Dans la matin�e d�hier, le calme est revenu dans l�ensemble du quartier de Bab-El-Oued et les commer�ants rouvraient leurs magasins les uns apr�s les autres. Les lyc�ens du quartier, � l�instar de ceux du lyc�e Emir-Abdelkader, ont repris les cours apr�s les violentes �meutes qui ont secou� le quartier pendant plusieurs jours. Ayant �t� aux premi�res loges du d�roulement des �v�nements du week-end, ils ont exprim� hier leur col�re et aussi leur angoisse en optant pour les plaisanteries et les boutades entre amis. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Une ambiance particuli�re r�gnait hier au quartier de Bab-El-Oued, o� les jeunes sont sortis crier leur col�re durant trois nuits cons�cutives. Si les commer�ants ont presque tous rouvert hier leurs magasins, les rues de ce quartier populaire n�ont pas connu l�affluence habituelle. Les enfants ont rejoint les �coles et les lyc�ens, dont la plupart �taient surveill�s comme le lait sur le feu par leurs parents durant les �meutes, ont aussi repris les cours. Ceux du lyc�e Sa�d-Touati, � proximit� du Triolet, ont toutefois �t� renvoy�s chez eux d�s dix heures du matin en raison de travaux de r�fection au sein de l��tablissement. Le lyc�e a �t� saccag� et incendi� au cours du week-end par les �meutiers. Plus loin, en face de la Direction g�n�rale de la S�ret� nationale, la rentr�e apr�s le week-end a aussi eu lieu au lyc�e Emir-Abdelkader. A 11h du matin, � la sortie du lyc�e, le sujet des �meutes a aliment� la majorit� des conversations et des plaisanteries fusaient �a et l� entre les jeunes. �Alors tu as fait la guerre !� s�exclame une lyc�enne � l�intention de son camarade, qui s�est mis � l��cart car n�appr�ciant pas la remarque. �Ils sont nerveux aujourd�hui, ils ont eu du mal � r�sister � la pression de ce qui s�est pass� dans la rue et aussi aux recommandations de leurs parents qui ont peur qu�il ne leur arrive quelque chose�, explique Kenza, qui s�empresse de reprendre sa conversation avec ses camarades. Un groupe de gar�ons ouvre �galement une conversation sur les �v�nements des trois derniers jours. Ils ont choisi de taquiner un de leurs camarades. �Le voil�, c�est lui qui a vol� les chaussures de sport, viens ici ce n�est pas la peine de t�enfuir.� Le lyc�en ignore leurs taquineries et descend les escaliers en les sommant de s�occuper de leurs affaires. �J�ai �t� presque s�questr� � la maison par ma m�re qui avait peur que j�aille dans la rue. Je voulais seulement espionner, voir un peu se qui se passait dans le quartier. Tous mes amis sont pourtant sortis�, dit Mohamed, chahut� par ses camarades. �Dans notre quartier, au niveau de la Haute- Casbah, tout �tait calme, il n�y a pas eu d��meutes mais nous sommes quand m�me all�s voir ce qui se passait � Bab-El-Oued et au Triolet. Cela n�a pas �t� facile de se faufiler jusque l�-bas�, t�moigne Reda. Les lyc�ens pr�ciseront que les parents de la plupart d�entre eux leur ont recommand� la prudence pour cette rentr�e du d�but de semaine. �Pas question pour moi de faire les cours de soutien cette apr�smidi, ma m�re me l�a interdit. Dans mon quartier, les jeunes �taient tr�s en col�re et personne ne pouvait les arr�ter ces derniers jours. Ma m�re redoute la reprise des �meutes d�s le cr�puscule. L�atmosph�re est toujours tendue du c�t� des Trois-Horloges.� La reprise au niveau des lyc�es s�est faite donc hier sous le signe de l�angoisse des parents et de la curiosit� d�un certain nombre de lyc�ens, taraud�s par l�envie de sortir dans la rue, ne serait-ce que pour �voir ce qui se passe�.