Ils ne sont finalement pas si rebutants que ça, les chiffres. Il suffit juste de les prendre avec décontraction, voire avec légèreté est c'est parti pour un tour... Il ne faut quand même pas exagérer en prenant trop de liberté avec. En tout cas pas au point de les «revoir», à la hausse ou à la baisse, selon les situations. Parce que les faits sont sacrés et le commentaire libre, on vous apprendra ça dans tous les instituts de journalisme du monde, même quand vous faites l'école buissonnière. Il ne faut pas inventer de chiffres. Il ne faut pas non plus triturer ceux qui existent, surtout quand ils sont... vrais. Eh oui, il arrive aussi qu'on manipule des chiffres déjà faux. Vous imaginez ce que ça donne, des données doublement - voire triplement ou plus si infinités - « reformulées » ? On peut quand même leur faire dire ce qu'on veut qu'ils disent, les chiffres ? Pas vraiment, plutôt ce qu'on a envie que les autres entendent. C'est la même chose mais il y a toujours une nuance possible, à condition d'y mettre de la volonté et un peu de talent. Ce texte peut relever du délire mais il reste dans l'actualité. Une exigence professionnelle respectée, c'est déjà ça. Vous avez compris, l'actualité, c'est la Covid-19, ses ... chiffres, ses inquiétudes, les chiffres revus ou interrogés avec des réponses soufflées et, bien évidemment, les nuances. En la matière, il suffit de voir ce qui se passe, ce qui ne se passe pas, ce qui se passe entre les deux et penser à ce qui peut se passer demain. Avant, la situation sanitaire n'était pas vraiment inquiétante. Ou elle était inquiétante mais ça ne se voyait pas beaucoup. Sur la question, il y en a qui pensent que c'est la même chose et d'autres qui tiennent à leur nuance, grosse ou petite, selon la nature de chacun. Avant, on nous servait donc les chiffres qu'on veut, qu'on ne prenait même pas la peine de revoir à la hausse, de revoir à la baisse, de reformuler ou d'adapter. Pour quoi faire ? Puis les choses se sont corsées, on a donné d'autres chiffres en faisant en sorte qu'ils se rapprochent tout de même de la gravité de la situation et du niveau de détresse nationale. Puis ça s'est miraculeusement amélioré et on a décidé de... mettre en service d'autres chiffres... Comme à la poste ! C'est encore reparti à la hausse. Du grand n'importe quoi. Des chiffres qui auraient pu correspondre à... d'autres chiffres. Aucune commune mesure. Un chiffre et rien à côté, de ce qui est censé l'expliquer. Les chiffres du vaccin sont mauvais, très mauvais. Les chiffres des tests sont mauvais, très mauvais. Les chiffres des contaminations sont... pires. Parce que les «autres» sont évidemment faux ou n'existent pas. C'est quoi la différence ? Aucune, juste une nuance. S. L.