�Ce r�gime qui d�tient tous les moyens et pouvoirs juridiques, politiques et mat�riels, � m�me d�endiguer le mal, est devenu un mal en soi-m�me... l�ennemi du r�gime, lui-m�me. Il porte en son sein les germes de sa propre extinction�. L�ancien chef du gouvernement Sid- Ahmed Ghozali n�y est pas all� avec le dos de la cuill�re pour stigmatiser le pouvoir en place, qu�il accuse de mener le pays, obstin�ment, vers une situation chaotique. L�invit� du quotidien arabophone El Khabar a estim� que �l�Alg�rie chemine r�solument vers une situation aussi catastrophique que celle qui a pr�valu en Tunisie. Le cas de l�Alg�rie est autrement plus pr�occupant, laisse-t-il entendre, citant l�exemple du Mali ou encore de la Tunisie qui n�ont pas cette chance de poss�der des richesses aussi colossales que diversifi�es comme celles dont jouit l�Alg�rie. Les responsables alg�riens s�enorgueillissent de cumuler des r�serves de change avoisinant les 140 milliards de dollars, une fortune que l�on ne doit pas � la politique �conomique du pouvoir en place, mais � un don du ciel, le p�trole dont on ne peut m�me pas se targuer du m�rite d�en avoir d�couvert les gisements. M�me les projets mis en avant au palmar�s des r�alisations de ce pouvoir, telle l�autoroute Est-Ouest, ont atteint, en termes de co�ts, des budgets jamais �gal�s de par le monde pour des �difices de la m�me taille. H�las, un pouvoir atteint de c�cit� ne peut que s�enorgueillir de ses propres tares�, regrette- t-il. Selon S.A.G., le danger qui menace le pays est ind�niablement la perp�tuation de cette situation qui confine le r�le du pouvoir, uniquement, � la gestion de la crise. Et de s�interroger sur le fait de savoir si la mission des d�cideurs se r�sumait � r�primer, polici�rement parlant, toutes les contestations populaires ? Selon lui, les citoyens sont n�anmoins parvenus � r�soudre l��quation d�un pouvoir en d�cr�pitude en adoptant la devise �manifeste et tu auras ce que tu veux�. Sur un autre chapitre, l�ancien chef du gouvernement estime que les derni�res d�cisions du Conseil des ministres rel�vent d�une �nouvelle ruse� du syst�me. Il doute de la bonne foi des d�cisions annonc�es, telles l�ouverture sur l�opposition et la lev�e de l��tat d�urgence, et s��tonne du maintien de l�interdiction des marches � Alger. �Il y a injustice et m�pris � l�endroit du citoyen, car pour un minimum de respect, l�on doit avancer les arguments qui justifient cette interdiction et expliciter ces dangers qui guettent la capitale en cas de marche��. S.A.G. enfonce le clou, un peu plus loin, en rappelant une citation de Bouteflika lui-m�me, qui avait affirm� que �la paix est revenue�, et en s�interrogeant �o� est donc le probl�me et pourquoi lier la lev�e de l��tat d�urgence � l��laboration d�une loi antiterroriste ?� Ghozali consid�re, en effet, que la strat�gie de la junte, au pouvoir depuis 25 ans, a �chou�. Le plus �trange � ses yeux est que cette m�me junte tente de se d�rober � ses responsabilit�s en r�futant ses propres d�cisions qui ont conduit � cet �chec. Evoquant la question du front d�mocratique (FD), son parti non agr��, celui-ci accuse les d�tenteurs du pouvoir politique d��tre derri�re le refus d�agr�ment qui emp�che sa formation de toute activit� l�gale. Il ne manquera pas d�ironiser � ce propos : �Je me rappelle qu�apr�s la dur�e l�gale suivant le d�p�t du dossier d�agr�ment, le ministre de l�Int�rieur avait d�clar� que le dossier �tait toujours � l��tude. Une m�me r�ponse qu�il r�p�tera six mois, puis six ann�es apr�s�. S.A.G. ne se fait pas d�illusion sur le sujet, car le syst�me en place n�a aucune culture en termes de respect des lois.