Apr�s des mois de blocage, l'Union europ�enne a accept� hier de faire franchir � la Serbie une �tape symboliquement importante dans son rapprochement avec le bloc des 27, afin de la r�compenser de ses efforts pour nouer le dialogue avec le Kosovo. Dans le m�me temps, l�Europe a maintenu la pression sur Belgrade en vue de faire arr�ter l�ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, en fixant des conditions strictes pour la suite du processus. Les ministres europ�ens des Affaires �trang�res, r�unis � Luxembourg, ont d�cid� de confier � la Commission europ�enne le soin d��tudier la candidature de la Serbie � l�UE. �Nous n�en sommes pas encore � d�cider d�accorder � la Serbie le statut de candidat � l�UE, mais symboliquement c�est important�, souligne un diplomate europ�en. Bruxelles va �imm�diatement� entamer ses travaux et devrait envoyer d�ici � �quelques semaines� un questionnaire � Belgrade, a annonc� le commissaire charg� de l�Elargissement, Stefan F�le. Son avis est attendu pour le deuxi�me semestre 2011. La Serbie avait d�pos� sa candidature en d�cembre 2009. De nombreux Etats europ�ens estimaient qu�il �tait temps de r�compenser ce pays pour son spectaculaire rapprochement avec le Kosovo, illustr� par le vote en septembre d�une r�solution commune avec l�UE � l�ONU, appelant au �dialogue� entre Belgrade et Pristina sur des sujets concrets. La Serbie ne reconna�t pas l�ind�pendance du Kosovo, proclam�e unilat�ralement par son ex-province en f�vrier 2008. En acceptant le dialogue avec Pristina, le pr�sident serbe Boris Tadic �a r�alis� des progr�s consid�rables �, a jug� hier le secr�taire d�Etat fran�ais aux Affaires europ�ennes, Pierre Lellouche. Apr�s cet effort des Serbes, il est temps pour l�UE de �faire en sorte que la Serbie enregistre un progr�s en Europe�, a rench�ri le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle. �Ce faisant, nous lan�ons le processus d�accession�, a reconnu son homologue belge Steven Vanackere. Les Pays-Bas, o� un nouveau gouvernement minoritaire soutenu par l�extr�me droite vient d�arriver au pouvoir, se sont longtemps oppos�s � un geste en faveur de Belgrade sans l�arrestation pr�alable de Ratko Mladic et de Goran Hadzic, l�ancien chef politique des Serbes de Croatie pendant le conflit serbo-croate (1991-95), tous deux recherch�s par la justice internationale. Les Pays-Bas accueillent le Tribunal p�nal pour l�ex-Yougoslavie et restent traumatis�s par le souvenir du massacre de tr�s nombreux musulmans bosniaques � Srebrenica en 1995, que les Casques bleus n�erlandais n�avaient pu emp�cher. L�ancien g�n�ral Mladic, 68 ans, est inculp� de g�nocide pour son r�le pendant la guerre de Bosnie (1992-1995). Pour surmonter les r�ticences n�erlandaises, les ministres ont stipul� hier qu�� chaque �tape � venir, l�UE devra �d�cider de mani�re unanime qu�il y a pleine coop�ration� de la Serbie avec le tribunal de La Haye. �La preuve la plus convaincante� en serait l�arrestation des fugitifs Mladic et Hadzic, souligne le texte adopt�. Le pr�sident serbe Boris Tadic a justement assur� hier que son gouvernement ne mettrait jamais fin � ses efforts pour faire arr�ter Ratko Mladic, conform�ment � ses �obligations internationales�. �A chaque �tape sur la voie de l�Europe, la Serbie devra prouver qu�elle coop�re pleinement avec le tribunal�, s�est r�joui le ministre n�erlandais Uri Rosenthal. Partisan d�une ligne plus douce, son homologue su�dois Carl Bildt a estim� avoir fait hier �ce que nous aurions d� faire il y a six mois d�j�. Mais le risque d�un nouveau conflit entre la Serbie et l�UE � propos de la coop�ration avec le tribunal de La Haye �peut encore se reproduire�, a-t-il pr�venu.