Vaste commune de plus de 11 000 habitants, Tarik Ibn Zyad, situ�e � l�extr�me sud-est de la wilaya de A�n-Defla, a �t� frapp�e de plein fouet par l�activit� terroriste qui a entra�n� un d�peuplement de toutes les campagnes environnantes et un exode massif vers le chef-lieu de la commune, une commune d�j� confront�e � ses propres probl�mes avec peu de ressources en dehors du petit �levage de montagne, notamment l��levage caprin, une commune longtemps isol�e et oubli�e par le centre du fait de sa position � la p�riph�rie. Actuellement, les habitants se trouvent confront�s aux probl�mes que rencontrent d�autres localit�s, mais ici avec plus d�acuit�, � savoir l�alimentation en eau potable, les routes d�grad�es entre les diff�rents douars tels que Tighzert, Bouradja�, Aghbal, Tagzoult que s�parent des kilom�tres, le manque de logements, ceux qui existent sont on ne peut plus pr�caires, et une couverture sanitaire tr�s d�ficiente. Il faut dire que la commune a b�n�fici� d�un programme de 500 logements dans le cadre de l�habitat rural, avec l�exode des ann�es 1990 et m�me au-del�, ce nombre s�av�re bien insuffisant pour satisfaire les quelque 700 demandes en instance. Pour le moment, indique-t-on, dans le cadre du logement social, 180 unit�s vont �tre lanc�es, 90 sont en cours de r�alisation et 10 achev�es. Le grand probl�me pour de nombreux habitants, pour pouvoir b�n�ficier de l�aide de l�Etat au logement, c�est qu�ils doivent justifier d�un titre de propri�t� du terrain, une condition que beaucoup d�entre eux d�clarent ne pas pouvoir remplir du fait qu�ils n�ont pas de terre. Pour lever ce handicap, lors de sa premi�re visite dans la commune, le 3 janvier, le directeur de l�urbanisme a instruit le P/APC de d�livrer aux concern�s des attestations d�attribution de parcelles de terrain et au DUC de leur �tablir des permis de construire, �tant donn�, fait-on savoir, que la commune n�a pas encore �t� cadastr�e, le r�glement donc l�autorise. Par ailleurs, sur le flanc ouest de la ville, face au nouveau centre-ville, Tanout, s�accroche un bidonville d�une quarantaine d�habitations o� les habitants seraient pr�ts � r�int�grer leurs terres d�origine, mais sollicitent la r�ouverture d�un cantonnement de la garde communale, ce � quoi le wali a r�pondu qu�il ne fallait plus y compter, ce corps ayant �t� dissous. Tout le monde ici se rappelle qu�en 1997, 29 personnes avait �t� tu�es toutes �gorg�es. Sur un promontoire qui surplombe la ville, un CEM de 15 classes avec 2 salles de laboratoires est en cours de r�alisation, et la Dlep (Direction du logement et des �tablissements publics) s�est engag�e � ce que la nouvelle structure p�dagogique soit livr�e � la rentr�e 2011. Certes � Tarik Ibn Ziad il existe un autre CEM mais il a atteint et m�me d�pass� les limites de sa r�sistance et sa saturation. C�est une construction en pr�fabriqu� qui fonctionne avec 900 �l�ves et 27 divisions p�dagogiques alors qu�� l�origine elle a �t� con�ue pour fonctionner avec 13 divisions seulement ; c�est dire combien les conditions de scolarit� pour les enfants de Tarik sont loin d��tre id�ales. Cette structure continue � fonctionner en attendant la livraison du nouvel �tablissement, pour qu�elle soit d�truite et remplac�e par une autre en dur. Les conditions de scolarit� resteront donc les m�mes, en attendant� Les habitants de Tarik �voquent avec une grande nostalgie l��poque d�avant-1990 et vous parleront de Aghbel, une localit� situ�e � 25 km � l�est de la ville, o� rien ne manquait : de l�eau en abondance coulait de plusieurs sources, de riches p�turages o� l��levage bovin et caprin surtout, �tait prosp�re, les habitants de cette sorte d�eldorado s�adonnaient aussi au mara�chage, � l�arboriculture et � l�apiculture. A cette �poque, on ne manquait de rien, �on �tait riches�. Mais Aghbal a �t� totalement d�sert�e depuis et la route qui y m�ne n�est plus carrossable, totalement d�grad�e sur 20 km � partir du lieu-dit Bouradja et m�me au-del� d�Aghbal, jusqu'� Hamzet. Pour aller � Aghbal, les habitants de Tarik Ibn Ziad doivent prendre la RN14 jusqu'� Bir Ould Khelifa, puis passer par Oued El- Djema� et remonter vers Aghbal par une route de montagne n�cessitant des v�hicules sp�ciaux pour l�emprunter surtout par temps de pluie, soit un d�tour estim� � 76 km, et traverser deux autres communes voisines. Les travaux de r�habilitation des 20 km jusqu'� Aghbal ont bien �t� entrepris puis se sont arr�t�s. Apr�s de nouvelles n�gociations entre le directeur de l�ex�cutif de la wilaya, lundi dernier, sur le site m�me, l�entrepreneur d�sign� a promis que le tron�on des 20 km soit achev� et livr� � la circulation dans un mois. Ainsi les anciens habitants d�Aghbal pourront retourner sur leurs terres sans avoir � faire le d�tour des 76 km, avec l�espoir de pouvoir reprendre leurs activit�s, renouer avec leurs sources de vie. Tarik Ibn Ziad c�est aussi ce douar, El Brarma, � 2 km � la sortie sud de la ville, un douar o� les aveugles ne se comptent plus. Trop nombreux sont les natifs de ce douar qui naissent voyants mais qui voient leur vue baisser d�s l��ge de la pubert� jusqu'� atteindre la c�cit� inexorablement. Nombreux aussi ceux parmi eux que vous verrez sur les bords de la route, attendre l�aum�ne des usagers de la route. Plusieurs d�l�gations s��taient d�plac�es sur les lieux, pour examiner ces cas, pour conclure � des probl�mes de consanguinit�.