Il y a ceux qui y croient et ceux qui ont renoncé. Quand ce ne sont pas les avocats ou les enseignants, ce sont les médecins qui optent pour la grève. Le bras de fer, quel que soit le secteur, devient quasi permanent. Il y a quelques mois, j'ai parlé avec regret de mon chirurgien ophtalmologiste qui avait émigré vers des cieux plus à l'écoute de ses compétences. Et ne voilà-t-il pas qu'il y a quelques jours, je tombe sur des articles qui parlent de plus de 1000 médecins qui quittent le pays, quand d'autres se préparent à le faire. C'est terrible, non? Même si, comme le rappelle mon collègue et ami Hakim Laâlam, le phénomène n'est pas nouveau. Il y a quatre ans, par exemple, ils étaient tellement nombreux à demander au Conseil de l'ordre une attestation de bonne conduite pour pouvoir postuler ailleurs, que ce dernier avait fini par bloquer l'octroi du document. Devant la contestation des médecins candidats à l'exil, le même conseil revenait, dès le lendemain, sur sa décision. On ne peut pas empêcher quelqu'un d'avoir l'avenir qu'il veut et le confort socioprofessionnel qu'il a décidé de se construire. Inutile, par conséquent, de vouloir le retenir intra-muros en lui mettant des bâtons dans les roues. Parce qu'avant d'opter pour l'exil, il est clair que l'on y réfléchit et pas qu'à deux fois. Quand l'affaire est tranchée, elle l'est, hélas, et pour de bon. Les raisons de la désertification qui touche le monde médical et aggrave très sérieusement la situation sanitaire sont nombreuses, plus qu'évidentes et dont on ne parle jamais assez. Les explications qu'avance la tutelle ne satisfont ni la communauté médicale, ni ceux qui réclament des conditions plus décentes de travail, ni ceux qui s'estiment lésés par un système qui refuse de changer, même s'il propose de le faire et avance qu'il y a urgence à le réformer. Question ! Comment fait-on pour, en appartenant au même corps de métier, penser différemment et surtout appréhender les choses de façon tellement antagonique ? P. S. : «Soit dit en passant» prend quelques jours de repos pour mieux vous retrouver. Merci à vous qui me gardez votre amitié. Prenez soin de vous et à bientôt ! M. B.