Officiellement, le match Cameroun-Algérie comptant pour le barrage «aller» des qualifications africaines au Mondial du Qatar n'a pas encore été désigné. L'information rapportée en boucle par des sites spécialisés et des journaux nationaux ne serait, en définitive, qu'une première étape de la «guerre psychologique» que mènent les Camerounais depuis que le tirage au sort a eu lieu le 22 janvier à Douala. Cameroun-Algérie au stade Paul-Biya d'Olembé à Yaoundé le mercredi 23 mars prochain est encore «sous embargo», la Fifa n'ayant à l'heure où nous mettons sous presse rien confirmé à ce propos. Ni pour la date encore moins pour le terrain. D'habitude, ce genre de programmation de matchs dépendant directement de l'organisation de l'instance internationale est décidé un mois au plus tard avant la date Fifa. En mars prochain, ladite période de trêve internationale interviendra entre le 21 mars et le 30 mars. Or, l'information avance la date du 23 mars pour le déroulement de la première manche au Cameroun et le 29 mars pour celle du retour à Blida. Sur cette dernière date, la FAF n'a encore rien communiqué. Pour ce qui est de la date que les Camerounais auraient avancée, elle est en profonde contradiction, avec la disposition mise en place en novembre 2021 par la Fifa qui rappelait qu'en raison de la pandémie et les restrictions qui en découlent, des règles sont à observer. Deux jours de repos et deux jours d'acclimatation Dans une note adressée par le bureau de Conseil de la Fifa et le bureau des qualifications pour la Coupe du monde il est défini ces règles en expliquant que celles-ci sont érigées «afin de ménager au moins deux jours de repos entre chaque match ainsi que deux jours d'acclimatation avant le premier match en cas de vol long-courrier», lit-on dans le courrier rendu public en novembre consacré à l'OFC (Océanie) dont les éliminatoires ont été sérieusement perturbés par la pandémie. Celles-ci s'appliquent également pour les autres confédérations où les équipes ont de longs voyages à effectuer. D'abord, pour lancer leur préparation avec les arrivées éparpillées de leurs internationaux exerçant en dehors de leurs continents. Ensuite pour les déplacements afin de disputer leurs matchs. Dans le cas qui nous intéresse, le choix de la date du 23 mars ne respecte en rien la note de la structure de la Fifa. Programmer un match deux jours après l'entrée en vigueur de la date Fifa (21 mars) ne rend service ni aux Camerounais ni aux Algériens pour la simple raison que les deux sélections ont des effectifs puisés intégralement dans les championnats européens. La mise à disposition de ces joueurs interviendra en fonction des calendriers des clubs où ils jouent. S'ils évoluent, à titre d'exemple, en Angleterre ils ne pourront être libres qu'à partir du 19 mars, soit à la fin de la 30e journée de la Premier League. Les joueurs auront à peine le temps de prendre un vol pour rejoindre leur sélection. Ce jour, pour mieux illustrer la difficulté, Mahrez et Manchester City seront en appel face à Brighton à partir de 16h. Le match se terminera aux coups de 18h, un doute, un tour par la maison pour récupérer quelques effets et prendre le chemin à Heathrow en vue de prendre un vol sur Alger, s'il existe en soirée en ce jour du 19 mars, sinon sur Paris pour ensuite rallier Alger sur un éventuel vol nocturne d'une compagnie (Air Algérie, Air France ou autres). Ce qui est pratiquement improbable comme parcours si l'on considère que les voyages sont aussi régulés par des restrictions valables pour tout le monde. A moins de se servir d'un jet privé, Mahrez ne sera à Sidi Moussa que le 20 mars et ne suivra qu'une séance d'entraînement de décrassage pour prendre avec le reste de ses camarades, lesquels auront connu le même parcours du combattant, le lendemain (21 mars) un vol spécial pour Yaoundé de pas moins de cinq heures. Cette contrainte est aussi valable pour les joueurs des Lions Indomptables, faut-il le souligner. Nouveau challenge, nouvelle motivation Si bien que l'on s'interroge sur ce choix que l'instance présidée par Samuel Eto'o qui pénalise l'équipe drivée par Antonio Conceiçao. Cette dernière ne souffrira peut-être pas d'un souci d'adaptation, elle qui est toujours en course pour le titre africain, mais devra toutefois revoir ses plans en vue de surprendre. Affronter le Cap Vert, les Comores ou la Gambie n'a rien à voir avec un match contre l'Egypte présentement et l'Algérie en mars prochain. C'est un sommet qui requiert d'autres méthodes, d'autres moyens et une nouvelle motivation. Cette carence frappe également les Vrets de Djamel Belmadi qui devront mijoter de nouveaux plans pour se reprendre et ne pas sombrer à nouveau. Affecté moralement par le ratage de la CAN, le groupe Algérie doit se ressourcer en vue de restaurer sa confiance ébranlée par la fin de la série d'invincibilité et, pis, cette élimination précoce lors de Cameroun-2021. Ces effets post-CAN mis à part, les deux équipes devront se «reconnecter» rapidement afin de ne pas perdre le fil. Il s'agit bien entendu d'un travail que chaque camp envisage à travers un plan de bataille bien défini et qui prendrait tous les contours