L'inqui�tude gagne du terrain parmi les r�fugi�s et d�plac�s dans l'est du Tchad depuis l'annonce du d�part de la Minurcat, la force des Nations unies qui assurait leur s�curit� depuis trois ans. �Nous avons commenc� � oublier nos souffrances depuis que nous sommes au Tchad avec � nos c�t�s les forces de la Minurcat, mais si ceux-ci doivent partir, on se demande bien quel sera notre sort�, a d�clar� Daouad Abderassoul, leader des r�fugi�s soudanais du camp de Djabal, � Goz Beida, dans l'est du pays. �Depuis que nous avons appris que la Minurcat (la force des Nations unies) doit quitter le Tchad, nous dormons la peur au ventre�, ajoute-t-il. A Goz Beida, les 300 Casques bleus irlandais ont lev� le camp il y a une semaine. Dans cette r�gion o� l'ins�curit� r�gne, une centaine de N�palais sont venus les remplacer mais leur mission consiste uniquement � assurer la s�curit� de la base de la Minurcat jusqu'au d�part d�finitif. Les quelque 450 000 r�fugi�s et d�plac�s de la r�gion sont une proie facile pour les braqueurs, bandits et autres coupeurs de routes. �La Minurcat est en train de partir, il faut de la s�curit� autour du camp�, s'inqui�te Ach� Hisseine Abakar, repr�sentante des femmes r�fugi�es du camp de Djabal, o� vivent depuis 2003 quelque 16 000 personnes ayant fui la guerre du Darfour dans l'ouest du Soudan voisin. �La Minurcat faisait des patrouilles dans le camp et autour du camp, ce n'est plus le cas aujourd'hui� et depuis �nous ne pouvons m�me pas aller chercher les bois de chauffe en brousse�, d�ploret- elle, impuissante. Conform�ment au sch�ma approuv� par l'ONU et n�goci� avec N'Djamena en avril, les militaires et civils de la Mission des nations unies en R�publique centrafricaine et au Tchad ont entam� la deuxi�me phase de leur retrait le 16 octobre. Une exigence du pr�sident tchadien Idriss D�by Itno qui s'est oppos� au renouvellement du mandat de la mission, y voyant un �chec. La Minurcat avait succ�d� en 2007 � la force europ�enne Eufor pour assurer la s�curit� des r�fugi�s et d�plac�s dans l'est du Tchad et en Centrafrique, favoriser le retour volontaire des r�fugi�s et faciliter l'aide humanitaire. Dans la r�gion de Goz Beida, les r�fugi�s et personnes d�plac�es ne sont pas les seuls � �tre pr�occup�s par le d�part de la Minurcat. A plusieurs reprises, des ONG et des agences de l'ONU ont fait part de leurs inqui�tudes, indiquant que le retrait de la Minurcat pourrait provoquer un vide s�curitaire alors que les attaques contre les travailleurs humanitaires sont fr�quentes. Pour remplacer la Minurcat, le D�tachement int�gr� de la s�curit� (DIS), compos� de policiers et gendarmes tchadiens charg�s de la s�curit� des camps des r�fugi�s, a �largi sa zone d'intervention. D�sormais, �c'est le DIS qui assure la s�curit� ici � Goz Beida. Nous avons travaill� avec la Minurcat que nous avons appr�ci�e, nous allons maintenant nous adapter aux r�alit�s pr�sentes�, a d�clar� Deo Gassamazi, charg� de protection au Haut- Commissariat aux r�fugi�s (HCR) de Goz Beida. Un officier du DIS a point�, de son c�t�, le manque de moyens car, selon lui, le DIS va �devoir assurer l'escorte des agences humanitaires alors que nous n'avons pas toute la logistique n�cessaire �. �Nous sommes une centaine � couvrir la r�gion�, souligne- t-il.