Une première au Conseil de la Nation, les candidats «indépendants» pourront se constituer en groupe parlementaire, soit le quatrième au sein de cette Chambre haute du Parlement. M. Kebci-Alger (Le Soir)- Le scrutin de samedi dernier ayant porté sur le renouvellement à mi-mandat de la composante du Conseil de la Nation, a accouché d'une première. Celle-ci consiste en l'élection de pas moins de 13 nouveaux membres parmi les élus locaux qui se sont portés candidats à titre d'indépendants, loin de toute chapelle partisane. Certes, des membres «sans attache partisane», la Chambre haute du Parlement en a toujours contenu, mais pas avec l'étendue dont se sont conclues les élections du début de la semaine en cours. Une courbe ascendante des «indépendants» au sein des assemblée élues entamée, d'abord, à l'occasion des élections législatives anticipées du 12 juin dernier. Ils étaient, en effet, pas moins de 84 candidats «indépendants» à se faire élire au sein de l'Assemblée populaire nationale. Des élus dont nombre d'ex-militants, voire de cadres de partis qu'ils ont quittés, mais également des «novices» qui n'ont jamais milité ou sympathisé avec un quelconque parti. Ils ont récidivé, quatre mois plus tard, à l'occasion des élections locales anticipées du 27 novembre dernier, quand ils se sont placés en troisième position derrière le FLN et le RND, avec 4 430 sièges au niveau des Assemblées populaires communales et la majorité absolue dans 91 APC, et la sixième position en ce qui concerne les APW, où ils détiennent 100 sièges et dont ils assurent la présidence de sept. Une triple performance qui remet sur le tapis le projet de mise sur pied d'un parti par ces indépendants. Un projet qui, selon le député Ouahab Aït-Menguellet, «n'est pas remis aux calendes grecques et n'est pas remis en cause». Pour l'ex-maire RCD de la commune de Tizi-Ouzou (2012-2016), le projet est toujours en maturation et n'attend que le moment opportun pour son lancement». Et quid des différences idéologiques entre ces élus «indépendants» ? Tout en reconnaissant le fait et ne rien partager avec nombre de ces élus, le député Aït-Menguellet met cela sur le compte de la «désaffection des citoyens lors des élections et de l'inanité des partis classiques». Et d'estimer qu'il s'agit là d'un «combat à mener au quotidien» à défaut de se résigner. Le FFS veut des explications À propos toujours de ces élections de renouvellement partiel des membres du Conseil de la Nation, on a appris, hier mardi, d'un membre de la direction nationale du Front des forces socialistes que le vieux front a demandé des «explications» auprès de l'Autorité nationale indépendante des élections, au sujet du vainqueur de ce scrutin au niveau de la wilaya d'Alger. Selon notre source, cette requête porte sur le fait que le candidat du parti Sawt Echaâb soit «sous contrôle judiciaire», alors que «d'honnêtes candidats réputés pour leur probité et leur droiture ont été écartés de la course de ces sénatoriales.» Il faut rappeler que ce candidat a damé le pion à celui du FFS qui, pourtant, a bénéficié, du moins théoriquement, du soutien du FLN, du RND et du MSP. Un appui qui ne s'est pas matérialisé le jour du scrutin, puisque nombre des élus locaux de ces trois partis ont voté pour le représentant du parti Sawt Echaâb, qui a dépassé de plus d'une centaine de voix son concurrent du FFS. M. K.