Les augmentations salariales dans le secteur de la sant� tarderont � voir le jour. Seuls les fonctionnaires relevant du corps des administrateurs des services de sant� publique pourraient en disposer d�but 2011. Selon le ministre Djamel Ould-Abb�s, aucune augmentation salariale au profit des fonctionnaires de ce secteur n�est � attendre. En pratique, rien ne plaide pour cette option. Abder Bettache- Alger (Le Soir)-Conform�ment � la loi et � l�accord bipartite de septembre 2006 conclu entre le gouvernement et la Centrale syndicale UGTA, les augmentations salariales dans le secteur de la Fonction publique devraient intervenir selon un processus et des �ch�anciers bien pr�cis. Il s�agit, en premier lieu, de finaliser les n�gociations entre le partenaire social et l�employeur sur la question du statut particulier, avant d�entamer la derni�re ligne droite, � savoir le r�gime indemnitaire. C�est le cas, voire la d�marche suivie pour les fonctionnaires relevant des corps sp�cifiques de l��ducation nationale, ceux relevant des corps communs, ou encore les chercheurs permanents, les enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires et les agents contractuels. Sur ce chapitre, il est � noter que dix d�crets relatifs aux r�gimes indemnitaires des fonctionnaires et agents publics ont �t� finalis�s sur les 45 statuts particuliers adopt�s et publi�s au Journal officiel. Pour le secteur de la sant�, sept statuts particuliers encadrent les fonctionnaires de ce secteur. Il s�agit des statuts de l�enseignant-chercheur hospitalo-universitaire, des fonctionnaires appartenant au corps des administrateurs des services de sant�, des psychologues de la sant� publique, des fonctionnaires appartenant aux corps des praticiens m�dicaux g�n�ralistes de sant� publique, des fonctionnaires appartenant aux corps des praticiens m�dicaux sp�cialistes de sant� publique et des physiciens m�dicaux de sant� publique. Or, sur les sept statuts adopt�s, seuls deux d�crets portant r�gimes indemnitaires ont vu le jour. Il s�agit respectivement des d�crets sur le r�gime indemnitaire de l�enseignant-chercheur hospitalo-universitaire et des fonctionnaires relevant du corps des administrateurs des services de sant� publique. C�est au niveau de la Direction g�n�rale de la Fonction publique que toutes ces op�rations seront finalis�es. Propos contradictoires Lors de ses diff�rentes sorties m�diatiques, voire depuis son installation � la t�te du minist�re de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re, Djamel Ould-Abb�s n�a cess� d�annoncer en grande pompe que les augmentations salariales seront imminentes. Cependant, il ne peut y avoir de revalorisation salariale tant que les r�gimes indemnitaires n�ont pas �t� finalis�s. Seuls les chercheurs hospitalo-universitaires et les fonctionnaires relevant du corps des administrateurs des services de sant� publique sont pour le moment concern�s. Les autres fonctionnaires, tels les param�dicaux, les sages-femmes et les biologistes, ne seront pas pr�s d��tre augment�s. Question : � quelle logique ob�issent les d�clarations du ministre Ould-Abb�s ? Sur quelle base juridique s'appuie- t-il pour annoncer des augmentations salariales au profit des 200 000 fonctionnaires ? M. Ould-Abb�s est-il au courant du processus jusque-l� suivi dans le secteur de la Fonction publique et portant augmentation salariale ? Ou encore fait-il dans le populisme au d�triment de la r�glementation ? Des questions qui sont rest�es sans r�ponses, puisque nos tentatives d�avoir des �claircissements � ce sujet aupr�s de la cellule de communication du d�partement de la sant� ont �t� vaines. Et pourtant du c�t� du partenaire social, la sonnette d�alarme a �t� tir�e il y a quelques jours. En date du 13 d�cembre dernier, le secr�taire national en charge des conflits sociaux avait imput� la responsabilit� au ministre de la Sant�. �Des propositions qui reposent sur la dynamique du dialogue social n�ont re�u jusqu�� pr�sent aucune r�ponse positive par le ministre de la Sant�, lit-on dans la lettre, dont une copie est en notre possession. Et d�ajouter : �Bien au contraire, nous relevons une volont� d�lib�r�e d��loigner de ce processus de n�gociation la repr�sentation syndicale de l�UGTA. Tout en condamnant cet acte, il y a lieu de rem�dier � cette situation qui risque de porter pr�judice au climat social et aux relations mutuelles.� Les repr�sentants des travailleurs �voquent un �ventuel d�rapage, �d�o� l�urgence de programmer une r�union de travail pour la finalisation des projets de statuts particuliers et des r�gimes indemnitaires�. Djamel Ould Abb�s parle d�augmentation salariale pour l�ensemble du personnel du secteur de la sant�, mais la r�alit� du terrain est tout autre. L��laboration des textes inh�rents aux diff�rents statuts et r�gimes indemnitaires qui couvrent les personnels de la sant� accuse un retard tr�s important, notamment pour les corps qui constituent l�ossature du secteur de la sant�. L�enjeu est d�sormais de taille. Le retour � la table de n�gociation constitue la seule issue pour �viter l�implosion dans le secteur de la Fonction publique.