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DJAMEL LAHLOU SORT SON ALBUM �RESSOURCEMENT�
L�artiste montr�alais vous salue bien !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 11 - 2010

Djamel Lahlou vit au Canada depuis 21 ans, mais il n�a jamais coup� le cordon ombilical avec son pays d�origine. Gr�ce � la musique.
�L�art pour ne pas mourir de la v�rit�, disait Nietzsche. C�est pourquoi, depuis toujours, il chante la culture, les traditions, l�amour, l�amiti�, la modernit� bien s�r, et toutes les nobles valeurs qui distinguent la soci�t� alg�rienne. Artiste incontournable au sein de la communaut� alg�rienne �tablie au Canada, Djamel Lahlou reste pourtant peu connu du public alg�rien. Son parcours singulier, l�exil, l�exigence de maturation, diverses contraintes expliquent peut-�tre qu�il ne soit pas ici sous les feux de la rampe, lui qui a incontestablement de l��toffe, de la consistance pour une place dans la cour des grands de la musique alg�rienne. Djamel Lahlou en est conscient, il veut donc donner un coup de pouce au destin pour achever cette travers�e du d�sert forc�e et (re) conqu�rir sa place parmi les siens. Son dernier p�lerinage � Alger, retour aux sources � chaque fois renouvel� au demeurant, ob�it � ce profond d�sir, cette volont� de s�imposer sur la sc�ne artistique de son pays d�origine. Il �tait � Alger pendant six semaines, pour concocter un album qui, esp�re-t-il, le fera v�ritablement conna�tre et aimer du public alg�rien. Un album que Djamel Lahlou a titr� (naturellement) Ressourcement, le deuxi�me apr�s Zinet El Boulden (le plus beau pays) produit en 2007. �Se ressourcer, nous a-t-il expliqu�, c�est retrouver l�Alg�rie culturelle en ma personne. Parce que j�ai d�couvert que j�ai une tendance cha�bi, une tendance berb�rophone, une tendance bedoui... La musique alg�rienne m�inspire dans toute sa diversit� et sa richesse, sans oublier des couleurs occidentales pas tr�s prononc�es quand m�me, c�est-�-dire des sonorit�s modernes.� Pour cet auteur-compositeur et interpr�te, quatre semaines d�enregistrement au studio H. (Staou�li) ont �t� n�cessaires pour produire un album de haute facture, dans lequel il laisse �clater sa verve cr�atrice. �Un exploit si l�on consid�re que la plupart des chanteurs bouclent leurs enregistrements en une ou deux semaines seulement �, fait-il remarquer. De ce point de vue, il faut dire que Ressourcement est un album achev� tant du point de vue acoustique (avec de vrais instruments, plus la qualit� du son) que des arrangements. �Pour le r�aliser, j�ai fait appel aux meilleurs musiciens sur la place d�Alger, � l�excellent arrangeur qu�est Zino Kendour et Walid Nachef comme ing�nieur du son. Cet album de vari�t�s alg�riennes contient les saveurs des quatre coins du bled, avec du cha�bi, de l�andalou mix� au jazz, du kabyle, du rythme oranais, du bedoui, une ballade moderne... Tout a �t� fait, les droits d�auteur d�pos�s, la jaquette sign�e par Mohamed Aziz, un photographe alg�rien vivant � Montr�al. Ressourcement sort dans les bacs ces jours-ci, studio H. s��tant �galement charg� de l��diter � quelques milliers d�exemplaires�, pr�cise Djamel Lahlou. L�album comprend 8 titres plus un instrumental, la plupart des chansons ayant �t� �crites et compos�es par l�interpr�te lui-m�me. Le tout est rehauss� par la participation remarqu�e des chanteurs Mourad Djafri, Hamidou, Samir Toumi, Samir El- Assimi, Mohamed Rebah et Karima Saghira. C�est ce qu�on appelle un travail de pro car, au final, les m�lomanes seront combl�s par cet album riche en couleurs et sonorit�s puis�es � la source. De