Plus de réactifs pour les tests PCR et antigéniques dans une grande majorité de laboratoires d'analyses. Bientôt plus de réactifs pour des analyses couramment prescrites par les médecins comme la FNS. Les raisons ? Une grosse tension et une incapacité des fournisseurs à honorer des commandes depuis l'entrée en vigueur de nouvelles modalités de dédouanement notamment. Face à cette situation, le ministère de l'Industrie pharmaceutique décide leur allègement. « Insuffisant », rétorque le Syndicat algérien des laboratoires d'analyses médicales. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Autorisés à effectuer des tests PCR et anti-géniques, les laboratoires d'analyses médicales font face depuis une quinzaine de jours à une grosse tension sur les réactifs, pas seulement réservés au dépistage du Covid-19 mais également ceux nécessaires pour les analyses les plus courantes. Une situation que confirme le Dr Mizi Ouallaoua Yacine, président du Syndicat algérien des laboratoires d'analyses médicales (Salam) et qu'il explique par des lenteurs de dédouanement et la fiche de régulation introduite. Il explique en effet que « nos fournisseurs peinent à alimenter le marché actuellement. Ils nous disent qu'il y a des lenteurs de dédouanement et la fameuse fiche de régulation qui ralentit le procès. Cela avait été introduit suite à la mise en place de l'Agence du médicament mais cela tombe mal en pleine pandémie en plus cela coïncide avec la fin d'année ». Il ajoute qu'« habituellement, les fournisseurs en fin d'année font un stock de réactifs parce qu'ils savent que la signature des programmes tardera. Il faut savoir que cette dernière intervient en mars et en avril ». Les premières retombées se font déjà ressentir et risquent d'être plus importantes d'ici la fin de l'année, affirme le Dr Mizi. « Si ça continue, dans un mois à peine, il n'en restera plus. À titre d'exemple, actuellement, le réactif FNS est déjà rationné. Si vous commandez 10 packs, vous n'en recevez que 2 ou 3 », affirme-t-il. Pour faire part des préoccupations des laboratoires d'analyses, le syndicat a demandé audience au ministre de la Santé et à celui de l'Industrie pharmaceutique, sans qu'aucune suite soit donnée à sa requête. En l'absence de ces réactifs, affirme le Dr Mizi, « il n'y a aucune alternative pour diagnostiquer le Covid, ça va être le retour au scanner ou la sérologie alors qu'on sait bien que cette dernière ne sert pas au diagnostic et là nous sommes désarmés face à la pandémie ». Devant la cherté des tests PCR, le président du Salam pense qu'il serait nécessaire de « se recentrer sur les tests antigéniques comme test de première intention, il faudra le privilégier. Même les pays développés ayant des capacités importantes ont privilégié le test antigénique car son prix est moins élevé ». Jeudi, le ministre de l'Industrie pharmaceutique affirmait que l'Algérie se lancera dans la fabrication de réactifs PCR dans une quinzaine de jours. Un délai aussi long, commente le Dr Mizi. « C'est perdu d'avance .» La veille, ce même département ministériel adressait une note à l'ensemble des opérateurs du domaine pharmaceutique leur informant que « les demandes concernant les produits finis, importés dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, sont soumises aux mêmes exigences allégées appliquées à la production locale en termes de composition de dossiers ». Des directives saluées par le syndicat qui les trouve, néanmoins, insuffisantes, attendant leur traduction sur le terrain. N. I.