Un calme pr�caire �tait observ� hier dans les quartiers de Annaba qui ont v�cu une nuit tr�s agit�e vendredi, marqu�e par des �chauffour�es entre jeunes manifestants et forces de l�ordre, qui contr�lent la situation. Les �meutes de vendredi soir ont fait 18 bless�s, dont 12 manifestants et 6 policiers. Concernant les arrestations, on n�a pu en conna�tre le nombre. Aucun chiffre n�a �t� divulgu� � ce sujet. Lanc�es en milieu d�apr�s-midi de vendredi, les �meutes ont �t� violentes au niveau de plusieurs quartiers en dehors du centre-ville. La protesta du d�but s�est vite transform�e en batailles rang�es entre les manifestants, pour la plupart �g�s de moins de vingt ans, et les forces de l�ordre qui essayaient tant bien que mal de contenir ceux-ci dans leurs quartiers. Mais certains ont pu atteindre des objectifs situ�s au niveau de la plaine ouest. Ils ont ainsi saccag� le b�timent abritant l�entreprise des Grands travaux hydrauliques (GTH) qu�ils ont vid� de tout son mat�riel pr�cieux, tels des microordinateurs et autres meubles de valeur, avant d�y mettre le feu sur plusieurs niveaux. Celui-ci continuait � se consumer samedi matin. D�autres biens publics et priv�s, notamment � la Cit� des Martyrs, ont �t� saccag�s. On a ainsi recens�, entre autres, des vols de t�l�viseurs plasma au point de vente de la plaine ouest, une agence bancaire, quelques magasins de meubles et des commerces. D�o� la crainte des commer�ants dont la plupart des boutiques sont rest�es ferm�es ce samedi, donnant � la cit� une image de ville morte. Les moyens de transport sont totalement absents et la circulation automobile est tr�s r�duite, presque inexistante. Les parkings, d�habitude pleins, sont d�sesp�r�ment vides en cette journ�e. M�me s�ils reconnaissent les probl�mes que vivent les jeunes et la population en g�n�ral, des personnes sens�es se prononcent contre la casse et les destructions, qui ne feront qu�aggraver la situation. Ils estiment, dans cet ordre d�id�es, que l�Etat a laiss� faire les barons de l�import-import, a ferm� l��il sur la corruption dans tous ses rouages et n�a rien fait pour lutter contre le ch�mage et la mal-vie des jeunes, le manque de logements et les difficult�s pour survivre pour les p�res de familles en raison des augmentations de prix vertigineuses des produits de premi�re n�cessit�. Cependant, ils souhaitent voir les manifestations se d�rouler d�une fa�on �civilis�e�, dans le calme, � l�exemple des pays d�mocratiques, sans aucun exc�s ni d�bordement pr�judiciable � l��conomie nationale. Comme ils appellent � une prise en charge s�rieuse des dol�ances des citoyens par les responsables du pays, afin, disent-ils, d��viter le chaos � l�Alg�rie qui vient � peine de sortir d�une d�cennie de d�solation provoqu�e par les tenants d�un islamisme de terreur.