la musique du terroir donc, et un hommage � la culture de l�Alg�rie. Par exemple, la chanson Dhabel La�yense veut un clin d��il au grand Rabah Driassa, tandis que Ya dzayer est une invitation au voyage dans le cha�bi. Le bain de jouvence donne encore plus de plaisir avec Qoum tara, Mahboub, El henna... L�orf�vre est pass� par l�, ciselant les genres musicaux l�un apr�s l�autre. De ce c�t�-l�, l�artiste n�a peut-�tre rien � prouver, sauf qu�il lui reste � conqu�rir ce public dont il est s�par� par des milliers de kilom�tres et qui doit au moins savoir, pour commencer, qui est ce Djamel Lahlou qui ne veut pas se contenter de faire vivre, au Canada, l�Alg�rie � travers sa culture et son art. Djamel Lahlou est n� � Alger, en 1963, dans le quartier populaire de Diar El-Djema�. Gr�ce � un p�re m�lomane, encourag� aussi par le voisinage de cheikh Ennamous, un virtuose du banjo, l�enfant de Diar El- Djema� se d�couvre petit � petit une v�ritable passion pour la musique, que ce soit le cha�bi, la chanson kabyle ou d�autres styles. Il confectionne lui-m�me sa premi�re guitare, puis commence � se produire sur sc�ne... Il poursuit son apprentissage au sein de l�association musicale El-Andaloussia, joue de plusieurs instruments dont le mandole, a m�me une exp�rience dans le th��tre amateur. C��tait dans les ann�es 1980 et le jeune Djamel d�croche, en parall�le, son dipl�me en sciences politiques. Tout en se produisant avec sa troupe de musiciens, il t�te du journalisme, travaille comme conseiller � l�information... �A l��poque, nous dit-il, j��tais journaliste � l�hebdomadaire Actualit� Economie. J�avais comme coll�gue et ami un camarade d�universit�, le regrett� Sma�l Yefsah. En 1989, j�ai quitt� l�Alg�rie pour le Canada en vue de pr�parer un 3e cycle en sciences politiques. C��tait � l�universit� d�Ottawa o�, en ces temps-l�, il n�y avait que quelques dizaines de compatriotes. Cette ann�e-l�, la premi�re chose que j�avais achet�e en arrivant c��tait une guitare. J�avais tout de suite form� mon groupe de musiciens, tous des �trangers.� Apr�s quelques ann�es pass�es � Ottawa, Djamel Lahlou pr�f�re ��migrer � � Montr�al, en 1992. �C��tait surtout pour me rapprocher de la communaut� alg�rienne, plus nombreuse dans cette ville. A l��poque, nous �tions environ 2 000 Alg�riens, avant que le chiffre ne d�passe les 60 000 aujourd�hui. A Montr�al, avec la troupe Timgad j�ai continu� � chanter pour faire conna�tre et propager la musique alg�rienne �, se rappelle l�artiste. La p�riode qui va suivre, juste apr�s, sera sombre et douloureuse pour lui. Djamel Lahlou l��voque avec amertume : �En 1993, l�assassinat de S m a � l Yefsah a �t� un choc pour moi, provoquant un blocage dans tout ce que j�entreprenais. J��tais tr�s sensible � tout ce qui se passait en Alg�rie, ce qui se disait, mais je n�avais que des fragments d�informations sur cette trag�die, sur le terrorisme... Ma th�rapie, ce fut de gratter ma guitare et montrer aux Canadiens le c�t� positif de l�Alg�rie. La musique m�a permis de reprendre ma place, professionnellement, et d�aller mieux psychologiquement. Je passais � la radio pour parler de l�Alg�rie, en donner une autre image, pour chanter surtout. Entre-temps, j�avais acquis beaucoup d�exp�rience, j��tais devenu un professionnel.