Crise organique ouverte au sein du Front de lib�ration nationale (FLN), grande op�ration de relogement sur fond d��meutes violentes dans l�Alg�rois, nouveau scandale de la compagnie Sonatrach mis � nu par les enqu�teurs du DRS � Oran, lourd et durable engagement militaire antiterroriste dans les maquis de Sidi-Ali-Bounab, voil� sur quoi l�ann�e 2010 s�appr�te � nous faire ses adieux. Entre-temps, l�autonome n�aura pas �t� que saison des feuilles mortes, le printemps, non plus, n�aura pas �t� que senteurs odorantes de fleurs qui �closent. L��t� ne s�est pas lov� dans le seul farniente, et l�hiver, plut�t que de blanc immacul� des manteaux de neige, a �t� marqu� d�un rouge sang : l�assassinat dans son bureau du DGSN Ali Tounsi. R�trospective des faits et des �v�nements les plus marquants. Assassinat de Ali Tounsi La nouvelle s�est r�pandue comme une tra�n�e de poudre : le directeur g�n�ral de la S�ret� nationale (DGSN), le colonel Ali Tounsi, est victime d�un attentat. C��tait le jeudi 25 f�vrier 2010. C��taient d�abord les t�l�visions satellitaires �trang�res qui donn�rent l�information. Ce n�est que vers le milieu d�apr�s-midi que l�assassinat du DGSN est attest� officiellement. Ali Tounsi avait �t� assassin� dans son bureau. L�auteur de son assassinat n��tait autre que le colonel Chouieb Oultache, colonel � la retraite que le d�funt avait nomm� � la t�te de la division h�liport�e de la DGSN. Les deux hommes s��taient, avait-on dit, li�s d�amiti�. Le jeudi fatidique, le colonel Oultache �tait tout remont� de lire dans la presse du jour qu�une enqu�te le ciblait pour une histoire de march� douteux qu�il aurait conclu. Zerhouni, alors ministre de l�Int�rieur, avait, dans une premi�re r�action, �voqu� une crise de d�mence. La famille Tounsi lui en a tenu grief. L�enqu�te, qui suit toujours son cours, livrera, peut-�tre, les dessous de cet assassinat. Zerhouni, le pilier, a fini par bouger Catalogu� comme proche, ami et homme de confiance du pr�sident Bouteflika, le ministre d�Etat, ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, Nourredine-Yazid Zerhouni dut, assur�ment la mort dans l��me, quitter le d�partement de l�int�rieur. C��tait lors du remaniement minist�riel du 27 mai 2010. Promotion ou voie de garage, c�est selon, Zerhouni est nomm� vice-Premier ministre. Une nomination dont il n�a pas eu � se plaindre, du moins publiquement, mais qui, en v�rit�, ne semble pas le r�jouir. Un jour, il confessa d�ailleurs qu�il avait demand� au pr�sident qu�il lui d�finisse clairement ses pr�rogatives. On ne sait pas si Bouteflika a, depuis, acc�d� � sa dol�ance. Quoi qu�il en soit, Zerhouni est, pour le moins qu�on puisse dire, occult� par la sollicitation et donc la chronique m�diatique. Cens�, de par son rang de vice-Premier ministre, seconder Ouyahia, Zerhouni ne semble pas trop impliqu� dans la gestion de l�ex�cutif. A moins qu�il ait choisi de ne pas faire de publicit� autour des t�ches qui lui sont d�volues dans le nouvel ex�cutif. Un remaniement minist�riel fatal � Chakib Khelil Apr�s avoir tergivers� de long mois, le pr�sident Bouteflika finit par consentir � remanier le gouvernement. Il en a fait l�annonce officielle le 27 mai 2010. Cependant, pas de remaniement de fond en comble, comme crurent le savoir certains observateurs politiques. Ouyahia est rest� le coordinateur en chef de l�ex�cutif. Son staff est dans sa majorit� maintenu. Les seuls changements notables ont int�ress� Zerhouni, nomm� vice-Premier ministre, et Chakib Khelil, le ministre de l�Energie et des Mines, un autre proche du pr�sident, qui, lui, a d� faire ses valises. Bouteflika a d� se r�soudre � �carter ce dernier de l�ex�cutif suite au scandale qui a �branl� la Sonatrach. Un scandale auquel le ministre ne serait pas �tranger. Khelil est remplac� par un enfant du secteur de l��nergie, Youcef Yousfi. Le (les) scandale (s) Sonatrach Tout au long de l�ann�e 2010, un scandale a tenu en haleine l�opinion publique nationale, voire � travers le monde : celui dans lequel s�est embourb� et n�en finit toujours pas de s�enliser la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach. L�opinion savait depuis l��clatement de l�affaire BRC que Sonatrach ne pouvait pr�tendre � l�exemplarit� en mati�re de gestion et de passation de march�. Les enqu�teurs du DRS, qui se sont int�ress�s de pr�s au �colosse�, allaient r�v�ler les d�tails troublants d�une corruption ayant gangren� l�entreprise. D�s janvier, la presse publiait des r�sultats de l�enqu�te. La justice, saisie, entreprit, en m�me temps d�instruire les dossiers. Le P-dg de Sonatrach, Mohamed M�ziane, entendu dans une affaire de passation irr�guli�re de march�s, est mis sous contr�le judiciaire. Ses deux enfants ainsi que d�autres hauts cadres de la compagnie impliqu�e dans le scandale sont, quant � eux, mis sous mandat de d�p�t. Mais le dossier n�est pour autant pas