Le procès de l'affaire des propriétaires du groupe agroalimentaire Amor Benamor a été reporté une nouvelle fois au 2 février prochain, en raison de la grève des avocats. Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – Prévu, hier, au Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi-M'hamed (Alger), le procès des accusés dans l'affaire du groupe agroalimentaire Benamor a été renvoyé au 2 février prochain, à la demande des accusés eux-mêmes qui n'ont pas voulu être jugés sans leurs avocats, en grève depuis le 13 janvier en cours. C'est le troisième report de cette affaire de corruption liée à tous les scandales qui ont marqué le règne de l'ancien Président, déchu par le mouvement populaire du 22 février. En plus des propriétaires du groupe spécialisé dans l'industrie agroalimentaire, à leur tête Mohamed Laïd Benamor, en détention depuis plusieurs mois, et une vingtaine d'autres accusés, les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, sont également poursuivis dans cette affaire. Les accusés sont jugés pour dilapidation de deniers publics, blanchiment d'argent, obtention d'indus privilèges et exploitation illégale de terres agricoles. Selon des sources en lien avec le dossier, l'affaire concerne les moulins de Corso (Boumerdès) et les faits s'étalent entre 2011 et 2017. Ces moulins ont été cédés en partie au groupe Amor Benamor pour modernisation et réhabilitation du complexe. Le premier volet du dossier concerne les parts de semoules et de farines subventionnées octroyées au groupe qui étaient maintenus malgré que les unités de production fussent fermées. Etant fermé, le complexe n'avait pas le droit de bénéficier de ces quotas quotidiens importés et subventionnés par l'Etat. Une partie de ces produits est revendue, alors qu'une autre est affectée à la fabrication de pâtes supérieures destinées à l'exportation. Ce qui est considéré comme un passe-droit, étant donné que le complexe de Corso auquel ces quantités importantes de semoule et de farine sont destinées est fermé. Ainsi, du moment que les unités de production sont fermées, le groupe n'avait pas le droit de prendre ces quotas de semoule et de farine, détournés pour d'autres besoins. Le deuxième volet du dossier est lié à l'investissement au sein du complexe. Le groupe devait augmenter le capital du complexe, moderniser les moulins en achetant de nouveaux équipements et en rénovant ceux qui existaient et mener des travaux de réfection des bâtiments. Mais tout cela n'a pas été fait malgré les crédits bancaires dégagés à cet effet. Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal sont jugés pour avoir autorisé le groupe Benamor à prendre le quota en farine et semoule subventionnées tout en sachant que le complexe de Corso était à l'arrêt. Avec la fin de la grève des avocats qui reprennent aujourd'hui, le procès doit logiquement s'ouvrir le 2 février prochain. K. A.