�Si l�on appliquait zakat erizak sur le p�trole seulement telle que stipul� dans le droit musulman, chaque pauvre alg�rien toucherait 1 000 dollars par mois. Une somme qui d�passerait largement le salaire national minimum garanti, estim� actuellement � 150 dollars�, a affirm� le docteur Bachir Msitfa, lors d�une conf�rence qu�il a anim�e hier au forum du quotidien arabophone Echaab. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - �Si l�on multipliait cela sur toutes les autres ressources naturelles du sol, l�on se retrouverait avec des millions et le probl�me de la pauvret� serait r�gl� en quelques secondes en Alg�rie�, a-t-il ajout�. Dans le droit musulman, zakat erizak concerne toutes les richesses naturelles �manant du sol (p�trole, gaz, min�raux�). Critiquant la d�marche actuelle adopt�e par le gouvernement alg�rien, l��conomiste estime que l�Etat doit revoir sa conception de la zakat et mettre en place un syst�me moderne qui prenne en consid�ration les r�alit�s d�aujourd�hui. �La zakat ne peut �tre vue comme une simple caisse, mais plut�t comme un fonds mon�taire qui appartient � l�Etat et dot� d�un syst�me de comptabilit�, d�institutions modernes, de banques, de programmes et de plans de travail. La zakat est beaucoup plus qu�un simple geste d�aum�ne �, souligne-t-il. Revenant sur la premi�re tentative nationale de cr�er un fonds de la zakat en 1990, Bachir Msitfa a indiqu� que les initiateurs de cette initiative ont but� contre le refus politique de mettre en place un cadre juridique qui aurait permis l��volution de la zakat. �Les politiques ont refus� que l�ex�cutif fasse voter une loi sur la zakat. Ils ont, ainsi, opt� pour une gestion administrative.� Le projet a alors �t� avort�. Il a �t� repris en 2000 mais avec le concept de gestion d�une caisse, ce que le docteur Bachir Msitfa rejette. �Il faut voir la zakat comme un syst�me financier �conomique et social, g�r� par une armada de cadres et de comptables, un syst�me qui r�gule le d�s�quilibre entre les classes sociales�. Voire autrement et surtout reconsid�rer le syst�me scientifiquement. �La zakat est un syst�me de filtrage qui permet m�me � l�Etat de faire de grandes �conomies sur de nombreux programmes. Elle ne concerne pas les pauvres seulement mais peut et doit �tre �largie comme aides aux entreprises en faillite et aux investisseurs endett�s�. Une d�marche possible pour Bachir Msitfa. �La zakat, ce ne sont pas de simples coffres en bois que l�on d�pose dans les mosqu�es. Je parle d�une institution constitutionnelle, transparente, et prot�g�e par la r�glementation.� En 2010, le fonds de la zakat a amass� 90 milliards de centimes, une somme jug�e insuffisante par le repr�sentant du minist�re des Affaires religieuses, Aada Fellahi. �Le d�fi de la neuvi�me �dition de la caisse en 2011 est de mobiliser toute la soci�t� civile, responsables et intellectuels, les entrepreneurs et investisseurs dans cette op�ration �.