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Contribution
Structures culturelles de l��tat ou offices de bienfaisance ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 01 - 2011


Par Hac�ne-Lhadj Abderrahmane*
Le secteur de la culture dans notre pays n�a jamais b�n�fici� d�une politique coh�rente de d�veloppement. La place qui lui a �t� r�serv�e dans les diff�rents plans nationaux laisse croire qu�il a toujours �t� per�u comme une activit� secondaire, voire parasitaire. Au plan structurel, il a souvent �t� un appendice d�une autre activit� minist�rielle consid�r�e, � tort ou � raison, par les responsables comme prioritaire.
Ainsi de 1970 � 1981, il fut un pendant du minist�re de l�Information. Or, nous savons que l�information avait mobilis� en priorit� tous les moyens humains, techniques et financiers. En 1984, c�est au tour du tourisme de prendre en charge accessoirement la culture. Il est vrai que dans la d�nomination de ce nouveau minist�re, la particule culture occupait la premi�re place. Cependant, dans la pratique, c�est le tourisme qui accaparait l�int�r�t des responsables. Pour preuve, il y a eu plus de mesures fiscales et financi�res d�encouragement � son b�n�fice qu�au b�n�fice de la culture. Pis encore, le livre perd sa subvention. Si nous comparons les efforts accomplis pour le d�veloppement du sport et du tourisme depuis 1962 � ce jour, aussi bien dans la r�alisation d�infrastructures que dans la formation, nous ne pouvons que d�plorer la n�gligence, voire m�me le m�pris avec lequel la culture continue d��tre trait�e 49 ans apr�s l�ind�pendance. Certes, le secteur de la culture a b�n�fici� ces derni�res ann�es de dotations budg�taires appr�ciables, mais au plan des investissements durables, il demeure � la tra�ne d�autres domaines. En effet, aucune salle de cin�ma n�a �t� r�alis�e en dehors de celles de Riadh El-Feth ou celles int�gr�es dans les structures des maisons de la culture. Par ailleurs, aucun th��tre, aucun blockhaus de conservation de films, aucun laboratoire de traitement de pellicules ni studios de tournage n�ont �t� construits. Faut-il imputer ce traitement � ceux qui, par ignorance, consid�rent la culture non pas comme un ph�nom�ne de soci�t� omnipr�sent dans toutes les sph�res de notre vie sociale, mais plut�t comme un produit luxueux de l�esprit et � ce titre diff�rent, sans dommage estiment-ils, sa prise en charge effective ? Ou bien, serait-ce l� les cons�quences de quelques consid�rations d�ordre politique ? En effet, la culture pouvait-elle, dans un pass� r�cent, b�n�ficier de toute l�attention n�cessaire alors que son corollaire la libert� d�expression n��tait pas encore ancr�e dans les m�urs politiques de nos gouvernants ? Etait-il possible d�esp�rer avant Octobre 1988 la lev�e des tabous par ceux-l� m�mes qui ne pouvaient concevoir l�unit� nationale en dehors d�une certaine uniformisation de notre mode de pens�e et de notre univers socioculturel, poussant ainsi notre peuple sur la voie d�une amn�sie g�n�rale ? Cette vision nihiliste avait d�bouch� alors sur l��touffement des langues et des cultures populaires. Limit�es sur le plan politique, elles le seront aussi sur le plan de leur diffusion. Pour rappel, durant les ann�es 1990, la Cha�ne II ne disposait que d��metteur d�une puissance globale de 105 kW, dont la port�e ne d�passait gu�re un rayon de 50 km, alors que celui de la Cha�ne I �tait d�une puissance de 6 615 kW et couvrait tout le territoire national. TV IV n�existait pas encore, le premier long-m�trage en langue amazighe n�a vu le jour qu�en 1994. Toutefois, ce d�ni identitaire et l�entorse faite � l�histoire de notre pays ont �t� depuis revus dans la Constitution. En 2002, la langue amazighe fut consacr�e langue nationale. Alors que de tout temps, les cultures ont donn� lieu � des processus complexes d�interp�n�tration et d�influences r�ciproques dans le monde, au niveau national les pouvoirs politiques avant 1988 ont r�ussi l�invraisemblable prouesse d��lever des fronti�res artificielles