Le Premier ministre pr�sentera, aujourd�hui, sa d�claration de politique g�n�rale devant les membres du Conseil de la nation. Apr�s l�offensive du RCD qu�il avait subie � l�Assembl�e, le passage d�Ahmed Ouyahia au S�nat devrait se d�rouler sans encombre. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Deux mois, jour pour jour, apr�s son passage � l�Assembl�e populaire nationale, le Premier ministre sera aujourd�hui face aux membres du Conseil de la nation pour pr�senter sa d�claration de politique g�n�rale. Une simple formalit� qui tient plus de la tradition, la pr�sence du �coordinateur de l�action gouvernementale � au S�nat n��tant pas une obligation d�ordre constitutionnel. Sauf surprise, Ahmed Ouyahia devrait prononcer un discours similaire � celui de l�Assembl�e populaire nationale. Au mois d�octobre, il avait ax� son intervention pr�liminaire sur les questions d�ordre �conomique. �L�Alg�rie, qui forgeait son exp�rience lib�rale et qui �tait confront�e aussi � la n�cessit� de rompre, voil� dix ans, un embargo international non d�clar�, a conc�d� de larges libert�s aux investisseurs �trangers. Elle ne serait donc plus en droit, aujourd�hui, de reprendre la majorit� dans les investissements ext�rieurs chez elle, alors que ce m�me principe pr�vaut dans d�attrayantes destinations de l�investissement �tranger, au Moyen- Orient ou en Asie�, avait expliqu�, sur un ton p�dagogue, le Premier ministre aux �lus nationaux. Sans grand succ�s puisque les d�put�s, dans leur grande majorit�, ont pr�f�r� aborder les probl�mes de leur localit�. En fait, le passage d�Ahmed Ouyahia � l�Assembl�e populaire nationale a surtout �t� marqu� par une confrontation directe avec les �lus du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie. Des joutes verbales men�es, c�t� RCD, par le vice-pr�sident de l�Assembl�e populaire nationale, Nordine A�t- Hamouda. C�est d�ailleurs lui qui donnera le la d�s la premi�re pl�ni�re des d�bats. �L�ann�e derni�re, dans cette m�me salle, j�ai soulev� le probl�me de la corruption et des d�tournements qui envahissent notre pays. La r�ponse de votre ministre a �t� alors : ��les gens du RCD sont des anarchistes, l�Alg�rie va bien, il n�y a pas de d�tournements ni de corruption et le gouvernement n�est pas responsable de toutes ces choses��. Un mois apr�s, tout a �t� d�voil�. Toute la presse nationale et m�me internationale ne parle que des scandales : Sonatrach, autoroute Est- Ouest, m�tro d�Alger, d�tournement de l�argent de la Zakat, chemins de fer, utilisation des banques publiques � des int�r�ts personnels, scandale d�Air Alg�rie qui sera expuls�e des a�roports europ�ens � partir du 5 novembre prochain �, avait lanc� le fils du colonel Amirouche. L�ensemble des d�put�s du groupe parlementaire du RCD avait particip� � l�offensive contre Bouteflika, Ouyahia et les membres du gouvernement. Seuls quelques d�put�s du Rassemblement national d�mocratique � parti que dirige Ahmed Ouyahia � ont tent� de r�pondre � ces attaques. Notons que les d�put�s du Front de lib�ration nationale et du Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP) sont rest�s impassibles. La solidarit� entre les groupes parlementaires de l�Alliance n�a pas jou� � cette occasion. Mais aujourd�hui, le Premier ministre sera en terrain conquis. Avec tout juste deux s�nateurs, le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie aura peu de chance de faire entendre sa voix. Lors des d�bats, Ahmed Ouyahia devrait, au pire, subir quelques remontrances de la part de certains s�nateurs du tiers pr�sidentiel.