En remportant ce tournoi, le Suisse a prouvé qu'il reste un très grand joueur. Le Suisse, Roger Federer, a écrit encore un peu plus l'histoire de son sport en remportant facilement son cinquième titre consécutif de l'US Open face au Britannique Andy Murray, lundi, à New York. Federer, N°2 mondial, n'a eu besoin que de 1h51 pour enlever 6-2, 7-5, 6-2 un match à sens unique, où l'Ecossais (N° 6) est resté très loin du niveau qui lui avait permis de sortir le N°1 mondial, Rafael Nadal, en demi-finale. «C'est grand, a déclaré Federer. C'est vraiment un moment très spécial de ma carrière. J'ai vécu des déceptions en Grand Chelem cette saison, alors, ramener celui-là à la maison, ça veut dire beaucoup pour moi.» «J'ai joué libéré, comme je le fais normalement, ça m'a fait du bien de ressentir ça de nouveau en finale d'un Grand Chelem, a-t-il ajouté. J'ai quatre mois devant moi (avant l'Open d'Australie, ndlr) pour en profiter.» Le Suisse de 27 ans empoche son treizième titre en Grand Chelem, son premier de la saison. Il n'est plus qu'à une unité du record de l'Américain, Pete Sampras, joueur le plus titré de l'histoire en Grand Chelem avec 14 tournois. «Je ne veux pas m'arrêter à ce chiffre 13, ce serait terrible», a-t-il souri. Federer est le premier joueur à parvenir à remporter deux tournois du Grand Chelem cinq fois consécutives (Wimbledon 2003-2007 et US Open 2004-2008). Il compte aussi trois Open d'Australie. Seul Roland-Garros lui échappe encore. Cette victoire à l'US Open intervient alors que l'ex N°1 mondial (débouté par l'Espagnol Nadal en août après 237 semaines consécutives en tête) traversait sa moins bonne saison depuis 2002, avec seulement deux tournois remportés (Estoril, Halle), aucun sur dur, avant New York. L'Ecossais Murray, 21 ans, a, lui, souligné son «super tournoi». «Jouer sur ce court central Arthur-Ashe a été le meilleur moment de ma vie», a-t-il dit. Murray, tombeur de Nadal, dimanche, atteignait la finale d'un Grand Chelem pour la première fois. «J'ai perdu contre le meilleur joueur de tennis de l'histoire, a-t-il dit. J'ai encore beaucoup de progrès à faire pour gagner un Grand Chelem un jour.» L'Ecossais, qui s'est touché plusieurs fois le genou droit pendant le match, n'a, en effet, pas pesé bien lourd face à un Federer surmotivé, impliqué mentalement et remarquablement bien placé sur le court, dictant le rythme du match. Le premier set a été une formalité pour Federer. Un break à 3-2 pour mener 5-2 puis une nouvelle mise en jeu perdue par Murray permettaient au Suisse de gravir la première des trois marches de son succès en seulement 26 minutes. Le Bâlois, très en jambes, jamais inquiété, assumait son rôle de favori sans trembler et enchaînait avec deux jeux supplémentaires, soit six de suite. A 2-0 dans la deuxième manche, l'Ecossais se rebellait enfin, surprenant le Suisse sur sa mise en jeu, par un jeu blanc qui plus est. Le matador qui avait toréé Nadal avec brio se retrouvait un peu. A 2-2, Murray allait forcément remettre ça avec ses trois balles de break à 0-40. Mais Federer s'en tirait miraculeusement, bien aidé par un juge de ligne qui ne voyait pas une balle clairement faute. Dans l'action, Murray ne pensait pas à «challenger» (demander le ralenti) et perdait finalement le jeu alors qu'il aurait dû prendre la main dans le set. A 6-5 service Murray, l'expérimenté Federer retrouvait son instinct de tueur, déstabilisant son rival par des balles écoeurantes de précision et de puissance pour empocher le set. Dans la dernière manche, l'Ecossais n'était plus du tout là, manquant des coups faciles. En face, Federer ne cillait pas, tel une machine, pour mener 5-0, breakant deux fois l'Ecossais sur des jeux blancs et lui laissant trois petits points dans ces cinq jeux. Murray connaissant un dernier sursaut pour revenir à 5-2 mais Federer assurait sa mise en jeu. «Le maître est de retour», pouvait souligner justement John McEnroe.