Ce rayonnant soleil est certes bon pour le moral, mais ses conséquences risquent d'être dramatiques. La sécheresse pointe du nez au grand dam des agriculteurs et de nos robinets. L'été indien risque de se poursuivre encore! L'hiver s'annonce sec pour le nord du pays. C'est du moins les prévisions faites par l'Officie national de la météorologie (ONM). «La saison hivernale sera marquée par un 'déficit'' en termes de pluviométrie pour certaines régions du nord du pays», prédit l'ONM. Dans ses prévisions pour les deux prochains mois, l'Office national prévoit que durant le mois de décembre, la région nord située entre Alger et Jijel devrait connaître un «grand déficit» en termes de pluviométrie, sans donner plus de détails. Les régions situées à l'est de Jijel seront, quant à elles, «légèrement déficitaires», alors que partout ailleurs les pluies seront «proches de la normale», il en va de même pour les températures. Le beau temps de ces derniers jours risque donc fortement de se prolonger! En effet, le retour des pluies n'est prévu qu'à la mi-décembre. Ce rayonnant soleil est certes bon pour le moral et fait des heureux, mais ses conséquences risquent d'être dramatiques. De plus, les spécialistes s'accordent à dire que l'on est en train d'assister à un début de sécheresse. Elle plane sérieusement sur le pays et provoque des inquiétudes! L'Algérie est en proie à une crise hydraulique critique. Entre les mois de septembre et novembre, les wilayas du centre du pays n'ont enregistré que la moitié de la quantité des pluies évaluée habituellement. Cela sans parler de l'été qui a été des plus chauds et qui a, cette année, commencé à partir du mois de mars pour se prolonger jusqu'à maintenant. Que ce soit pour l'Algérie ou le reste du monde, l'année 2015 a été l'une des plus chaudes jamais enregistrée, révèle l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Ce qui avait fortement affecté les taux de remplissage des barrages. Les autorités avaient même tiré la sonnette d'alarme sur cette situation difficile. Heureusement que les apports des précipitations enregistrées durant la période automnale (novembre/décembre) ont «énormément» contribué à la reconstitution des nappes phréatiques et un remplissage des barrages en exploitation, qui a atteint au niveau national, un taux de 72,38%, alors que vers les régions de l'Ouest, qui ont le plus bénéficié de ces perturbations, un taux exceptionnel de remplissage de 87% avait été atteint, a souligné l'ONM. Toutefois, malgré les assurances qu'on a avec les 94 barrages qu'a construits le pays ces dernières années pour assurer sa sécurité hydrique, l'hiver sec n'argue rien de bon. Et ce ne sont pas les agriculteurs qui vont venir le contredire! Car, la saison agricole risque fortement d'être compromise. Le plan de relance agricole que veut mettre en application le gouvernement pourrait ainsi être contrarié par un hiver qui s'annonce «noir» pour les agriculteurs. Ce sont des centaines d'hectares qui risquent d'être asséchées, des milliers de tonnes perdues, des millions de dinars envolés et bien des cultures sapées par le manque d'eau! La sécheresse est la menace la plus redoutée par les fellahs! C'est même un vrai traumatisme, vu qu'elle peut transformer une saison prometteuse en cauchemar, comme cela s'était passé en 2014, lorsque près de 800 000 hectares de céréales avaient été tout simplement abandonnés dans plusieurs wilayas de l'Est à cause de la sécheresse, selon des statistiques du ministère de l'Agriculture. Un vrai désastre! Cette situation rappelle la nécessité de développer l'irrigation d'appoint, pour parer aux incertitudes météorologiques mais aussi pour augmenter le rendement par hectare. Des fonds ont été alloués à ces projets, mais des chiffres contradictoires circulent, concernant aussi bien ce qui a été réalisé que les objectifs à atteindre. Le ministère de l'Agriculture parle d'un million d'hectares irrigués dédiés aux céréales, ce qui permettait d'atteindre la production actuelle assurée sur 3,5 millions d'hectares. Ces investissements lourds et une organisation très complexe doivent être mis en place. Cela permettrait comme c'est le cas des barrages et des stations de dessalement pour l'eau potable, d'avoir une marge de manoeuvre pour l'agriculture. Et ne plus être comme c'est le cas maintenant... «otage» de la météo. Surtout que comme l'indique si bien l'évènement du moment, la COP 21, le réchauffement climatique a encore de beaux jours devant lui...