De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari L�Europe a, sans doute, act� la fin de r�gne de Hosni Moubarak. Bruxelles attend, seulement, le feu vert de Washington pour condamner plus fermement le Ra�s d�chu. Le Vieux Continent est, maintenant, en retard de deux r�volutions, celle du Jasmin et celle du bord du Nil. C�en est trop. C�est dangereux pour l�Union europ�enne qui ressemble de plus en plus � la Ligue arabe. Il est vrai, cependant, que face � la col�re des �gyptiens, des d�cideurs de l�Union (Allemagne, Royaume-Uni et France) ont, l�on s�en souvient, pondu un communiqu� commun dans lequel ils exhortaient Moubarak � �viter �� tout prix� la violence. C��tait mieux que par rapport aux premiers jours des Jasmins de Tunis, mais est-ce, sera-ce suffisant ? Quelques heures � peine, la r�ponse arrive. Cinglante. Sans appel. Du Caire tout d�abord, d�Alexandrie et de Suez ensuite, puis de Hillary Clinton. Tous somment le Ra�s d��gypte, chacun � sa fa�on, de r�former. Pour Moubarak, �a tout le monde le sait, r�former veut dire partir et r�former sous la contrainte abdiquer. Les Etats-Unis, aussi pernicieux que cruels, pressent Moubarak, l�acculent � ses derniers retranchements. Obama ne lui adresse plus la parole et contacte des pays voisins (arabes et Isra�l) pour parler d�Egypte sans Hosni. Quel affront ! La rue, entre-temps, vit des moments surr�alistes qui auraient, sans doute, inspir� le grand chansonnier Cheikh Imam, h�las disparu. Des inscriptions �A bas Moubarak� et �Le peuple veut faire tomber le Ra�s� sur les devantures des blind�s militaires, des officiers invit�s par la foule � danser pour f�ter le d�part de Moubarak ; un couvre-feu passoire que personne ne respecte ni ne veut faire respecter ; l�arm�e, pour le moment neutre, attend. Mais quoi ? La d�cision de Washington ? Les States ont plusieurs candidats. El-Barade�, Anane (�tatmajor) et d�autres. Peut-�tre accepteraient-ils, sous la pression d�Isra�l, de s�accommoder d�une transition-Souleymane, l�homme des sionistes, dit-on, ici, � Bruxelles. Les rues du Caire, d�Alexandrie, de Suez, d�Al Isma�lia et les profondeurs du Nil, la soci�t� civile et l�opposition, toute l�opposition refusent l�alternative Souleymane. Dans pancartes, nombreuses, disent �Idhab ya Souleymane anta kamane� (d�gage toi aussi, Souleymane). L��gypte de Moubarak est bel et bien tomb�e. Les jours du Ra�s sont compt�s. Washington a charg� l�Arabie saoudite de trouver refuge aux Moubarak. Sera-ce Djeddah ? Elle deviendrait, ainsi, La Mecque des dictateurs.