Le drame de lundi soir au nouveau stade de Yaoundé, le Paul-Biya Stadium d'Olembe a provoqué l'ire de la CAF qui a décidé de ne plus accueillir de matchs de la CAN sur ce terrain «par respect aux victimes». C'est le président sud-africain de la Confédération africaine de football, Patrice Motsepe qui a fait cette annonce lors d'un point de presse, hier, au niveau du centre de presse du stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé en précisant que les matchs concernés par le « transfert » seront communiqués aujourd'hui. Mais bien plus que la suite des matchs de cette Coupe d'Afrique des nations, c'est l'état des stades au Cameroun qui inquiéterait la CAF. Outre l'état des pelouses de la plupart des stades retenus pour ce tournoi, un grave problème de sécurité s'est posé à l'intérieur et en dehors des stades du pays de Paul Biya. A Limbé avec les séparatistes anglophones mais également à Garoua où les terroristes de Boko-Haram ont menacé de frapper à n'importe quel moment. Sécurité sanitaire aussi avec le non-respect du pass sanitaire qui semble avoir été à l'origine des bousculades mortelles de lundi soir à Yaoundé. Une situation qui ne manquera pas de présider au choix du stade qui abritera le match de barrage pour le Mondial-2022 entre le Cameroun et l'Algérie le 24 mars prochain. Les Camerounais qui avaient des difficultés à construire de nouveaux stades et à leur consacrer des moyens pour les sécuriser dans tous les domaines pourraient se voir obligés de déplacer leurs prochaines rencontres à domicile loin du Cameroun. Si la CAF s'est montrée conciliante vis-à-vis des organisateurs camerounais, il en sera autrement avec la Fifa qui tient à ce que tous les points de son cahier de charges soient respectés. A commencer par le respect de la sécurité des acteurs et des spectateurs ainsi que de leur santé. La Fifa exige non-seulement des stades aux normes de sécurité élevées mais également un respect total du dispositif consacré à la lutte contre la Covid-19. Or, lors de cette CAN, un laisser-aller a été observé en la matière particulièrement quand les Lions Indomptables étaient en appel. La jauge fixée à 80% par la CAF semble avoir été bafouée d'où cette bousculade mortelle qui a coûté la vie à pas moins de 8 personnes, selon un premier bilan. D'ici mars prochain, beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts et les autorités de Yaoundé devraient se «mettre au niveau» des recommandations de la Fifa dont le président a toujours dit que le Cameroun n'était pas prêt pour accueillir cette CAN. Alors où se jouera Cameroun- Algérie le 24 mars prochain ? M. B.