De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari D�p�ch�s d�urgence par le pr�sident sahraoui dans la capitale europ�enne, Salek Baba, ministre de la Coop�ration, et Mohamed Bessa�t, ministre d�l�gu� aux Affaires �trang�res, ont ameut� le village. Conf�rences de presse, dont l�une � Shuman, en plein c�ur des institutions europ�ennes, contacts pouss�s et � un rythme d�enfer avec plusieurs d�cideurs de l�UE (parlementaires nationaux, euro-parlementaires, directeurs ex�cutifs�). Rencontr�s au sein m�me de l�enceinte du Parlement europ�en, les deux responsables sahraouis ont d�clar� au Soir d�Alg�rie que �l�objectif du Maroc, � travers cette sanglante r�pression (d�mant�lement du Camp Agdeim Izik � La�youne) est de pousser le Polisario � quitter la table des n�gociations de New York�. Salek Baba pr�cise, au nom de la direction sahraouie, �ce qui se passe aujourd�hui dans les territoires occup�s est un tournant majeur dans la lutte du peuple sahraoui��. En effet, 150 disparus, une dizaine de morts, un climat insurrectionnel dans des territoires pr�sent�s par la propagande marocaine comme pacifi�s et parfaitement marocains, tout cela en � peine deux jours, n�est pas, � vrai dire, bon signe pour la marocanit� du Sahara. �a l�est d�autant moins que le secr�taire g�n�ral de l�ONU et le gouvernement espagnol ont d�nonc� la r�pression � La�youne. Si les responsables sahraouis se montrent en col�re contre l�Union europ�enne, ils ont quelques raisons de l��tre. En effet, pour le moment, aucune r�action ferme n�est tomb�e de l�ex�cutif Barroso. En apart�, plusieurs commissaires europ�ens disent leur d�sappointement face � la f�rocit� de l�action marocaine mais cela ne va pas plus loin. Le lobbying fran�ais surveille l�espace bruxellois. Des fr�missements, toutefois, apparaissent, c�t� hexagonal, et sont en faveur du peuple des T�n�bres. La r�union des comit�s europ�ens de coordination � Eucoco � au menu en France, la semaine derni�re, les apparitions et interviews du pr�sident sahraoui dans l�espace m�diatique fran�ais (derni�re en date, interview de Abdelaziz au quotidien l�Humanit� du 7 novembre) et les prises de position de plus en plus marqu�es de la part de personnalit�s politiques en faveur du droit international, en l�occurrence le droit du peuple sahraoui � un r�f�rendum d�autod�termination. Pour rappel, signalons que Jean-Paul Lecoq, d�put� fran�ais et membre de la d�l�gation � l�assembl�e du Conseil de l�Europe, a �t� emp�ch�, manu militari, de se rendre � La�youne. Interpell� par la police marocaine, il a �t� contraint de quitter le Maroc pour Paris. Avant lui, Willy Mayer, eurod�put� espagnol, avait v�cu la m�me m�saventure. Depuis trois jours � La�youne, le Maroc r�prime presque sans t�moins. Ni journalistes, ni ONG, ni observateurs internationaux ne sont autoris�s � s�y rendre. El-Pais, le plus grand quotidien espagnol, infiltr� et tr�s source dans les territoires occup�s, a titr� son �dition de lundi : �Le Maroc r�prime dans le sang et le feu la plus grande r�volte sahraouie.� Cette �Une� d� El-Pais met mal � l�aise le gouvernement Zapat�ro. On n�est pas loin d�une crise entre Rabat et Madrid sur la question. La bataille de La�youne met la question sahraouie sur orbite ind�pendantiste.