L��gypte, quel magnifique pays tout de m�me ! Et surtout quelle civilisation extraordinaire ! Une civilisation qui a vu le jour il y a plus de trois mille ans avant que J�sus crie ! Ils sont � l'origine des deux inventions les plus importantes pour l'homme et la femme ; la bi�re pour le premier et le maquillage pour la deuxi�me. C'est un pays assez joyeux o� l'on fait des booms m�me dans les �glises, et quand il ne joue pas au football, c'est un peuple m�diterran�en plut�t pacifique. Ils avaient un certain Moubarak � leur t�te (vu qu'il les avait � sa botte), un dictateur � la fortune pharaonique plus riche que Bill Gates. Si on cherche bien, on trouvera l'endroit o� il s'est fait construire un tombeau � la fa�on des anciens pharaons, dans lequel on l'enterrera dans un sarcophage avec un tas de richesses, apr�s l'avoir au pr�alable embaum� et momifi�. En fait, �a fait longtemps que je r�ve de visiter l��gypte, mais le billet co�tait trop cher. Mais, avec les r�cents �v�nements, les touristes ne doivent plus courir les rues, sauf s'ils sont poursuivis par des hommes sur des dromadaires ! C'est � peine s'ils ne payent pas les gens pour y aller. Alors, j'ai fait mes bagages et j'y suis all�. Ma premi�re �tape fut Alexandrie, o� j'ai cherch� en vain le fameux phare. Par contre, je suis rest� des heures p�trifi� d'admiration devant le grand Nil, fleuve � combien mythique et l�gendaire, tout en �tant bien r�el. J'�tais en train de le contempler lorsque je vis � c�t� de moi un authentique autochtone. - Vous savez, lui dis-je, on me l'avait dit d�j� mais je n'y croyais pas jusqu'� aujourd'hui ! On m'avait dit que le Nil �tait tellement large � certains endroits qu'on ne voyait pas l'autre rive ! - C'est tout � fait vrai, me r�pondit-il, mais l�, vous �tes en face de la M�diterran�e... Passons... Je suis all� voir les pyramides de Gizeh, elles �taient impressionnantes, du haut desquelles quarante si�cles contempl�rent les troupes de Napol�on. Donc, aujourd'hui, c'est quarante-deux si�cles et des poussi�res qui me contemplent... enfin, surtout la poussi�re. Ensuite, je suis all� voir le Sphinx, l'homme au corps de lion, ou le lion � t�te d'homme, selon que l'on privil�gie la force ou l'intelligence. J'allais le d�passer quand, tout � coup, j'entendis un grondement sourd, et sentis vibrer tout mon corps. Une voix formidable mais nasillarde tonna. - O� vas-tu �tranger ? me dit la voix. Ne sais-tu pas qu'il faut r�soudre une �nigme pour pouvoir passer ? Alors, c'�tait vrai ! Je n'en croyais pas mes oreilles ni mes yeux ! J'entendais et je voyais le Sphinx en train de me parler ! Revenant de mon effroi en m�me temps que de ma stupeur, je lui r�pondis : - Je pensais que �a n'�tait qu'une l�gende... De toute fa�on, je la connais ton �nigme, tout le monde la conna�t. - Ah ? fit-il, et quelle est-elle ? - Qui marche � quatre pattes le matin, � deux � la mi-journ�e et � trois le soir ? r�citai-je. Contre toute attente, je vis du d�sarroi sur son visage ; il ne l'avait pas senti venir celle-l� (vu qu'il n'avait pas de nez). - Tiens, je ne la connais pas celle-l�, ou alors je l'ai oubli�e, ou alors il y a longtemps, reconnut-il. - Ah bon ? Alors, trouve la r�ponse, le pressai-je. - Je... heu... attends... hmmm... ah, �a y est, j'ai trouv�, c'est l'Homme ! Trouva-t-il, tout fier. - Bravo ! Tu as trouv� ! Tu peux passer alors. Et il est pass�... Heureusement qu'il a trouv�, sinon, je te l'aurais massacr� ! Je suis enfin arriv� au Caire, sur la place Tahrir, devenue la place Hrira pour l'occasion, car encore occup�e pas les milliers de manifestants, et tout �a pour me faire taper dessus par des hommes � cheval sur des dromadaires ! Alors je suis rentr� chez moi fissa fissa. Apr�s tout, on n'est jamais mieux tabass�s ailleurs que chez soi !