Des passagers devant embarquer pour Skikda � bord d�un navire de l�ENTMV sont rest�s, lundi et mardi, sur les quais du port de Marseille. Un bug informatique dans le nouveau syst�me de r�servation de la compagnie maritime fran�aise serait la cause des d�sagr�ments subis par ces voyageurs. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Au lieu de s�installer confortablement � bord d�un car-ferry, des passagers de l�ENTMV se sont retrouv�s, la veille de l�A�d, dans une v�ritable gal�re. �Des passagers ? Non, du b�tail, parqu� derri�re des grilles, sans information, sans nourriture, ni boisson, ni m�me acc�s aux toilettes. Voil� comment la SNCM traite ses clients�, constate le journal La Provence dans son �dition de lundi. Les clients, venus de toutes les r�gions de France et m�me du nord de l�Europe, �taient pourtant en possession de billets achet�s en bonne et due forme d�livr�s par la SNCM. Que s�est-il r�ellement pass� ? Les responsables de la compagnie maritime ont reconnu � La Provence que leur nouveau syst�me de r�servation a subi un bug informatique. En fait, le flux des passagers entre l�Alg�rie et la France fait l�objet d�un partage entre l�Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) et la SNCM. Il est soumis � un planning de quotas ou contingents. Mais voil�, la compagnie fran�aise a r�cemment acquis un nouveau logiciel de r�servation, le Seaware. Ce dernier semble conna�tre de s�rieuses d�faillances depuis quelques semaines. Ainsi, le syst�me informatique a tendance � inscrire des places en plus du contingent revenant � la SNCM. Et c�est justement ce ph�nom�ne de surbooking dont ont �t� victimes les propri�taires d�une vingtaine de v�hicules qui devaient embarquer pour Skikda. Une situation qui s�est r�percut�e directement sur le programme des travers�es arr�t� par l�ENTMV, puisque les passagers en rade ont tent� de monter � bord du Tariq Ibn Zyad. Le car-ferry � destination d�Alger a subi un retard de plus de six heures sur l�horaire pr�vu. Le pr�judice subi par la compagnie nationale serait tr�s important. Selon certaines informations, des d�faillances dans le syst�me de r�servation de la SNCM ont �galement �t� signal�es par les responsables de la compagnie maritime espagnole Romeu. Des passagers ayant achet� des billets � travers le syst�me de la SNCM n�ont pu embarquer � bord des ferries de Romeu car ils n��taient pas port�s sur les listings. Dans le cas de l�ENTMV, les dommages auraient �t� plus importants encore si elle n�avait pas d�cid� de g�n�raliser l�utilisation de son logiciel de r�servation Bookit au niveau de ses trois agences situ�es � Marseille, Paris et Lyon. Auparavant, la vente des billets en France se faisait via le syst�me de r�servation de la SNCM. En plus d�assurer une autonomie de gestion, la d�cision prise par l�actuelle direction a permis de rapatrier en Alg�rie le produit des recettes des ventes de billets. Ce qui n��tait vraisemblablement pas le cas par le pass�. Ainsi, pour les huit premiers mois de l�exercice 2010, le rapatriement des recettes en devises est estim� � plus de 46 millions d�euros. Une somme qui d�passe largement les op�rations de rapatriement enregistr�es durant toute l�ann�e 2007. Dans le cadre du plan de redressement de l�entreprise, la direction actuelle a �galement d�cid� d�appliquer une batterie de mesures visant � assurer une meilleure ma�trise des co�ts. A titre indicatif, en 2009, l�ENTMV a r�ussi � �conomiser 18 millions de dinars sur l�achat de boissons gazeuses en se fournissant aupr�s d�op�rateurs alg�riens. Auparavant, ces boissons � comme la quasi-totalit� des produits � �taient achet�es en France et en devises. Cela est �galement valable pour le pain, les laitages et la viande achet�s exclusivement chez des fournisseurs alg�riens. De la m�me mani�re, les arr�ts techniques des navires qui se faisaient en Europe sont d�sormais confi�s � l�entreprise nationale de r�paration navale, ce qui lui a permis d�avoir un plan de charges et de sauver les emplois. Enfin et � titre indicatif sur la ma�trise de ces surco�ts, la r�duction drastique des d�penses des t�l�communications radio. Alors qu�ils �taient de 150 000 euros en 2007, pour 2009, l�ENTMV n�a d�bours�, tenez-vous bien, que� 600 euros.