PAR Mohammed Khendek* Le ministre de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re, M. Djamel Ould Abb�s, est un fervent des effets d�annonce. Apr�s avoir d�clar� � l�APN que le salaire du personnel de la sant� est indigne, se permettant m�me de le comparer � celui de nos voisins tunisiens et marocains o� il est largement sup�rieur, il promet des augmentations cons�quentes avant de se r�tracter. Imprudent, Monsieur le ministre d�couvre apr�s coup que dans ce genre de d�cisions, le poids de la fonction publique est d�terminant. L�autre annonce est celle de la cr�ation des centres d�accueil r�gionaux pour canc�reux. Leur but : organiser la prise en charge de ces malades lourds dans les diff�rents services anticancer des grandes villes. Quel impact aura cette op�ration, lorsqu�on conna�t la p�nurie persistante des m�dicaments entrant dans le cadre du traitement de ces patients ? Est-il possible de faire aujourd�hui le bilan du nombre de centres ouverts et d��valuer leur entretien et leur fonctionnement ? Cette op�ration rappelle celle entam�e par son pr�d�cesseur qui a exig� avant toute �vacuation des malades vers d�autres centres hospitaliers l�accord pr�alable des structures d�accueil. En r�alit�, les malades continuent � d�ambuler d�un h�pital � un autre ; l�accord arrivant rarement en temps opportun. La derni�re trouvaille du premier responsable du secteur de la sant� est la sortie impromptue accompagn�e de la t�l�vision. Lors de la �visite inopin�e� du ministre aux structures de sant� de la wilaya de Tipasa, tous les directeurs de secteur �taient au courant de son arriv�e 48 heures avant. Qui trompe qui dans ces mises en sc�ne ? Le comble de l�improvisation et du bricolage a �t� atteint le 3 janvier 2011 � l�h�pital Birtraria. M. Ould Abb�s d�couvre que le service de p�diatrie est une r�f�rence dans la prise en charge des enfants malades. Cette performance entra�ne sa saturation et celle du personnel qui doit faire face � une demande nationale. Cette r�ussite est un honneur et une fiert� pour les employ�s de ce service. N�oubliez- pas alors, Monsieur le ministre, les augmentations de salaire promises. Il y va de la cr�dibilit� d�un membre du gouvernement. Mais c�est bien connu, les promesses n�engagent que ceux qui y croient. Et Monsieur le ministre se laisse aussit�t gagn� par la tentation de l�annonce. Il d�cide sur le coup et devant la t�l�vision de l�extension du service pour accueillir les malades venus des quatre coins du pays. Encombrer un service satur�, voil� la solution. Au moment o� nous interpellons les autorit�s de ce pays pour plus de d�centralisation et la cr�ation de services r�gionaux dans les diff�rentes sp�cialit�s pour, justement, d�sengorger les grandes villes, particuli�rement la capitale et vu l�immensit� du pays et ses r�percussions sur le co�t des d�placements des citoyens, voil� que Monsieur Ould Abb�s d�cide, et sans aucune �tude pr�alable, de surcharger un service qui fonctionne bien. Tout cela n�cessitera, bien s�r, des d�penses impr�vues, un budget de fonctionnement tout aussi impr�vu. Il faut �galement trouver des m�decins non concern�s par le service civil ou l�ayant fait � l�int�rieur du pays. Le service de p�diatrie de l�h�pital de Birtraria, tel que d�crit par M. Ould Abb�s, peut �tre un cas d��cole. Il suffit d�analyser les �l�ments qui font son succ�s et les appliquer dans d�autres r�gions. Ne peut-on pas faire une �valuation objective des autres structures et essayer de comprendre pourquoi tel service fonctionne normalement et l�autre non ? Ne s�agit-il pas d�un probl�me de formation, de gestion et de communication entre les diff�rents secteurs ? Les autres �tablissements ontils eu les moyens n�cessaires pour arriver au m�me niveau de performance ? Monsieur le ministre, allez-vous faire l�extension de tous les services que vous �valuerez positivement ? Il est urgent d�aller vers la nouvelle carte sanitaire et la red�finition d�un nouveau syst�me de sant�, loin de la d�magogie et de la cacophonie. Faute de volont� politique, d�anticipation et de suivi, nous continuerons � subir les effets d�annonce au d�triment d�une gestion transparente d�un secteur vital pour la nation. M. K.