Les pluies ont complètement raté le rendez-vous en cette période hivernale et les agriculteurs commencent à s'inquiéter sérieusement, même si les experts et responsables du secteur de l'agriculture gardent espoir pour que les mois de mars et avril soient plus généreux en pluies. Pour le moment, l'on ne peut parler de sécheresse, selon les mêmes sources. Abdelhalim Benyellès – Alger (Le Soir) - Le spectre de la sécheresse «risque d'hypothéquer sérieusement» la saison céréalière 2022 et la production de pomme de terre d'arrière-saison. Par contre, dira un ingénieur de l'Institut national des sols, de l'irrigation et du drainage, contacté hier, on ne peut pas parler actuellement de sécheresse. «La forte pluviométrie enregistrée en octobre et novembre derniers est suffisante pour le moment, pour les céréales, en cette période de l'année», a-t-il affirmé. Néanmoins, il n'écarte pas l'éventualité du recours à l'irrigation d'appoint (réserve d'eau) qui constitue « effectivement l'une des solutions pour ce type de contraintes », si la sécheresse persiste. Nasri Cherif, ingénieur agronome à l'ENSA, estime qu'il faudrait attendre les prochaines semaines pour décréter l'état de «sécheresse agricole» dans le cas où les pluies n'arriveraient pas à temps. Pour le représentant de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), les producteurs gardent espoir pour que les mois de mars et avril soient plus généreux en pluies. Ce sont les deux prochains mois, habituellement pluvieux durant l'année, qui sont déterminants pour le rendement agricole, explique, à son tour, le représentant du ministère de l'Agriculture, parlant des mois de janvier et février. Le représentant du ministère de l'Agriculture affirme que si d'ici à la mi-mars, la pluie tombe, pour ceux qui ont semé à temps, c'est-à-dire au mois d'octobre, «l'on peut attester que l'année est sauvée». Sinon, les dégâts risquent de compromettre la campagne céréalière, pour ceux qui ont lancé la culture prématurément. Et de réitérer à son tour qu'«on ne peut pas parler actuellement de sécheresse», précisant que seul un apport hydrique supplémentaire et d'appoint, assuré par les barrages, est en mesure de sauver la saison agricole. Autrement dit, pour parer au manque de précipitations qui perdure, le seul recours des agriculteurs reste l'irrigation. Questionné, hier, au sujet de la situation hydrique qui prévaut actuellement, le chargé de communication du ministère des Ressources en eau dira que pour faire face à cette conjoncture climatique, il sera procédé à la mise en place d'un programme d'irrigation destiné à la céréaliculture. Rappelant que le taux de remplissage des barrages en exploitation à travers le territoire national a atteint une moyenne de 35,26% suite aux dernières précipitations. Le même responsable situera le niveau de remplissage des barrages de 39,47 % à l'Ouest, 46,07% pour le Centre, 38,26% pour le Chellif et 44% pour l'Est. Pour le cas de l'eau potable, les barrages assurent 33% des besoins nationaux et la moitié de ces besoins est assurée à partir des eaux souterraines et 17% à partir du dessalement d'eau de mer. Selon les chiffres de l'ANBT,11 barrages affichent un taux de remplissage supérieur à 80% suite aux dernières précipitations enregistrées en novembre et décembre. Toutefois, le taux de remplissage au niveau de 44 barrages sur les 75 en exploitation est inférieur à 35%. Enfin, selon les informations recueillies, hier, au niveau de l'Office national de la météorologie (ONM), le temps restera stable durant les prochains jours. Autant dire que d'après les mêmes informations, l'ONM ne prévoit pas encore le retour de la pluie pour la fin de ce mois de janvier. A. B.