Les forces héliportées, en intervention directe, ont pilonné plusieurs caches. L'action militaire antiterroriste, déclenchée à Yakouren, s'est étendue à la forêt de Sidi Ali Bounab. L'opération intervient dans un contexte bien particulier, à la suite d'informations faisant état de la présence d'un groupe terroriste signalé, apprend-on de source sûre, du côté est de la forêt. Selon les mêmes informations, la présence de ce groupe, qui aurait été dépêché par Droukdel, aurait pour objectif de perpétrer des attaques contre des institutions étatiques. Comme pour l'opération de Yakouren, de gros moyens ont été mobilisés pour les besoins de l'opération. Les éléments de l'Armée nationale populaire ont, d'ores et déjà, investi le périmètre concerné par le ratissage au moyen de bulldozers afin d'ouvrir des accès menant aux lieux de repli des terroristes. Les forces héliportées en intervention directe ont pilonné plusieurs caches, a-t-on appris de même source, susceptibles d'abriter des terroristes. La forêt de Sidi Ali Bounab, qui a fait objet de plusieurs raids, constitue un fief idéal pour les groupes armés, pour ses nombreuses caches installées sur des promontoires boisés. En raison de leur implantation sur des reliefs accidentés, l'ANP a dû déployer de lourds moyens pour investir les caches et les détruire définitivement. L'armement utilisé pour cette opération est énorme. L'artillerie de campagne interviendra pour pilonner la région. les forces de sécurité progressent lentement pour éviter d'éventuelles bombes artisanales. A noter que l'explosion de ces engins a provoqué des incendies considérables. Mettant en évidence la nouvelle stratégie antiterroriste, les forces de sécurité semblent approcher d'une victoire systématique. Cette stratégie cible, dans un premier temps, les réseaux de soutien afin de rompre l'appui logistique dont ont bénéficié les groupes armés. Ces groupes de soutien jouent plusieurs rôles et accomplissent plusieurs actes subversifs. Ils sont souvent activés quand des attentats urbains sont préparés. Selon des sources sécuritaires, ils sont plus dangereux et plus importants que les groupes armés eux-mêmes. De par leur nature anonyme, il est difficile de les cerner sans un travail minutieux d'information et d'investigation. Près de 200 membres ont été arrêtés depuis le mois de janvier dernier, à Tébessa, Oum El Bouaghi, Skikda, Boumerdès, Alger et Saïda. Ce sont, généralement, des racketteurs armés et passeurs de contrebandiers qui se transforment en «loups garous», dès la tombée de la nuit. En apparence, certains de ces individus n'hésitent pas à s'afficher comme des antiterroristes. Toutes les méthodes, cependant, adoptées par leurs soins, ont été démasquées grâce à une exploitation rigoureuse des renseignements fournis par les citoyens, les repentis et les terroristes capturés vivants. Sans ces réseaux de soutien, aucun groupe n'aurait résisté au maquis plus d'une semaine. Comment certains des 500 terroristes, selon un fichier récupéré sur un micro-portable des terroristes, dans l'opération de Yakouren, qui s'apprêtaient à se rencontrer pour la mise en oeuvre d'un congrès, ont-ils pu rejoindre Sidi Ali Bounab, sous les ordres de Droukdel, qui se cache dans les maquis de Boumerdès? Il est à noter que c'est grâce à ce fichier que les forces de sécurité ont déclenché l'opération de ratissage à Sidi Ali Bounab. Les militaires ont collecté d'importants renseignements.