Des milliers d'étudiants de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa ont investi, hier, les rues de la ville à l'occasion du premier jour de l'an amazigh. Une marche organisée par la coordination estudiantine de Béjaïa pour exiger du pouvoir “l'institutionnalisation officielle de Yennayer comme journée nationale fériée”. La procession humaine s'est ébranlée dès 10 du matin du campus universitaire Targa Ouzemour pour battre le pavé vers le siège de la wilaya. “Ne touchez pas à notre identité”, “Non au troisième mandat de Bouteflika”, “Yennayer, fête nationale et fériée” ont été autant de mots d'ordre transcrits sur des banderoles et brandis par les manifestants qui scandaient des slogans hostiles au pouvoir. “Mazalagh d' Imazighen”, “assa azzeka, tamazight tella tella”, “corrigez l'histoire nous ne sommes pas des Arabes”, “pouvoir assassin” et “bonne année Kabylie” sont autant de slogans scandés corps et âme par les étudiants manifestant tout au long de l'itinéraire de leur marche. Devant le siège de la wilaya, une prise de parole a été improvisée après qu'une minute de silence a été observée à la mémoire de tous les martyrs de la démocratie et du combat identitaire amazigh. Dans une déclaration lue devant les manifestants, la coordination des étudiants de Béjaïa dénonce énergiquement et avec rigueur “le greffage de notre identité par le pouvoir à l'image de l'organisation de plusieurs manifestations indignes et racistes telles que Alger, capitale de la culture arabe, et 20 avril, journée nationale de l'Internet”. L. OUBIRA