Photo : Riad Par Karima Mokrani Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, affirme son engagement à se battre pour des augmentations conséquentes de salaires pour les praticiens et praticiens spécialistes de la santé publique. Et pas seulement : «Je sais que le personnel médical est mal payé et que les paramédicaux vivent une situation difficile. Je m'engage à faire de mon mieux pour améliorer les conditions de travail et satisfaire les revendications de tous les corps». Cette déclaration a été faite, lundi dernier, en marge de l'inauguration du service d'immunologie à l'hôpital Mustapha-Pacha à Alger. Selon le ministre, un rapport détaillé concernant particulièrement la situation des médecins sera soumis au gouvernement juste après le Ramadhan. Il lui transmettra les doléances des concernés et proposera donc des augmentations à la hauteur de leurs efforts et de leurs sacrifices. Une manière de redorer le blason d'un secteur menacé de déclin et d'asphyxie. C'est le résultat d'un combat acharné des syndicats du secteur mais aussi de la volonté du nouveau ministre, semble-t-il, à redresser la situation de façon à satisfaire les travailleurs du secteur aussi bien que les malades : «Ce qui m'intéresse en premier, c'est la santé de nos concitoyens». Djamel Ould Abbès fait beaucoup de promesses, se met aux côtés des travailleurs et des responsables «qui travaillent bien», rassurent les uns et félicitent les autres, équipent les hôpitaux en matériel nécessaire…et déclarent la guerre aux «intermédiaires», aux «contrebandiers». En somme, à tout ce qui nuit à la santé en Algérie et ceux qui veulent la détourner de sa vocation. Le ministre assure que les moyens financiers existent : «nous n'avons pas de problème d'argent». A l'entendre parler de la sorte, tantôt avec humour, tantôt avec colère et indignation, tous peuvent se permettre d'espérer que les choses s'amélioreront et de manière extraordinaire. Force est de reconnaître toutefois qu'à force d'entendre des promesses à profusion, prononcées par des ministres et de hauts responsables de l'Etat, dans tous les secteurs et les domaines de la vie, le citoyen ordinaire reste méfiant. Il est vrai que les prédécesseurs de Djamel Ould Abbès ne se sont montrés vraiment engagés à apporter les changements souhaités qu'en peu d'occasions –pour des résultats peu probants- mais les problèmes que connaît la «Santé» en Algérie sont tellement nombreux et complexes qu'il est difficile de croire à des changements immédiats. Les ennemis de la politique de réformes sont nombreux et voraces et ils sont bien introduits dans le système. En effet, ce n'est un secret pour personne, c'est grâce à la complicité de personnes influentes au sein même de l'Etat que «l'affairisme» dans le secteur de la santé est né, a grandi et évolué de manière fulgurante. Le nouveau ministre de la Santé réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué ?