Pari r�ussi pour les �tudiants de l�Universit� de B�ja�a, qui ont brav� hier l�interdiction de marcher dans les rues de la capitale des Hammadites. Des milliers d��tudiants se sont �lev�s, dans la matin�e d�hier mercredi, co�ncidant avec les festivit�s de Yennayer, le temps d�une imposante marche pacifique, contre la r�pression et la pauvret�. Aucun incident n�est survenu durant cette manifestation, avons-nous constat�. Le principal boulevard de la Libert�, d�sert� par les services de s�curit� � l�occasion, a renou� effectivement avec les manifestations populaires. Des milliers d��tudiants, de travailleurs et de citoyens ont d�fil� tout au long du parcours, depuis le campus universitaire Targa-Ouzemmour jusqu�au si�ge de la wilaya, brandissant des pancartes d�non�ant le ch�mage, la pr�carit� et la r�pression et scandant des slogans contre le pouvoir, � savoir �pouvoir assassin�, �ch�mage, harraga, programme Bouteflika�. Le Comit� de crise de l�universit�, qui a appel� � cette manifestation, a organis� un meeting devant le si�ge de la wilaya, o� des �tudiants ont rappel� tour � tour les derniers �v�nements qu�a travers�s le pays, dans toutes les r�gions, depuis l�entame de la crise. C�est �un sombre tableau qui devrait s�assombrir davantage de notre ch�re Alg�rie, si l�on ajoute l'aggravation constante de nombreux ph�nom�nes sociaux, notamment le ch�mage et la vuln�rabilit� sociale, la propagation de la corruption et du favoritisme dans les administrations publiques, la flamb�e continue des prix, la r�gression du pouvoir d'achat et celle des transferts des entreprises qui ont constitu� pendant longtemps une ressource�, nous dira H. Malek, un jeune �tudiant en marge de cette marche. �Encore une fois, les larges masses populaires investissent la rue dans les quatre coins du pays o� les jeunes saccagent et br�lent tout ce qui symbolise la puissance �conomique et politique. La r�ponse des autorit�s ne s�est pas fait attendre, celles-ci ont r�agi en d�ployant leurs forces r�pressives et opprimantes en proc�dant � des intimidations, arrestations et dispersion des �meutiers par les tirs de bombes lacrymog�nes p�rim�es et tirant � balles r�elles sur les manifestants faisant des morts et plusieurs bless�s�, dira un �tudiant du Comit� de crise � la foule. �Les solutions pr�conis�es par l�Etat, qui a mis du temps � se manifester, sont partielles en minimisant la nature de la crise et en la r�duisant � la hausse des prix de l�huile et du sucre. Les mesures prises par le pouvoir, � savoir le d�mant�lement des barri�res douani�res et la baisse de la TVA n�arrangent, en derni�re instance, que les privil�gi�s au d�triment des plus vuln�rables qui constituent l�immense majorit� de la population, laquelle ne se reconna�t plus, d�sormais, dans ses suppos�s repr�sentants et qui, d�ailleurs, a �t� de tout temps exclue des choix politiques et �conomiques de ces derniers�, ajoute-t-il. Pour les orateurs estudiantins, tr�s ovationn�s lors de ce meeting populaire, les �meutes d�clench�es par les jeunes dans les diff�rentes wilayas du pays n�ont �t� que l�expression d�une col�re contre la baisse du pouvoir d�achat, le ch�mage et le ras-le-bol d�un syst�me dictatorial. Des mis�res, dira un autre �tudiant, �le peuple n�en a jamais manqu�, crise du logement, pr�carit� du travail, harraga, cons�quences d�une politique antisociale, verrouillage du champ politique et d�expression, restriction des libert�s individuelles et collectives, absence de perspectives, �chec des strat�gies p�dagogiques, ajoutez � cela la d�liquescence des institutions et corruption � tous les niveaux�. En conclusion de leur d�claration lue � la population lors ce meeting, les �tudiants ont appel� les citoyens, �en l�absence d�alternatives concr�tes et d�encadrement politique� � s�y mettre pour un besoin d�auto-organisation afin de donner suite et du sens aux �v�nements. Hamid Ferhat, pr�sident de l�APW de B�ja�a, nous a d�clar� en marge de ce meeting qu��il est temps que le pouvoir lib�re les centaines de jeunes �meutiers afin d�apaiser les souffrances citoyennes. Je condamne fermement les violences d�o� qu�elles viennent. Je d�plore, toutefois et vivement, l�attitude du wali qui a invit� les d�put�s et les s�nateurs, � qui il a pr�sent� la situation et dress� le bilan des �meutes, en oubliant d�inviter l�APW. Je tiens au passage � souligner que le bilan pr�sent� ne refl�te gu�re la r�alit� des d�g�ts�.