entre nos propres cultures et cela au moment m�me o� les moyens techniques de diffusion nous permettaient, plus que jamais, de nous associer aux acquisitions culturelles de l�humanit� tout enti�re. L��chec de la politique culturelle en Alg�rie est d�autre part imputable au choix des hommes install�s dans les diff�rentes sph�res de d�cision. Au moment o� les intellectuels alg�riens consacraient leur vie � d�fendre d�une mani�re constante, sans compromission, des valeurs imp�rissables, des charlatans, des opportunistes s�appliquaient � �riger l�incomp�tence en syst�me, presque en valeur. Ces responsables sans formation ad�quate, ni dimension intellectuelle n�cessaire pour comprendre la sp�cificit�, la port�e et les enjeux du secteur, r�agissaient devant la complexit� des probl�mes en simples gestionnaires, gouvernant par des r�flexes m�canistes et bureaucratiques. De la sorte, la culture n��tait plus un moyen mis au service de la connaissance, mais une activit� promue au rang d�un simple divertissement. Ces �apparatchiks � bien confort�s par le pouvoir que leur conf�rait leur poste, emp�chaient syst�matiquement l��mergence de l��lite alg�rienne, car � l�instar de la meilleure fraction des intellectuels et des artistes dans le monde, nos cr�ateurs se rangent, eux aussi, du c�t� de la v�rit�, de la justice, de l��mancipation de l�homme. Par leurs �uvres, ils incitaient notre soci�t� � r�fl�chir sur elle-m�me, sur les �v�nements de la vie, � prendre conscience de sa force g�n�ratrice de changements. Mais devant l�alternative de laisser s�exprimer librement ces hommes capables de faire avancer les id�es dans notre pays ou de les sacrifier sur l�autel du conformisme politique, le choix n�a souffert d�aucune h�sitation. Heureusement que ces ronds-de-cuir n�ont ni la facult� ni le pouvoir de g�rer les esprits et que le talent ne peut �tre le produit d�une quelconque administration, f�t-elle la mieux organis�e. En 1987, on a m�me pouss� l�aberration jusqu�� instituer un horrible visa d��dition, qui n��tait rien d�autre qu�un visa de censure, bafouant de la sorte plusieurs dispositions de la Constitution de 1976. Mais gr�ce au toll� g�n�ral soulev� par les intellectuels et les �diteurs � l��poque, ce visa sera abrog� un an plus tard, sans avoir connu un d�but d�ex�cution. Sans vouloir alimenter la pol�mique qu�a suscit�e l�article 5 de l�avant-projet de la loi relative � la cin�matographie, il nous para�t que les r�dacteurs de ce document auraient d� faire l��conomie de cette disposition qui a un caract�re plut�t restrictif, pour la simple raison que le minist�re de la Culture est dot� d�une commission de lecture charg�e d��tablir la liste des sc�narios pouvant b�n�ficier d�une �aide� financi�re dans le cadre du FDATIC. Aussi le but de l�article 5 �tant de pr�server l�histoire de notre guerre de Lib�ration nationale contre d��ventuelles falsifications, la d�signation d�un repr�sentant du minist�re des Moudjahidine, pour si�ger dans ladite commission, s�av�rerait amplement suffisante. Certes, la libert� de cr�ation ne saurait �tre absolue. Par cons�quent, des garde-fous doivent �tre �riges afin que ce principe soit pr�serv� d��ventuels d�rapages et demeure pour notre cin�ma une source de lumi�re, d�amour, de tol�rance et de respect d�autrui. La culture nationale a bien connu quelques rares moments d�attention gr�ce � des hommes qui ont compris que ce secteur ne devait pas rester � la tra�ne du rythme de d�veloppement que vivait le pays. C�est le cas durant le plan triennal 1968/1970, o� des responsables ont �uvr� pour la reconstitution du patrimoine culturel national : ils ont jet� les premi�res bases d�une d�marche coh�rente pour l�essor de ce secteur le dotant, pour ce faire, de moyens financiers, mat�riels et surtout d��tablissements de formation. En parlant de cette p�riode, notre pens�e va au regrett� Mohamed-Seddik Benyahia, ex-ministre de l�Information, et � ses pr�cieux collaborateurs : MM. Mahieddine Moussaoui, Malek Haddad, Lamine