Le journaliste et �crivain Zoubir Souissi �tait jeudi � Annaba pour une vente-d�dicace de son dernier roman Cam�l�on. La librairie de la R�volution, situ�e sur le cours du m�me nom, qui a accueilli l�auteur pour la circonstance s�est r�v�l�e un peu exigu� pour recevoir autant de monde. Il y avait des universitaires, des m�decins, des intellectuels, de jeunes �tudiants, mais aussi de simples citoyens lecteurs assidus des �crits de Zoubir � travers la multitude d�organes d�information o� il entama sa profession journalistique en 1966 au sein du bureau du quotidien d� Alger R�publicain de Constantine. Certains, la soixantaine bien entam�e, ont m�me tenu � faire le d�placement des villes de l�int�rieur (T�bessa, Guelma, Jijel...) pour rencontrer l�auteur de Cam�l�on, son r�cent roman, et de La t�te des orphelins, sa premi�re �uvre. Tous deux imprim�s aux �ditions Casbah. Une bonne partie des gens qui sont venus ce jeudi � la librairie de la R�volution pour rencontrer Zoubir Souissi suivaient ses �crits �galement dans Le Soir d�Alg�rie, premier journal ind�pendant. Cette initiative fut qualifi�e � l��poque d�aventure intellectuelle. Dans ces deux secteurs et durant pr�s de quarante ans, Zoubir Souissi a exerc�, sans interruption, son talent de journaliste. Ses chroniques, enqu�tes et autres reportages aussi bien en Alg�rie qu�� l��tranger traitaient, sans la moindre complaisance, de sujets en relation directe avec les pr�occupations du citoyen � ce qui lui a d�ailleurs valu � plusieurs reprises des d�m�l�s avec la justice �, ou de zones chaudes dans des pays �trangers, notamment en Afrique. Son tout r�cent roman Cam�l�on, comportant dix-huit chapitres outre l��pilogue, dont l�histoire qui commence en pleine guerre de lib�ration, �voque le v�cu de six adolescents dans une petite ville au fin fond de l�extr�me est du pays, avec un quotidien fait beaucoup plus de privations que de satisfactions pour une majorit� d�entre eux. �Mais de tous ces comparses na�fs, qui pour la plupart conna�tront des fortunes diverses dans l�Alg�rie postind�pendance, ce sera Bouguerra qui constituera l�arch�type de l'opportunisme. Il est justement le Cam�l�on qui donne le titre � l�ouvrage�, �crit Boubakeur Hamidechi dans la pr�face du livre, avant d�ajouter que l�auteur �en journaliste d�exp�rience, a compos� sur ce sujet de superbes descriptions de cette Alg�rie des caciques devenus de voluptueux sybarites avant de se convertir � la tartuferie religieuse. Il a transpos� du r�el vers la fiction romanesque toute l�infamie qui discr�dite � ce jour les �lites politiques�, souligne Hamidechi, estimant qu�avec cet opus, �le lecteur est certain de lire un r�cit ma�tris� dans sa tonalit� et clair dans sa construction�.