Roger Federer aborde �relax� son neuvi�me Masters d�affil�e, aujourd�hui � Londres, m�me si le Suisse, vainqueur d�un seul tournoi du Grand Chelem, l�Open d�Australie en janvier, n�a pas connu en 2010 sa saison la plus �blouissante. Depuis 2004, date de sa premi�re prise de pouvoir au classement ATP, c�est m�me sa moins bonne, avec �seulement� une finale de Grand Chelem disput�e et quatre titres remport�s, contre un pic de douze en 2006. Mais le champion, � la t�te du plus beau palmar�s de l�histoire de son sport, mari� et p�re de deux jumelles qui ont f�t� leur premier anniversaire cet �t�, n�en est plus � 29 ans au point o� toutes les d�faites faisaient mal. �Je les prends avec un peu plus de l�g�ret� qu�� l��poque o� j�essayais de percer. Quand on n�a encore rien r�ussi, on ressent les �checs plus durement. M�me si je perds, personne ne pourra m�enlever mes victoires�, explique Federer, qui garde des souvenirs vivaces, et parfois cuisants, de ses ann�es d�apprentissage. �Quand on essaie de s�imposer, de prouver qu�on peut gagner des Grands Chelems et devenir num�ro un mondial, on est sous la pression des m�dias. De soi-m�me aussi. C��taient les moments les plus stressants de ma carri�re. Maintenant, je peux jouer beaucoup plus relax�, ajoute-t-il. Qu�on n�en conclut pas que l�ambition l�a quitt�. Pour cette ann�e, voire pour la premi�re partie de 2011, le sommet de la hi�rarchie occup�e par Rafael Nadal lui est inaccessible, et cela ne le perturbe gu�re. Un sp�cialiste du Masters �Ce sera tr�s difficile, car Rafa joue bien. Je devrais d�fendre les points de ma victoire � l�Open d�Australie. Mais ce n�est pas quelque chose que j�ai en t�te en ce moment�, assure-t-il. Car il en est persuad�, l�essentiel, la victoire, est toujours � la port�e de sa raquette, pas plus tard que cette semaine � Londres, o� tentera d��galer le record de Pete Sampras avec un cinqui�me titre apr�s 2003, 2004, 2006 et 2007. �Mon jeu est l� o� je veux qu�il soit. Il faut maintenant que je le montre sur le court, ce qui n�est pas facile contre les meilleurs du monde�, d�clare Federer, conscient que ses r�cents succ�s dans les tournois mineurs de Stockholm et de B�le, chez lui, n�ont pas suffi � impressionner ses rivaux. Comme souvent, le Suisse arrive frais au dernier rendez-vous de la saison. �Physiquement, je suis bien. Mon corps ne r�clame pas � tout prix des vacances�, assure le champion, qui tire profit au Masters plus qu�ailleurs de son art de g�rer les efforts et le calendrier. C�est ainsi qu�en 2006 et 2007, il avait �lev� son tennis � des niveaux stratosph�riques, peut-�tre les plus hauts de sa carri�re, pour battre en finale James Blake et David Ferrer, qu�il retrouve aujourd�hui dans son premier match de poule. Apr�s l�Espagnol, sorti battu de leurs dix rencontres, les choses plus s�rieuses commenceront face � deux adversaires qui connaissent eux le go�t de la victoire contre l�homme aux seize titres du Grand Chelem : Andy Murray, qui vient de le dominer en finale � Shanghai, et Robin Soderling, son tombeur en mai en quart de finale de Roland-Garros.