Bechichi, Mustapha Toumi, pour ne citer que ceux-l�. Ce sont ces hommes qui ont �t� � l�origine de l�organisation et du succ�s du Premier festival panafricain de 1969, o� durant dix jours l�Afrique tout enti�re �tait en Alg�rie pour participer au grand rendez-vous des arts et des lettres. Comment expliquer la mise � l��cart de nos intellectuels et de nos artistes des postes de r�flexion et de commande alors qu�ils auraient pu donner � ce secteur sa vraie dimension et lui impulser une v�ritable dynamique au lieu de la confiner dans le �folklorisme� et l�agitation culturelle ? Peut-on aujourd�hui combler le retard cumul� durant des d�cennies si l�on persiste � confier certaines structures sp�cifiques de la culture telles que les th��tres, le cin�ma, les maisons de la culture, les directions de la culture, les �tablissements de formation, � une clique d�individus qui n�ont aucun lien, ni de pr�s ni de loin, avec ces domaines ? Il arrive m�me que des personnes ne r�pondant gu�re aux conditions d�acc�s requises et d�un niveau scolaire d�risoire soient complaisamment install�es � ces postes de responsabilit�. Il faut cesser de transformer ces lieux de rayonnement culturel et de savoir en offices de bienfaisance. Il est temps que l�on accepte l��vidence que l�on ne g�re pas les structures culturelles comme on g�rerait le kiosque du coin. Ce domaine, consid�r� � juste titre comme le meilleur ambassadeur d�un pays, capable d��uvrer efficacement au rapprochement des peuples, mieux que ne le ferait toute autre action politique, ne peut �tre pris en charge que par ceux qui ont les capacit�s de distinguer entre l�art et l�artifice. Il est temps aussi que cesse la confusion que l�on entretient volontiers entre intellectuels et universitaires, entre instruction et culture. Face � cette r�alit� peu stimulante dans le domaine de la cr�ation, � laquelle il faut rajouter des entraves de tout ordre, notre paysage culturel n�est parsem� que de rares productions artistiques, souvent fruits d�une volont� tenace de nos cr�ateurs, affrontant un syst�me de production dissuasif. Certains de nos artistes, de guerre lasse, ont pr�f�r� l�exil pour pratiquer leur m�tier sans les contraintes qui paralysent l�esprit cr�atif et qui d�valorisent l�artiste. Dans ces pays d�accueil o� seul le talent peut servir de monnaie d'�change, b�n�ficiant par ailleurs de moyens de production hautement professionnels, ils ont donn� naissance � des �uvres sublimes. L�Alg�rie a fait un bond prodigieux dans les domaines de l��ducation et de la formation, mais dans celui des arts, il est d�plorable de constater que nous
avons des si�cles de retard � rattraper. Ce qui ne pourrait se faire sans une volont� politique affirm�e et constante de l�Etat qui accorderait � ce secteur une attention particuli�re. A notre avis, le volet cin�ma est celui qui demeure � ce jour le moins nanti. Il n�a jamais b�n�fici� de moyens financiers r�guliers pour la production de films, ni d�infrastructures minimales n�cessaires � leur fabrication, alors que le 7e art constitue �galement une industrie. Ce n�est pas demain que ce secteur, qui n�cessite de gros moyens financiers, sera investi par le priv� pour qui tout placement de capitaux veut dire profit rapide. Ces ��ventuels patriotes� de la culture n�ont pas eu encore l�audace de se manifester. Aussi, sans l�aide de l�Etat, le cin�ma alg�rien continuera � exister par �-coups. Seule sa prise en charge, durant une �tape transitoire, par les pouvoirs publics pourrait le faire sortir du marasme qu�il traverse depuis la dissolution des entreprises publiques de production (Oncic., Enaproc., Caaic.). En d�autres termes, le cin�ma alg�rien pour exister et se d�velopper a besoin :
1- D�une industrie pour en finir avec les moyens de production artisanaux.
2- De moyens financiers pour assurer une production r�guli�re de plusieurs films par an. La quantit� permettra aussi de diversifier les genres (com�die, drame, film historique, documentaire, film de vulgarisation scientifique, etc.).