de ce duel aux conséquences fâcheuses en cas d'échec. Remporter la CAN sur son sol n'aura plus aucun goût si les Lions Indomptables manqueront le rendez-vous du Qatar qui les priverait d'une 8e qualification en phase finale, la 2e élimination consécutive après la Russie-2018. Idem pour les Verts qui avaient survolé l'Afrique pendant plus de trois ans et qui, en cas d'une nouvelle sortie de route, se diront que le sursaut de 2019 en Egypte n'aura servi qu'à embaumer des millions d'esprits écœurés par les vicissitudes quotidiennes. Depuis qu'il a pris en main la barre technique de la sélection algérienne, Djamel Belmadi s'est fixé un objectif intermédiaire, la CAN-2019 et la CAN-2021, et un autre plus grand. Principal. Celui d'une qualification pour le Mondial du Qatar, pays où il a connu ses premières heures de gloire en tant que coach, là où il passe 300 jours environ par an et il doit prouver, surtout, que son choix du cœur (au détriment des alléchantes offres financières de clubs et de sélections des pays du Golfe) était le meilleur. Un objectif que Belmadi partage avec ses joueurs-cadres qui aimeraient bien conclure leur carrière par une participation à une Coupe du monde à l'exemple de M'Bolhi qui a vécu deux phases finales (2010 et 2014) et qu'une troisième participation avec les Verts serait l'aboutissement d'une carrière internationale fabuleuse. Le stade d'Olembé sera-t-il qualifié par la Fifa ? Un rêve qui repose sur le comportement de l'EN pendant les deux matchs face aux Camerounais qui agitent les inconditionnels des deux pays par des fake-news qu'ils pensent nécessaires pour perturber Belmadi et ses hommes. C'est ainsi qu'ils avaient planté le décor dès lors que le tirage au sort leur a réservé le 3e meilleur ensemble africain dans le classement Fifa. En balançant la «nouvelle» faisant état de la domiciliation de la première manche Cameroun-Algérie à Douala, sur la tristement célèbre pelouse du Japoma Stadium. Un terrain où les camarades de Mahrez ont connu des misères lors du premier tour de la CAN. La mesure de fermeture par la CAF à l'encontre de cette enceinte disqualifiée des derniers rendez-vous de la CAN-2021 décidée, les Camerounais se rabattront sur le stade Paul-Biya d'Olembé, à Yaoundé, là où 8 personnes ont trouvé la mort dans une bousculade précédant le coup d'envoi du match Cameroun-Comores en huitièmes de finale de cette Coupe d'Afrique des Nations. Là aussi, la CAF a décidé de fermer les lieux «par respect à la mémoire des victimes» mais pas seulement. Il a fallu les «quelques assurances» des autorités de Yaoundé pour le nouveau stade de Yaoundé soit requalifié pour les demi-finales et le match de classement. Une mesure prise en raison de l'impossibilité de reprogrammer une des demi-finales loin de la capitale politique du Cameroun, le stade de la capitale économique étant fermé à cause de l'état mauvais de sa pelouse alors que les autres stades retenus pour le tournoi africain ne sont pas dans les standards pour abriter des matchs de tours avancés de la compétition. Ce qui ouvre la voie aux interrogations de savoir où se jouera le match Cameroun-Algérie ? La Fifa qui est au courant de tout ce qui se passe durant la CAN a certainement son idée sur la question et enverra ses experts dès la Fecafoot l'informera de son choix. Le stade Paule-Biya d'Olembé ou celui d'Ahmadou-Ahidjo, tous deux à Yaoundé, sont les plus indiqués pour abriter la première manche. L'un d'eux sera retenu par respect au cahier des charges arrêté par la Fifa et qui a présidé à la délocalisation d'un certain nombre de matchs des deux précédents tours. Avec comme priorité la sécurité des joueurs, officiels et des fans. Alors Cameroun-Algérie le 23 mars et au stade d'Olembé, c'est à rediscuter. M. B. Le match Algérie-Cameroun à Blida La VAR installée au stade Mustapha-Tchaker Le match Algérie-Cameroun pour le compte du barrage «retour» des qualifications au Mondial-2022 aura lieu à Blida à une date non encore révélée. Par contre, hier, la FAF a annoncé l'installation de la technologie de la VAR (Vidéo assistance à l'arbitrage) au niveau du stade Mustapha-Tchaker de Blida. C'est une entreprise portugaise qui a été missionnée pour la fourniture de tous les outils nécessaires aux arbitres assistants par vidéo. Sur un plan de l'organisation, M. Mohamed Bichari, vice-président de la CFA s'est vu confier la tâche de piloter l'opération en collaboration avec les responsables du stade et ceux de l'ENTV. Arrivés sur place, les techniciens de la télévision publique conduits par le réalisateur Yazid Belkout ont fait état de quelques aménagements à opérer pour que la technologie fonctionne, notamment les espaces réservés aux caméras (8 pour la production NEP, 10 pour la production TPC, 8 à 10 caméras d'entrée pour le VAN et 1 pour le signal de sortie). Un «arsenal» imposé par un dispositif très pointu que l'Algérie a tenté d'introduire en novembre 2018 avec une boîte belge mais qui a été abandonné. Il est à rappeler qu'un tel disposé a été mis en place lors d'un match de Coupe arabe des clubs entre le MC Alger et le Raja en 2020 à Blida mais cette expérience a été un véritable fiasco... M. B.