clos. R�cemment, le tribunal d�Oran, se basant sur une enqu�te du DRS, a instruit un nouveau scandale de Sonatrach li� � ses activit�s aval. Abdelhafidh Feghouli, vice-pr�sident aval de la compagnie et qui a eu � assurer la fonction de P-dg par int�rim lorsque Mohamed M�ziane en fut d�charg�, est mis sous mandat de d�p�t. Mohamed M�ziane, �galement mis en cause dans cette nouvelle affaire, est maintenu, lui, sous contr�le judiciaire. Le livre qui passionna le d�bat politique En publiant un livre consacr� � la vie, au combat et � la mort du colonel Amirouche, Sa�d Sadi, le pr�sident du RCD, r�ussit plus que quiconque � insuffler vie au d�bat politique. Amirouche : une vie, deux morts, un testament, l�opus, fouill� et bien structur�, signa au printemps 2010 une entr�e litt�raire des plus marqu�es. Plus marqu�e encore que la panoplie de livres �dit�s � l�occasion des Sila. C�est que Sa�d Sadi, l�auteur, n�a pas pass� de longues nuits de veille � produire une romance. Ce sont des d�cades de recherches et de r�coltes de t�moignages sur la vie et le parcours du colonel Amirouche qu�il a voulu partager. Interrog�e de la sorte, l�histoire de la guerre de lib�ration et ses prolongements post-ind�pendance ne pouvaient laisser indiff�rent. Comme jamais auparavant, le d�bat a eu lieu, �clair� par moments, passionn� par d�autres et avec, en filigrane, des pol�miques. Des langues se sont d�li�es, qui pour jurer de la v�racit� des faits rapport�s par Sa�d Sadi, qui pour lui apporter la contradiction. L�EN retrouve le Mondial Sevr�e de phases finales de Coupe du monde durant 24 ans, l��quipe nationale de football, conduite par Rabah Sa�dane, s�est adjug�e, avec panache, une double qualification pour les tournois finaux de Coupe d�Afrique et de Coupe du monde. Compos�e principalement de footballeurs �voluant dans les championnats europ�ens, l�EN a donn� de la joie aux supporters mais aussi � tout un peuple, accabl� par deux d�cennies de malheurs. La qualification pour l�Afrique du Sud fut ardue. Les Verts ont eu le safari �prouvant. Au Caire, o� ils disputaient le dernier match de poule qualificatif, ils verront le bus qui les transportait de l�a�roport � leur h�tel caillass�. C��tait le 12 novembre 2009. Deux jours plus tard, ils livr�rent un match plein face aux Egyptiens qu�ils perdirent par 2 buts � 0. Le 18 novembre, soit sept jours plus tard, ils s�en sortirent victorieux dans une confrontation m�morable face aux m�mes Egyptiens. Ils atteignirent les demi-finales en Angola. En Afrique du Sud, ils cal�rent au premier tour mais sans en avoir � rougir. Eni�me ratissage � Sidi-Ali-Bounab L�ann�e 2010 s�ach�ve sur une grande offensive militaire d�clench�e et toujours maintenue dans le massif de Sidi-Ali- Bounab. Un massif surplombant la ville de Naciria, dans la wilaya de Boumerd�s et qui a �t� au menu de la chronique s�curitaire depuis l�av�nement du terrorisme islamiste. Cette grande offensive est intervenue alors que, depuis des ann�es, la lutte contre le terrorisme �tait mise sur le mode r�conciliation. Les bilans, toujours non confirm�s, font �tat d�une vingtaine de terroristes �limin�s, des ��mirs� y compris. Emeutes en guise d�adieu Pour tirer sa r�v�rence, l�ann�e en cours devrait d�abord sentir l�odeur de pneus br�l�s, de gaz lacrymog�nes et conna�tre quelques barricades. C�est le cas pr�cis�ment dans l�Alg�rois, o� des op�rations de relogement ont fait essaimer des �meutes. La cit� des Palmiers, � Bachdjarrah, en a �t� le th��tre en d�but de semaine. Mais l�ann�e en a vu d�autres, � diff�rents endroits du pays. On y retrouve � chaque fois les m�mes �l�ments d�clencheurs : ch�mage, hogra et malvie. Le lait s�est fait rare Les Alg�riens ont connu une rentr�e sociale marqu�e par la crise du lait en sachet. N�e d�un conflit entre les transformateurs priv�s et l�organisme public charg� de l�importation de la poudre de lait, l�Onil, la crise a �prouv� les m�nages. Durant plusieurs semaines. Les transformateurs ont accus� l�Onil de leur livrer la poudre de lait avec parcimonie, ce qui les a oblig�s � r�duire leur production. L�Onil, de son c�t�, a accus� les transformateurs de s�adonner � une sp�culation sur la poudre. R�sultat des courses : ce sont les m�nages qui �taient pris en tenailles. Le ph�nom�ne WikiLeaks Comme pour ne pas partir sans laisser d�autres marques significatives, l�ann�e 2010 s�ach�ve sur l�av�nement de Wikileaks, ce site qui a fait et fait encore trembler les grands de ce monde. Des milliers de m�mos class�s confidentiels, exp�di�s depuis les ambassades am�ricaines d�un peu partout dans le monde, ont �t� �vent�s. Le site Wikileaks, chez qui ils ont atterri, a associ� quelques grandes publications pour les publier. L�on apprend, au fil des publications, ce qui se raconte dans les ambassades am�ricaines. Des confidences en tout genre, des plus croustillantes aux plus engageantes politiquement.