La reprise des activités culturelles s'amorce à Alger alors que la quatrième vague de Covid-19 entame sa décrue. Parmi les espaces algériens qui annoncent déjà leurs programmes, l'Institut français donne rendez-vous à son public dès ce mercredi. C'est le volet cinéma qui se taillera, comme souvent, la part du lion dans cette reprise des activités culturelles à l'Institut français d'Alger, lesquelles ont été suspendues dans l'ensemble du pays depuis le 19 janvier dernier en raison de la recrudescence des cas de Covid-19. Ce mercredi 9 février à 18h, la salle de cinéma de l'IFA abritera la projection du film-documentaire franco-congolais Système K (2018) de Renaud Barret. K comme Kinshasa où «au milieu du chaos social et politique, une scène contemporaine bouillonnante, créée à partir de rien, crie sa colère et rêve de reconnaissance. Malgré le harcèlement des autorités et les difficultés personnelles des artistes, le mouvement envahit la rue et rien ne peut plus l'arrêter», lit-on sur le synopsis. Chaleureusement accueilli par la critique, le film a séduit d'abord par son écriture et son intensité dramaturgique, mais aussi grâce à l'énergie folle de sa mise en scène, inspirée et nourrie de ces artistes congolais qui essaient de défier la brutalité et le cynisme de leurs gouvernants. «La richesse et la densité de sa matière et la justesse de son regard en font un engin explosif dont la détonation provoque une réaction en chaîne d'émotions et de réflexions comme il en sort rarement d'un écran de cinéma», écrit Le Monde. Télérama y voit également «la poésie de cet art de la récup, fauché et urgent». Le 19 février à 14h, l'IFA donne rendez-vous au jeune public avec le film d'aventure Le loup et le lion (2021) de Gilles de Maistre. «A la mort de son grand-père, Alma, jeune pianiste de 20 ans, revient dans la maison de son enfance, perdue sur une île déserte du Canada. Là, tout bascule quand un louveteau et un lionceau en détresse surgissent dans sa vie. Elle choisit de les garder pour les sauver et l'improbable se produit : ils grandissent ensemble et s'aiment comme des frères. Mais leur monde idéal s'écroule lorsque leur secret est découvert», nous dit le résumé. Destiné aux enfants de 5 à 13 ans, le film a néanmoins su captiver les adultes, grâce notamment à «un scénario bien rythmé où le public passe un moment délicieux», note Le Parisien. Les fiches du cinéma estiment, quant à elles, que malgré une recette convenue, «le réalisateur offre un spectacle attractif», renfermant un beau plaidoyer pour la cause animale. Le journal La Croix est beaucoup moins enthousiaste puisqu'il juge les personnages «caricaturaux» et la réalisation «insignifiante». L'IFA propose, en outre, pour la soirée du 19 février le film Aline (2020) de Valérie Lemercier, un bio-pic romancé inspiré de la vie de Céline Dion, qui vient d'obtenir dix nominations aux prochains Césars 2022. La réalisatrice y joue le rôle principal et partage l'affiche avec un casting convaincant dont Sylvain Marcel et Antoine Vézina. Le film a reçu une longue ovation à Cannes où il était projeté en hors-compétition et fut largement salué par la critique française, mais vertement critiqué par l'entourage proche de la chanteuse lors de sortie québécoise. Sarah H.