par 20 et qui les vendent au détail : c'est normalement interdit». Ces tests vendus comme des auto-tests posent problème, dit-il, parce qu'«ils sont vendus sans notice ni conseils d'utilisation». Résultat : beaucoup de personnes qui ont acheté des auto-tests se présentent aux laboratoires pour savoir comment les utiliser. Cela s'explique par le fait que «ce n'est pas simple pour quelqu'un qui ne s'y connaît pas d'effectuer le bon geste. Déjà quotidiennement, dans les laboratoires, on a des problèmes avec les tests de grossesse pourtant pas difficiles à utiliser. Beaucoup de personnes dès qu'elles voient le trait de contrôle, pensent que c'est le résultat et cela va sans doute aussi se produire avec les tests pour le Covid-19», assure notre interlocuteur qui, au sujet de la fiabilité, explique que «la fiabilité du test antigénique tourne autour de 60% avec les autres variants. On dit que la fiabilité a diminué avec le variant Omicron parce qu'il y a eu beaucoup de mutations sur la protéine qui est recherchée, et cette sensibilité n'est valable qu'avec un prélèvement très bien fait, c'est-à-dire nasopharyngée avec l'écouvillon qui doit être bien introduit». Autre problématique soulevée par le Dr Mizi, le fait de pratiquer les prélèvements au niveau des officines. Il explique qu'« on nous rapporte que des tests sont faits au comptoir. Le pharmacien est certes formé à ce geste en soi. Si on le compare à d'autre tests, il devrait être permis en pharmacie mais dans le contexte épidémiologique et connaissant nos officines qui ne sont pas préparées, cela pourrait être dangereux et être une source de contamination». Au final, il juge les auto-tests «sans grand intérêt». Beaucoup de pays les ont adoptés. Les élèves, par exemple, notamment cas contact doivent s'y soumettre alors que beaucoup de personnes les utilisent par exemple pour s'assurer de ne pas être contaminées avant une réunion de famille par exemple. Là encore, la fiabilité est toute relative ... N. I.