Des menaces fortes planent sur l��conomie tunisienne : reflux touristique, reflux des investissements �trangers, incapacit� � juguler le ch�mage� Ch�rif Bennaceur � Alger (Le Soir)- �L��conomie tunisienne est menac�e�. Le constat �mane de Abid Briki, porte-parole de l�Union g�n�rale des travailleurs tunisiens (UGTT) qui ne reconna�t pas le nouveau gouvernement tunisien, d�sign� lundi. Selon le porte-parole de la Centrale syndicale, s�exprimant hier sur les ondes de la Cha�ne III de la Radio nationale, l�inqui�tude est forte en raison des difficult�s �conomiques actuelles. �L��conomie nationale vit des difficult�s �normes, difficiles � surmonter pour n�importe quelle �quipe gouvernementale �, rel�ve ce leader de l�UGTT. En termes, notamment, de d�gradation de l�outil �conomique, de dysfonctionnement des circuits commerciaux, puisque des dizaines d�entreprises ont �t� d�truites, comme le rel�ve M. Briki. Et ce, d�autant que les manifestations et les troubles ont g�n�r� un manque � gagner pour l��conomie tunisienne estim� � 3 milliards de dinars tunisiens (environ 1,5 milliard d�euros) selon un constat officiel. Autre sujet de craintes pour ce syndicaliste tunisien, le sort du secteur du tourisme qui g�n�re 7 � 8% de la richesse tunisienne et 18 � 20% des revenus ext�rieurs (2 milliards d�euros en 2010) et emploie pr�s d�un million de travailleurs. En effet, le risque de reflux des touristes �trangers de la destination Tunisie est tr�s important, suite au d�part massif, r�cemment, de milliers de visiteurs europ�ens. En rappelant que la destination Tunisie accueille annuellement pr�s de 7 millions de visiteurs. A ce propos, des observateurs �voquent une r�duction des r�servations de 30 � 50%, m�me si les infrastructures touristiques et h�teli�res ont �t� relativement �pargn�es. De m�me, le porte-parole de l�UGTT rel�ve que plusieurs entreprises n�arrivent pas � exporter, incapables d�acc�der aux ports. Ce qui risque d�aggraver encore le d�ficit commercial de la Tunisie, dont les importations progressent davantage que les exportations, et d�autant que le niveau des r�serves de change (13 060 millions de dinars tunisiens, � fin d�cembre 2010) couvre � peine 147 jours d�importations. Voire, Abid Briki �voque �la m�fiance� du partenaire �conomique et commercial europ�en, un accord de libre-�change liant l�Union europ�enne et la Tunisie. Et d�autant que le reflux des IDE (investissements directs �trangers) est �galement latent comme le rel�vent les observateurs et analystes �conomiques. Certes, un retrait des investisseurs �trangers reste peu �vident, puisque les IDE ont progress� de 5%, mais le flux risque, cependant, de se r�duire si les incertitudes actuelles perdurent. Or, la crise actuelle impacte sur le risque pays Tunisie, dans la mesure o� la notation financi�re a �t� revue, de mani�re n�gative, par les agences internationales. Ainsi, l�agence Fitch, comme rapport� par des m�dias, a plac� vendredi dernier, la note � long terme BBB de la Tunisie �sous surveillance�, avec implication n�gative, le risque de d�classement en raison de l� ��clatement soudain et impr�vu d�un risque politique et les incertitudes politiques et �conomiques qui en d�coulent �. Ce qui risque d�impacter sur l�attractivit� des secteurs du textile qui repr�sente 50% des exportations, les industries manufacturi�res, les services qui assurent 54% du PIB, ainsi que dans l�offshore et sur le programme de lib�ralisation et de privatisation amorc� depuis une d�cennie. Mais aussi l�incertitude demeure quant � la capacit� de l��quipe dirigeante � juguler le ch�mage, de l�ordre de 14% et qui touche pr�s de 40% des jeunes dipl�m�s durant une longue p�riode. Et d�autant qu�en d�pit de sa comp�titivit� reconnue, sa croissance relativement bonne (4,8% en 2010), l�existence d�une classe d�entrepreneurs et de services publics comp�tents, les avanc�es �conomiques et sociales patentes, l��conomie tunisienne reste cependant fragile. Une fragilit� qui risque de s�accentuer si les pratiques client�listes et n�potiques de l��ancien� r�gime ne sont pas remises en cause, les activit�s � forte valeur ajout�e ne sont pas d�velopp�es, et que les 10% de croissance n�cessaires pour r�sorber le ch�mage ne sont pas atteints.