� Autre �l�ment d�clenchant, l�arriv�e massive de ses compatriotes, ce qui lui a permis de multiplier les spectacles pour la communaut� alg�rienne de Montr�al. �Depuis, ajoute Djamel Lahlou, je suis toujours derri�re la production de spectacles d'Alg�riens, que ce soit les concerts, les festivals, les f�tes nationales et religieuses, les mariages... Les gens viennent en famille nous �couter chanter. En 2006, nous avions d�ailleurs cr�� l�UDAAC (Union des artistes alg�ro-canadiens), une association qui active dans ce sens. Nous avions aussi commenc� � avoir les moyens de faire venir des artistes alg�riens de renom tels que Abdelkader Chaou, le regrett� Guerrouabi, Nadia Benyoucef, Hamidou,Hakim Salhi, Cheba Fadh�la, Idir, Hamdi Bennani et d�autres. Je les accompagnais avec mon orchestre, les h�bergeais, leur faisais d�couvrir la ville dans mon taxi.� Car Djamel Lahlou est �taxieur� (comme on dit chez nous) � Montr�al depuis 1995. �C�est un m�tier qui me donne beaucoup de libert�. C�est mon propre taxi, je peux donc m�accorder du temps libre pour la musique, m�occuper de mes deux enfants �g�s de 13 et 15 ans. Ma femme, elle, m�encourage � faire de la musique et � venir en Alg�rie pour de courts s�jours. Le taxi est un travail autonome et magnifique pour quelqu�un qui est attach� � la famille et � la musique�, explique-t-il en souriant. Ce qui ne l�emp�che pas, toutefois, de projeter un travail plus valorisant, dans le domaine artistique bien entendu. Par exemple, �tablir un pont entre la soci�t� d�origine (l�Alg�rie) et la soci�t� d�accueil (le Canada) pour les nombreux talents expatri�s, la culture �tant un facteur d�unit� sans pareil. Ayant beaucoup appris des grands artistes qu�il a c�toy�s � Montr�al (Idir, Chaou, Bennani, etc.), en plus de son exp�rience de la sc�ne, Djamel Lahlou a d�j� eu l�id�e de sortir un premier album en 2007 : Zinet el bouldane, un CD non commercialis� en Alg�rie faute d��diteur. �Tous voulaient du rythme, dans le genre ra� Quoi qu�il en soit, cet album �tait l�aboutissement d�une longue exp�rience artistique. Les chansons sont tout de m�me pass�es � la radio alg�rienne, dont Lechyakh qui a �t� n�1 au Top 10 de radio El Bahdja. Quant au clip-vid�o Ma bkachi h�naya, la t�l�vision l�a diffus� � quatre reprises�, se souvient-il. Ayant tir� les le�ons de cette premi�re tentative musicale pour conqu�rir le public de son pays, Djamel Lahlou place tous ses espoirs dans son deuxi�me album Ressourcement. Et comme cet artiste a plusieurs cordes � son arc, revenons plut�t � cette exp�rience d�acteur qui a contribu� � le faire d�couvrir par le public alg�rien. �C��tait, nous dit-il, dans feuilleton Bin el Barah ou lyoum (entre hier et aujourd�hui), de 16 �pisodes, r�alis� par Ameur Brahim et tourn� au Canada en 2008. Dans ce feuilleton diffus� par Canal Alg�rie au mois de Ramadhan 2009, j�ai particip� parmi les r�les principaux aux c�t�s de Azizi Guerda, Fawzi Sa�chi, Souad Sebki, etc. Le th�me, c��tait la vie quotidienne de la communaut� alg�rienne au Canada, les probl�mes d�int�gration, de ch�mage� Une belle exp�rience synonyme de nouveaux horizons.� A cet �gard, Djamel Lahlou nous apprend qu�il va jouer dans le prochain film de Fethy Bendida, un jeune r�alisateur alg�rien �tabli � Boston (Etats- Unis). �Il s�agit d�un long m�trage de fiction, l�histoire d�un Alg�rien qui quitte sa famille pour aller vivre aux Etats- Unis. Fethy Bendida est oranais, n�a pas encore trente
ans,a d�j� r�alis� un court m�trage, Green Card, qui a d�croch� le premier prix d�une production �trang�re au Canada�, pr�cise Djamel Lahlou. Une chose est s�re : cet artiste �tabli � Montr�al fera parler de lui, ne serait-ce que parce qu�il veut donner un nouveau souffle au cha�bi tout en �tant le digne ambassadeur de la culture alg�rienne au Canada. Rien que pour cela, il m�rite tous nos encouragements.
Hocine T.
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