3- De nouvelles salles de cin�ma pour atteindre, � moyen terme, le nombre d�une salle au minimum par APC. De la sorte, les populations les plus recul�es, elles aussi, �d�couvriront� le monde merveilleux du cin�ma, synth�se de tous les arts. Par ailleurs, un nombre important de salles permettra, d�une part, d�amortir les co�ts �lev�s des films et, d�autre part, de renflouer le FDATIC. Pour information, en 1982, l�Oncic g�rait 280 salles de cin�ma. Cet office a r�alis� au cours de cette m�me ann�e 23 837 558 entr�es. Le prix moyen du billet �tant de 4,26 DA, les recettes/guichets se sont chiffr�es � 101 695 245 DA. Un film � budget moyen revenait � l��poque � 3 millions de dinars. La Bulgarie, par exemple, peupl�e de 9 millions d�habitants, dispose d�un r�seau d�exploitation constitu� de 3 000 salles de cin�ma. L�Alg�rie, qui avait h�rit� au lendemain de l�ind�pendance de 400 salles de cin�ma, se retrouve aujourd�hui avec seulement une trentaine en activit�.
4- D��tablissements de formation dans les m�tiers du cin�ma afin de doter ce secteur de nouvelles comp�tences capables de r�aliser de v�ritables �uvres d�art. La formation d�artistes et de techniciens permettra � l�avenir de constituer plusieurs �quipes de tournage. Aujourd�hui, si l�on ajoutait au d�ficit humain le d�ficit mat�riel, nous pouvons affirmer qu�il serait difficile de faire d�marrer en m�me temps et sans gros risques la production de quatre longs-m�trages. Depuis la dissolution des entreprises publiques de production, les rares films subventionn�s l�ont �t� soit pour comm�morer des dates, ou participer � des manifestations culturelles. Quant aux festivals internationaux du cin�ma organis�s par notre pays, ils n�ont pas servi, h�las, � booster notre production. En 2010, seuls deux longs-m�trages ont �t� r�alis�s. Par cons�quent, avec une production rarissime, notre participation � ces comp�titions, o� le but recherch� est �la confrontation des th�mes, des id�es, des conceptions artistiques et techniques �, se r�duit � une simple figuration. Compte tenu de ce qui pr�c�de, ne serait-il pas plus judicieux de se contenter de journ�es ou de panoramas de cin�ma qui ont plus un caract�re de rencontres et d��changes culturels que celui d�une comp�tition cin�matographique, entreprise pour laquelle, nous semble-t-il, nous ne sommes pas tout � fait pr�ts. Un autre domaine qui a souffert de l�indiff�rence des responsables est celui de la Cin�math�que alg�rienne, dont les missions essentielles sont la conservation, la restauration et le catalogage des films. Malgr� les appels des directeurs successifs de cette institution qui r�clamaient sans cesse la r�alisation d�un blockhaus et de ses annexes, avec des normes hygrom�triques et une climatisation ad�quate, pour prot�ger les films d�une �destruction par le feu et plus insidieusement par la d�composition chimique�, pour reprendre les termes de Madame Nadia El Kenz, cette op�ration, � notre connaissance, n�a pas connu un d�but d�ex�cution. Par cons�quent, l�entreposage effectu� dans des lieux inappropri�s a d�t�rior� au fil des ans une partie non n�gligeable de ce tr�sor, dont la pellicule est constitu�e d�un mat�riau � base de nitrate ou d�ac�tate, �un des supports artistiques les plus vuln�rables �. (Madame Nadia El Kenz. L�odyss�e des cin�math�ques. Editions Anep). Par ailleurs, la critique en Alg�rie vivait un v�ritable dilemme : soutenir notre jeune cin�ma � l��tat embryonnaire ou critiquer sans complaisance les films r�alis�s par nos jeunes cin�astes au risque de nuire � la carri�re de leurs �uvres, souvent truff�es de maladresse. Ce choix ne doit souffrir aujourd�hui d�aucune h�sitation car l�art cin�matographique ne peut �tre pratiqu� que par ceux qui ont les capacit�s intellectuelles de r�fl�chir profond�ment sur les th�mes qui pr�occupent