Plus de trois cent familles aspirant � des logements d�cents, dans le cadre des coop�ratives immobili�res, sont prises en otages. Ainsi, devant la passivit� et l�impuissance des pouvoirs publics, la situation risque de s�envenimer et prendre de graves tournures. L�affaire en question remonte � l�ann�e 1992, quand l�Etat a vendu une parcelle de terrain d�une superficie de quatre hectares sise � la cit� Laid-Dahoui, � proximit� du march� de voitures, � neuf coop�ratives immobili�res. Apr�s les travaux de viabilisation et d�am�nagement effectu�s par les coop�ratives immobili�res, le projet fut stopp� par l�APC de S�tif de l��poque en arguant le fait que la zone soit devenue non pas urbaine mais artisanale, chose qui interdit toute construction. D�s lors, le terrain rest� � l�abandon a suscit� la convoitise des habitants d�une ex-ferme coloniale jouxtant l�assiette fonci�re. Ces derniers qui occupent ill�galement la ferme, et ne poss�dant aucun titre de propri�t�, s�accaparent le terrain et le transforment en un parking sauvage les jours du march� hebdomadaire de voitures. A raison de 500 DA la place de stationnement pour les v�hicules l�gers, 1 000 DA pour les camionnettes et 1 500 DA pour les bus, le terrain peut contenir jusqu�� 4 000 v�hicules, l�activit� est devenue tr�s juteuse pour les indus occupants, on parle de deux cents millions de centimes de gain par semaine. Cette situation va durer jusqu�� l�ann�e 2009, date � laquelle le nouveau PDAU (plan directeur d�am�nagement et d�urbanisme) de la ville de S�tif a approuv� de nombreux POS (plan d�occupation des sols) y compris celui de la cit� Laid- Dahoui qui a retrouv� sa vocation initiale, � savoir une zone urbaine et habitable. Forts de leur droit, les responsables des neuf coop�ratives immobili�res entament les d�marches n�cessaires pour l�obtention de leur permis de construire. Et ce n�est qu�en 2010 que les services concern�s d�livrent ce pr�cieux document. Un ouf de soulagement sera pouss� par les centaines de coop�rateurs qui ont attendu pr�s de 18 ans pour voir enfin leur r�ve, celui d�avoir un logement, se r�aliser. Ainsi, et apr�s le choix des entreprises de r�alisation, et le paiement des quotes-parts de chaque adh�rent, les travaux vont enfin commencer. Mais les coop�rateurs vont vite d�chanter, et leur joie sera de courte dur�e. En effet, en voulant d�buter les travaux, les entreprises seront emp�ch�es de force d�acc�der au site par les indus occupants du terrain. Ces derniers voient en ces travaux la fin de leur activit� lucrative. Les �hors-la-loi� ont menac� de s�en prendre aux ouvriers et au mat�riel des entreprises au cas o� ils s�aventuraient sur la parcelle. Ne voulant pas envenimer la situation et �vitant d�entrer en conflit ouvert avec ces �ill�gaux�, les coop�ratives immobili�res concern�es d�cid�rent de suspendre les travaux et port�rent l�affaire devant la justice en d�posant plainte au niveau du parquet de S�tif et de la police. Le procureur de la R�publique pr�s le tribunal de S�tif va, de son c�t�, saisir les services de police afin d�y instruire l�affaire. �Nous avons saisi la police afin de nous prot�ger contre ces �nergum�nes qui n�ont aucun droit sur ce terrain. On esp�rait que notre appel de d�tresse allait �tre entendu par les services de s�curit�, mais � notre grand �tonnement un officier de police du 4e arrondissement nous a r�torqu� que �la police elle-m�me n��tant pas prot�g�e, comment voulez- vous dans ce cas-l� qu�on vous prot�ge ?� Un aveu d�impuissance de la part d�un service cens� appliquer la loi et faire respecter l�ordre�, a affirm� Mme S, pr�sidente d�une des coop�ratives. Et d�ajouter : �Nous avons fourni un dossier des plus complets comportant tous les documents prouvant notre propri�t� sur le terrain (acte de propri�t�, livret foncier, permis de construire, plans de r�alisation�) aux diff�rents services de police (police de l�urbanisme, 4e et 10e s�ret� urbaine) mais rien n�a �t� fait. M�me l�instruction du procureur de la R�publique envoy� � la 10e s�ret� urbaine n�a pas �t� ex�cut�e. Nous pensons r�ellement que la police l�gitime l�ill�galit�, sinon comment expliquer que ces gens, de surcro�t indus occupants, nous emp�chent par la force d�acc�der � notre terrain et en m�me temps ils l�utilisent pour amasser des fortunes sans �tre inqui�t�s par qui que ce soit.� Face � cette impuissance criante de la police, la situation risque de prendre des proportions des plus alarmantes quand on sait que les trois cents familles ont d�cid� de se battre jusqu�au bout, y compris en utilisant la force pour r�cup�rer leur bien spoli� par une poign�e de gens sans scrupules. La balle est dans le camp de la police qui devra prendre les mesures n�cessaires afin d��viter un sc�nario des plus dramatiques.