Les girouettes sont parmi nous. Avec Zoubir Souissi on s'en doutait un peu, lui qui avait pris l'habitude de débusquer les travers de l'homme, celui surtout agrippé à la basse besogne, celle d'asservir ses semblables. L'auteur qui était hier à la librairie Média-Plus à l'occasion de la parution de son nouveau roman Caméléon aux Editions Casbah, nous apprend que les caméléons sont -cas d'espèce oblige, -ces personnes qui changent de conduite, d'opinion et de langage même, au gré de leurs intérêts. Ils sont capables de tout sacrifier pour assouvir leur soif du pouvoir. Chez nous, «le caméléonisme est bien un sport national», comme le souligne l'auteur qui nous avoue que le parti unique en est l'école supérieure, n'en a-t-il pas alors formé toute une élite ? Avec une langue de bois qui a toujours servi de gourdin pour mater et bannir tout esprit critique, ensuite le foisonnement des partis politiques, mais encore l'incessant va-et-vient de militants qui voyagent, toute honte bue, sous des bannières différentes, sans que cela choque, nous voilà bien partis dans une dimension de l'absurde. Z. Souissi, natif de la ville, nous confiera qu'il souffre à chacune de ses incursions constantinoises, car, selon lui, la ville a été «complètement défigurée». Pour l'avenir immédiat, l'auteur nous annonce qu'il a un autre roman en chantier. Après avoir signé quelques livres et échangé les politesses d'usage avec ses lecteurs, il nous parlera longuement de son parcours journalistique, tout en exprimant ses regrets sur la pratique actuelle du métier, caractérisé par le manque de formation et le malaise de la corporation.