notre soci�t� et ma�trisent aussi les moyens d�expression cin�matographique pour les traiter � l��cran dans une forme esth�tique ad�quate. Une critique objective qui saura appr�cier les m�rites d�un film ou en relever ses insuffisances peut aider les jeunes cin�astes � corriger leurs erreurs et dissuader les moins dou�s � en faire leur m�tier. En lisant certaines critiques, nous avons le sentiment que leurs auteurs nous livrent de simples impressions sur le film en accordant une pr�pond�rance au contenu, alors qu�une analyse �labor�e doit englober tous les �l�ments constitutifs d�une �uvre cin�matographique (sc�nario, mise en sc�ne, direction d�acteurs, prise de vues, montage�). Ce n�est pas par hasard que Hegel affirme que �la forme et le contenu de l��uvre d�art sont en relation dialectique�. La manifestation �Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011�, qui se pr�pare avec une intense f�brilit�, a pris en charge un volet important dans son programme : la r�habilitation de la vieille ville de Tlemcen en lui consacrant une enveloppe financi�re importante. Cette action louable sauvera de la disparition une partie de l�histoire de cette cit� mill�naire. Mais voil� que dans la capitale, un autre rep�re historique se meurt progressivement devant l�indiff�rence totale de ceux qui ont le pouvoir et le devoir d�agir pour arr�ter cette h�catombe. Il s�agit bien entendu de La Casbah d�Alger, que ni les al�as du temps ni les assauts r�p�t�s des troupes d�un sinistre g�n�ral qui usera de violence et de brutalit� pour en venir � bout de la r�sistance urbaine, pensait-il, n�ont pu faire cesser de battre le c�ur de cette citadelle au rythme des �v�nements de l�histoire. Autant nous sommes �merveilles par son architecture, autant nous sommes constern�s par les crimes qui y ont �t� perp�tr�s. Pour mieux l'investir, ce g�n�ral l�enfermera derri�re des murs des barbel�s, transformant ainsi cette vieille cit� en une immense prison. En se rappelant cette p�riode, notre pens�e va aux glorieux martyrs et aux h�ros de notre r�volution pour qui La Casbah a servi de refuge ou de poste de commandement parmi lesquels nous citerons Larbi Ben M�hidi, Abane Ramdane, Krim Belkacem, Ouamrane, Benyoucef Benkhedda, Taleb Abderrahmane, Ali La Pointe, Hassiba Ben Bouali, Mahmoud Bouhamidi, Le Petit Omar, et que Yacef Sa�di, chef de la Zone autonome, a immortalis�e dans son c�l�bre film La bataille d�Alger. Mais depuis 1962, La Casbah d�Alger subit une d�gradation rapide et constante. Malgr� les cris d�alarme lanc�s par des associations, les pouvoirs publics sont rest�s impassibles devant les clameurs de ces humbles pour qui cette cit� est histoire, amour et souvenirs imp�rissables. Ce cas nous rappelle un autre, encore plus tragique. En 1985, � S�tif, malgr� l'appel, lanc� par des chercheurs et en d�pit de la l�gislation en vigueur, une partie de l�histoire de cette ville sera ensevelie sous le b�ton pour am�nager un parc de loisirs. Quel g�chis pour le pays, quel dommage pour notre Histoire ! Durant les ann�es 1990, lors d�une r�union de travail avec le regrett� Aboubekr Belka�d, alors ministre de la Culture, ce dernier, en �voquant la situation �conomique de l�ex-URSS dont les m�canismes s��taient quelque peu emball�s durant la �perestro�ka�, avait prononc� une phrase d�une clairvoyance qui ne peut �maner que d�un homme politique averti. Il avait dit ceci : �La Russie se rel�vera tr�s vite car elle a l�essentiel : LA CULTURE.� En conclusion, nous pouvons affirmer que la culture dans notre pays continue de battre en retraite devant l�ignominie des hommes. Elle pr�serve pourtant cette �tincelle d�o�, peut-�tre, ressurgira un jour la lumi�re.
H.-L. A.
* Dipl�m� de l�Institut du cin�ma de Moscou (V.G.I.K.)


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