Ce fut un match âpre, disputé de bout en bout, sans temps morts, imposant un rythme d'enfer aux deux équipes qui puisèrent au fond d'elles-mêmes les ressources physiques nécessaires pour aller jusqu'aux penalties. La forme physique constante fut d'ailleurs le principal atout du onze égyptien, ce qui n'était pas le cas des Camerounais, amoindris sur ce plan-là en seconde mi-temps. Cette baisse dans la forme physique, due aux cavalcades effrénées de la première période, obligea les locaux à se concentrer au milieu en seconde mi-temps. Dès lors, leurs offensives n'avaient plus la «percutance» et la facilité de la première mi-temps. Le match débuta avec l'installation du Cameroun dans le périmètre égyptien. Quelques balles dangereuses faillirent faire mouche mais la précipitation des attaquants et la force du rideau défensif des Pharaons empêchèrent leur concrétisation. Dominés, les Egyptiens mirent toutes leurs forces dans la défense et ne menèrent que quelques contre-attaques brouillonnes, sans danger pour le gardien local. Ils évolueront avec un 4-3-3 qui se transformait rapidement en 4-4-2 en situation de défense. Un regroupement rapide de pas moins de huit joueurs a même été relevé lors des incursions camerounaises. D'une manière générale, la prudence domina les débats de part et d'autre. Le Cameroun jouait avec une défense avancée dans le but d'étouffer les Egyptiens. Ces derniers, avec un milieu où régnait en maître El Nini, pouvaient sortir de leur zone à tout moment pour installer rapidement le danger dans le périmètre camerounais. On imagine la somme d'efforts physiques qu'il a failli mobiliser pour répondre aux besoins de cette tactique éprouvante. D'ailleurs, il nous a semblé que le coaching répondait en partie à cette nécessité de maintenir la supériorité physique égyptienne par des changements judicieux. Cet apport de fraîcheur s'est fait à travers des joueurs qui répondaient aussi à la réalité du schéma tactique adopté en seconde mi-temps. Choix judicieux qui porta ses fruits à travers une meilleure disposition des Egyptiens sur le terrain, moins de recul et plus de témérité en attaque. Ce fut alors la mi-temps des Pharaons, plus confiants en eux-mêmes. Le coaching qui imposa d'autres changements de joueurs et même le remplacement de Sharif qui venait à peine de rentrer, porta ses fruits puisque la physionomie de la partie changea radicalement avec un meilleur rendement offensif égyptien. Mais la maladresse et la précipitation empêchèrent les Pharaons d'inscrire ce but qui était à leur portée et qui leur aurait permis d'éviter les prolongations. Souvent, ces ratages étaient dus au fait que les attaquants égyptiens recherchaient toujours Salah, même quand ce dernier se trouvait dans l'impossibilité de recevoir correctement les passes. Pour la finale, ils devraient moins jouer sur Salah et rechercher le ou les joueurs démarqués. Ce sera, entre autres, l'un des pièges à éviter pour abattre un Sénégal plus serein que jamais après avoir retrouvé son efficacité offensive et s'être reposé une journée de plus que ses adversaires. Sans compter le fait que ces derniers en sont à leur troisième match à 120 minutes. Mais, aux penalties, si jamais il faut y recourir, ils peuvent toujours compter sur la muraille Abou Djebel qui porte bien son nom... M. F.