Le pouvoir ne d�roge pas � ses r�gles r�pressives contre ses opposants qui veulent marcher pacifiquement � Alger. Routes quasiment coup�es par des barrages de police et de gendarmerie, bus de transport public interdits de circuler vers Alger et gares ferroviaires ferm�es. Des �tudiants, des fonctionnaires et des travailleurs sont interdits de rejoindre leur travail � Alger. On aurait aim� conna�tre, par ailleurs, la position du syndicat des transporteurs sur l�interdiction signifi�e � ses adh�rents de travailler ce samedi et samedi dernier. Au plan politique, le pouvoir charge ses relais m�diatiques publics ou priv�s d��crire que les marches initi�es par la Coordination nationale pour le changement et la d�mocratie (CNCD) ne drainent pas grand monde. Ces m�mes canaux m�diatiques ne s�embarrassent pas de respecter un minimum d��quit� en s�abstenant, cependant, d�expliquer le pourquoi de cette absence populaire et de d�voiler les entraves mises sur le chemin de ceux qui s�appr�taient � se rendre � Alger pour marcher. Il �tait, en effet, quasiment impossible pour les partisans de la CNCD venant de l�est de l�Alg�rois de rallier la capitale. Les services de s�curit� les en ont emp�ch�s. Cela se fait en violation de la Constitution et des droits fondamentaux des citoyens, notamment celui de circuler librement dans le territoire, droit garanti par l�article 44 de la Constitution. Et pour cause, un marcheur qui vient par exemple en voiture de Lakhdaria, � 65 km � l�est d�Alger, par la RN5 (Alger- Constantine) doit passer n�cessairement par un point de contr�le de la police � la p�riph�rie du centre d�Alger et 5 barrages filtrants de la gendarmerie nationale install�s entre l�entr�e Est de la wilaya de Boumerd�s ; les gorges de Lakhdaria et � la limite de la wilaya d�Alger, c�est-�-dire au niveau du fameux barrage de R�gha�a. Pour ceux venant de la Haute-Kabylie circulant sur la RN12 (Tizi Ouzou- Boumerd�s) puis la RN5 (Boumerd�s-Alger), ils doivent forc�ment passer par le barrage de police des Bananiers et quatre autres de la gendarmerie. C�est le dispositif habituel mis en place sur ces deux importants axes routiers. Cet essaimage du r�seau routier � l�est d�Alger a �t� renforc�, le jour de la marche, par d�autres points de contr�le comme, par exemple, � hauteur de la ville des Issers sur la RN12. Pour �trangler la circulation automobile, les gendarmes et policiers n�ont laiss� qu�une seule voie de circulation, obligeant les v�hicules � passer au compte-goutte. Certains automobilistes �taient carr�ment pri�s de faire demi-tour. C�est le d�lit de faci�s ou de r�gionalisme primaire, voire m�me de racisme. S�ils s��taient avis�s � rousp�ter, ils auraient �t� vite conduits au poste. En rase campagne, ils n�ont d�autre choix que d�ob�ir. C�est la hogra institutionnalis�e.