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TOUT EN CONSEILLANT AUX NON-JE�NEURS DE MANGER LOIN DES REGARDS, FAROUK KSENTINI PROPOSE : �Limitons la peine de mort aux affaires d�homicide volontaire�
Avec son euph�misme habituel, le pr�sident de la Commission consultative de protection et de promotion des droits de l�homme en Alg�rie (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a �voqu�, avant-hier, sur les ondes de la Cha�ne II de la Radio nationale, les grands axes du rapport annuel de son instance, qui, rappelons-le, est plac�e sous tutelle du pr�sident de la R�publique. �Je peux dire que l�Alg�rie est un pays clean en mati�re de droits de l�homme. Ce n�est pas la joie, mais la situation s�am�liore d�ann�e en ann�e, aussi concr�tement et dans le bon sens. Cela ne doit nullement nous emp�cher de fournir plus d�efforts pour promouvoir encore la situation et consolider l�Etat de droit. L�Alg�rie en a les capacit�s, humaines et mat�rielles�, a-t-il conclu en substance. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Une bonne partie du d�bat a port� sur les conditions de garde � vue � une question ayant refait surface avec la mort suspecte tout r�cemment d�un quadrag�naire au commissariat central de Constantine �, et aussi de la d�tention pr�ventive. A ce sujet, Me Ksentini, qui a rappel� que la pr�somption d�innocence est consacr�e par le l�gislateur alg�rien, a plut�t enfonc� les juges, conditionn�s, selon ses termes, par d�anciens r�flexes dont-ils n�arrivent toujours pas � se d�barrasser. �Les recommandations �manant de la tutelle sont claires dans ce sens, mais les juges trouvent des difficult�s � les assimiler et recourent abusivement � la d�tention pr�ventive. Je dis qu�il y a une alternative, � savoir la mise sous contr�le judiciaire, et il faut limiter le recours � la d�tention pr�ventive dans des cas pr�cis, lorsque l�accus� ne constitue pas un danger pour la soci�t�. Car, une telle mesure pourrait d�truire sa r�putation une fois qu�il s�av�re innocent. Apr�s, rien ne le d�dommagera�, avancera-t-il. Dans ce contexte, Me Ksentini a soulign� que les conditions de d�tention se sont beaucoup am�lior�es, aussi bien sur le plan humain, m�dical que mat�riel. �Ce matin, j�ai rendu visite � un d�tenu dans la prison de Tizi-Ouzou. C�est un t�moignage que je fais, sans aucune complaisance. Les prisonniers vivent dans des conditions raisonnables�, affirmera-t-il. Et d�ajouter : �Il faut dire que les �tablissements p�nitentiaires existants ont �t� h�rit�s de l��poque coloniale et ont en moyenne 120 � 130 ans. Et je crois bien qu�avec la r�ception des 13 p�nitenciers que construit le minist�re de la Justice, les conditions de d�tention vont plut�t se hisser aux standards internationaux. D�autant qu�il faut aussi souligner dans ce sens que l�Etat a augment� les budgets de ces �tablissements afin, justement, d�am�liorer les conditions de vie des d�tenus.� En ce qui concerne la garde � vue, le pr�sident de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l�homme rel�vera que ce sont plut�t les moyens qui font d�faut pour la prise en charge des accus�s. Ceci avant de justifier les d�passements par les difficult�s que les forces de s�curit� � mobilis�es toujours dans le cadre de la lutte antiterroriste � g�rent au quotidien. �Ces d�passements sont dus � la pression que subissent les policiers. Le crime a pris des proportions alarmantes (drogue, kidnappings�), le travail des policiers est difficile et parfois ils perdent le contr�le�, dira-t-il. De m�me, Me Ksentini a �voqu� une multitude de questions ayant trait aux droits de l�homme, les erreurs judiciaires, les intern�s du Sud, la pers�cution des non-je�neurs, la situation des non-musulmans, la violence � l��gard des femmes, l��migration clandestine et les droits socio�conomiques de l�homme, comme le logement. Il appellera ainsi � ce que les victimes d�erreurs judiciaires et les intern�s du Sud de 1992 soient r�habilit�s et d�dommag�s proportionnellement au pr�judice subi, � inculquer aux �coliers le respect de la femme et � ce que le d�lit de sortir ill�galement du pays soit d�p�nalis� et que les harraga n��copent que d�amendes �symboliques�, dans la mesure o� ils fuient plut�t des conditions sociales p�nibles. Il a invit� ceux qui ne font pas le car�me � �manger� en dehors des regards pour ne pas choquer la sensibilit� des autres. �La situation a beaucoup chang� par rapport aux ann�es 1970, o� des caf�s pouvaient ouvrir en plein Ramadan� Je ne dis pas qu�il faut laisser les extr�mistes faire la loi, mais un minimum de respect permettra aux uns et aux autres de coexister �, conseillera-t-il. Pour les chr�tiens, �je dis que l�Alg�rie a m�me consenti des efforts financiers et restaur� l��glise Notre-Dame d�Afrique. Par contre, je n�ai jamais entendu que la France, par exemple, a fait de m�me pour une mosqu�e, m�me pas pour celle de Paris. Je dis aux chr�tiens qui veulent r�pandre leur religion de travailler dans le cadre des lois alg�riennes et de demander l�autorisation d�usage pour le faire�, dira-t- il encore. Enfin, Me Ksentini est revenu sur la question de l�abolition de la peine capitale. �Personnellement, je suis pour l�abolition de la peine de mort. Certaines sensibilit�s jugent que c�est d�raisonnable pour des consid�rations religieuses. Je respecte leur opinion, et c�est �a la d�mocratie, mais je pense que si nous abordons la question avec de la bonne foi nous aboutirons � une solution. Je propose de nous en tenir, dans un premier temps, au texte coranique et de limiter la peine de mort (le code p�nal en pr�voit 12 d�lits) dans des affaires d�homicide volontaire. Si nous arrivons � cela, ce sera d�j� un grand pas en avant�, sugg�rera-t-il.