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Voie prophétique et voix de Faïrouz
Publié dans Le Soir d'Algérie le 31 - 01 - 2022

Les pays dont je traite dans cette chronique depuis son début, et comme son nom l'indique, se réclament le plus souvent de leur religion dominante, pour ne pas dire unique, pour se définir. Ils vous rappellent qu'ils sont musulmans de père en fils, et s'étonnent que vous teniez à votre foi, si vous en avez, alors que le bonheur terrestre et la félicité dans l'Au-delà vous tendent les bras. La phrase la plus redondante et la plus inutile que j'ai eu à entendre depuis que je suis en âge de comprendre l'arabe classique : «Notre religion nous prémunit contre les fléaux sociaux.» Pour dire que nous ne sommes pas des égarés, des dévergondés comme cet Occident décadent et impie, dont le chemin vers l'enfer est tout tracé, au lieu du paradis qui nous est promis. Pourtant, il y a maldonne puisque le paradis en question n'est promis qu'aux bons musulmans qui font le bien, proscrivent le mal, et évitent de transgresser les limites assignées par Dieu. Puisque ces musulmans voient le paradis à leur porte, mais s'évertuent à en chercher les prémices à Rome, Londres ou Paris, pourquoi considèrent-ils leur religion comme la plus parfaite? Et qu'ils sont donc des êtres à part, des élus tout comme leurs voisins imposés qu'ils combattent depuis 1948, si ce n'est bien avant. Cela fait des siècles que des penseurs éclairés s'échinent à ébranler ces certitudes, en vain.
C'est sans doute surprenant, voire incongru, que ceci arrive dans une dictature, dans la patrie du chiisme brutal qu'est devenu l'Iran, mais il n'y a pas que les cactus qui donnent des fleurs.
En l'occurrence, la fleur s'appelle Sadigha Wasmaghi, une poétesse et une chercheuse d'Iran spécialisée dans l'étude des religions, avec un livre assez retentissant La Voie prophétique. Contrairement à la tradition prophétique qui veut que ce soit Dieu qui est allé vers l'homme en lui envoyant des prophètes, le livre suppose la voie inverse: ce serait l'homme qui s'est créé des prophètes pour trouver Dieu. L'auteure rappelle que dans le monothéisme, Jésus-Aïssa était un être humain, mais que les théologiens l'on déifié par le biais de la Sainte Trinité, où il est présenté comme le fils de Dieu. Le prophète de l'Islam était aussi un homme, mais des générations de théologiens ont œuvré à en faire un être immaculé, indemne de tous défauts, contredisant même le Coran à son sujet. Poser ainsi le problème de la prophétie ne manque pas d'audace, comme le souligne l'écrivain koweïtien Fakher Soltane qui en rend compte sur le site libanais «Middle East Transparent». Toutefois, et la présentation de Sadigha Wasmaghi le souligne, les réflexions qu'elle livre se bornent à des questionnements, même si le simple fait de poser le problème est déjà un choix.
Un tout autre registre, mais avec un Iran du côté sombre et plus dramatique pour un Liban littéralement conquis par des milices chiites qui se proclament sans fard leur allégeance à Téhéran. C'est à une autre dame que le chroniqueur égyptien Sammy Al-Behaïri consacre un vibrant hommage avec un titre plein d'amour et d'espoir : «Faïrouz parviendra-t-elle à sauver le Liban ?» Sur le même site, évoqué plus haut, et qui reste l'un des meilleurs journaux électroniques du paysage, Sammy Al-Behaïri évoque l'influence de Faïrouz «du Golfe à l'Atlantique». Il raconte comment la chanson tube Je t'ai aimé en été lui a fait découvrir personnellement un amour inoubliable qui a vécu en été, en hiver, sur d'autres saisons, et même au Ramadhan. Seulement, cet amour inspiré par la chanson de Faïrouz qu'il fredonnait à l'époque et qui lui a ouvert le cœur de sa bien-aimée n'a pas survécu et c'est de sa faute si la belle l'a quitté. Bien des années après, il pense que l'amour s'est délité, puis il est mort pour une raison toute simple : il avait oublié de continuer à chanter cette chanson fétiche Je t'ai aimé en été. Selon lui, si le Liban a été ce havre de paix et de culture, avant que des intrus ne viennent troubler son harmonie, c'est parce que Faïrouz faisait l'unanimité et unissait tous les Libanais.
Tout comme elle avait conquis le cœur de tous les Arabes, à l'instar de l'autre diva, l'Egyptienne Oum-Kaltoum qui a longtemps galvanisé et rassemblé autour de ses chansons. Il rappelle le miracle réalisé au siècle dernier par l'idole égyptienne qui unifiait ses fans tous les jeudis soir «du Golfe à l'Atlantique», autour de la radio (du Caire) qui diffusait ses concerts. Certes, pour le chroniqueur égyptien, Faïrouz n'a pas réussi à unifier les Arabes de la même manière qu'Oum-Kalthoum, mais elle a réussi à unifier ses fans et ses admirateurs arabes. «Et si tu n'aimes pas écouter Faïrouz, je pourrais te dire que l'amour et toi ça fait deux», ajoute-t-il à l'intention des grincheux. «Même si elle n'a pas réussi à unifier les Arabes, l'espoir est qu'elle réussisse à unifier le Liban, car il n'y a pas un Libanais sensé qui n'aime pas Faïrouz, quelle que soit sa foi religieuse. Et si tu es Libanais et que tu n'aimes pas Faïrouz, je m'empresserai de te signaler au ministère de l'Intérieur afin qu'il entame contre toi la procédure de déchéance de la nationalité libanaise», conclut Sammy Al-Behaïri.
A. H.


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