Bloquées en raison des dérives constatées, les importations des vaches de race mixte viennent de reprendre. Un cahier des charges zootechniques très strict et dont nous détenons une copie a été établi par la Direction des services vétérinaires du ministère de l'Agriculture, en vue de mettre fin à l'anarchie. Les importateurs des vaches laitières et bouchères sont désormais soumis à de nouvelles modalités et règles très rigoureuses. Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Suspendue en décembre 2020, l'importation des génisses de race mixte (laitière et bouchère) autorisée à nouveau par l'Algérie est désormais soumise à des conditions très strictes. Les nombreuses dérives enregistrées auparavant, notamment le non-respect des dispositions édictées par le cahier des charges relatif à cette activité, ont poussé la Direction des services vétérinaires du ministère de l'Agriculture à revoir les normes techniques et zootechniques pour l'importation de ces animaux. De nouvelles modalités et règles à respecter pour importer des vaches de race mixte ont été fixées. Selon le nouveau cahier des charges, seuls les éleveurs sont autorisés à importer ces animaux pour leur propre élevage ou pour de tiers éleveurs, ainsi que les importateurs bénéficiant d'un contrat pour approvisionner des éleveurs. Cette activité est d'ailleurs soumise au régime de la dérogation sanitaire d'importation, un document délivré par la Direction des services vétérinaires après examen du dossier de l'opérateur économique. S'agissant des vaches de race mixte, il est précisé dans le nouveau cahier des charges qu'elles doivent être âgées entre 12 et 18 mois et ne doivent pas être gestantes à leur arrivée en Algérie. Même leur poids minimal a été fixé. Il doit être compris entre 150 kilogrammes et 200 kilogrammes. Dans l'objectif de garantir la pureté de la race des vaches importées, il est imposé un pédigrée délivré par un organisme officiel du pays d'origine pour chaque animal. Ce livre généalogique doit comporter «la liste des parents et grands-parents de chaque animal importé, et doit faire apparaître toutes les performances parentales (mères et grands-mères)». L'opérateur s'engage, en outre, à inséminer les vaches auprès du Centre national de l'insémination artificielle et de l'amélioration génétique (Cniaag), «sur la base d'une convention dûment signée entre les deux parties dont une copie sera adressée à l'inspecteur vétérinaire de wilaya». L'importateur doit obligatoirement informer le vétérinaire chargé du suivi de la quarantaine des vaches de race mixte importées, des bénéficiaires de ces animaux. Les nouvelles règles incluses dans le cahier des charges obligent l'éleveur bénéficiaire, à son tour, à s'engager par écrit auprès de l'inspection vétérinaire de wilaya de «ne pas se dessaisir du cheptel importé jusqu'à la fin de l'élevage, et de réforme aux fins de l'abattage, exception pour des raisons médicales et sanitaires, motivées par un document délivré par le vétérinaire et contresigné par l'inspecteur vétérinaire de wilaya». Il est sommé également d'informer l'inspecteur vétérinaire de sa wilaya de l'acquisition de cheptel bovin (vaches de race laitière) pour assurer le suivi, la traçabilité et la prophylaxie. Dans le cas de transaction commerciale, il est stipulé que le bénéficiaire est dans l'obligation d'informer le vétérinaire officiel de sa circonscription. «Dans le cas de mortalité, l'inspecteur vétérinaire de wilaya est tenu d'être informé dans les 48 heures.» Il est précisé via le cahier des charges que les vaches de race mixte importées sont destinées exclusivement à l'élevage (reproduction, pépinière de génisses). «Leur abattage est interdit conformément à la réglementation en vigueur et n'est autorisé que pour des raisons médicales et sanitaires. L'abattage d'urgence doit être motivé par un document officiel délivré par le vétérinaire et contresigné par l'inspecteur vétérinaire de wilaya.» Ry. N.